Sekuen-Seruki
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La Vie ~ Gaïa S.Anderson

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AuteurMessage
Gaïa S.Anderson
Mutant Spieces
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Gaïa S.Anderson
Messages : 17
Localisation : Partout
Date d'inscription : 28/03/2016

Feuille de personnage
Âge réel du personnage: L'âge de la terre
Armes :
Surnom: L'émeraude
La Vie ~ Gaïa S.Anderson Vide
MessageSujet: La Vie ~ Gaïa S.Anderson La Vie ~ Gaïa S.Anderson EmptyMar 29 Mar 2016 - 0:13




Gaïa Smerald Anderson

Bonjour, je m'appelle Gaïa Smerald Anderson, mais on me surnomme parfois Gaïa, Mère ou l'Emeraude. J'ai actuellement 4,54 milliards d'années, car je suis officiellement née le jour de la création du monde et je n'ai pas de nationalité. Cependant j'aime dire que je suis anglaise et italienne. Il m'arrive parfois de faire quelque chose de mon existence et si je ne suis pas entrain de créer, soigner et voyager, je suis infirmière. Si vous voulez tous savoir je suis interne dans Sekuen, vu que je n'ai aucun secret pour toi, tu peux aussi savoir que je suis pansexuelle et je suis veuve. On me dit souvent que je ressemble à C.C de Code Geass. Je suis dans le groupe des Mutant Spieces (Elémentaire, Polymorphe et Eternelle).

Comment on peut me reconnaître ?

Caractère

Qui ne s’est jamais posé la question « quelle aurait été la personnalité de la vie si elle était humaine ? » ? Je pense que la plupart auraient imaginé quelqu’un de très vivant et joyeux. Pourtant, elle n’en est rien. Gaïa est une mère. Elle possède la personnalité d’une mère. Mais dû à des événements qu’elle n’a pas pu empêcher, cette mère a commencé à se détruire de l’intérieur. Elle reste cependant la mère qu’elle est mais n’accepte plus aucun sentiment venant de l’extérieur. Elle donne, sans plus rien demander en retour.
Elle est aimante et bienveillante. Ce qu’elle souhaite le plus au monde est le bonheur de toutes les créatures et espèces qu’elle a crée. C’est une artiste très créative qui créait des choses à longueur de journée. Cependant, ses créations ne sont pas parfaites et ne font que s’entretuer, ce qui l’a fait arrêter de créer de nouvelles espèces depuis des milliers d’années. Elle est très attentive et curieuse à ce qu’il se passe autour d’elle. Elle ne fait que contemplé la vie qu’elle a crée. Elle passe donc son temps à parcourir le monde et voir les gens et animaux, ainsi que les créatures magiques dont elle est aussi la mère. C’est une femme très délicate et dévouée. Elle est douce avec les gens qui l’entoure même si elle paraît à présent très froide et sans émotions. C’est une personne très énigmatique. Elle est franche et directe. Elle dit tout ce qui lui vient à l’esprit sans faire attention à si c’était une bêtise ou pas. Elle est inébranlable. Elle ne réagit plus vivement à ce qui l’entoure. On pourrait croire que plus rien ne la touche ce qui pourtant était faux il y a de nombreux siècles. Elle reste cependant pacifique et n’a aucun jugement sur la vie de quelqu’un. Elle ne décide pas de la mort des autres. Après tout, ce n’est pas son travail. Il lui arrive parfois de demander l’avis de la Mort mais ce n’est pas elle qui prend la décision. Elle est tolérante, patiente et juste. C’est une femme très féminine, d’une gentillesse incroyable. Elle est très intelligente et mature. Elle est très sérieuse et réfléchie quand il s’agit de son travail. C’est une mère rassurante, sécurisante, protectrice et tendre. Après tout, la seule chose qu’elle veut c’est que ses enfants vivent. Elle est toujours présente pour eux même si cela la détruit toujours un peu plus. C’est quelqu’un de très solitaire et sensible. Mais elle est aussi très surprenante. Gaïa est passionnée, fidèle et romantique. Elle est spontanée et partage ses émotions avec les gens qu’elle aime. Il lui arrive même parfois d’être taquine et même têtue.

Physique

Gaïa n’est pas une femme comme les autres. Elle n’en a que l’apparence. Elle se préfère sous une forme féminine. Mais avant de devenir une femme humaine semblant avoir la vingtaine, Gaïa n’était qu’un papillon. Un papillon complètement blanc, portant des symboles lumineux sur ses ailes ressemblant étrangement à des vitraux. Quand les humains sont nés et qu’elle prit l’apparence d’une humaine à son tour, elle n’en restait pas moins peu banale. Son physique est reconnaissable entre tous. On la surnomme l’Emeraude. La cause est ses cheveux verts. Ils sont épais, très longs et soigné. Ils lui arrivent exactement à la taille. Elle aura beau les coupés autant de fois qu’elle veut, ils reprendront leur taille initiale immédiatement. Ils sont totalement naturels et impeccablement coiffé, raides et brillants. Ses yeux sont d’une couleur ambre surnaturelle, tendant vers l’or. Les cils qui entourent ses yeux en amandes sont longs et gracieux. Ses paupières sont légèrement tombantes et l’expression qui dégage de son regard a complètement disparue depuis quelques siècles.
Son visage a la forme d’un cœur. Son nez est droit mais finit légèrement en trompette. Ses sourcils sont fins naturellement et aussi de cette étrange couleur verte. Elle a une petite bouche avec des lèvres fines et quand il lui arrive de sourire, celui ci est éclatant, montrant de belles dents blanches et droites. Sa peau ne possède aucune imperfection. Elle est très blanche et pourtant insensible au soleil, douce et légèrement brillante. Elle n’est ni trop sèche, ni trop grasse et ne présente aucune trace de pilosité. Le seul signe particulier que l’on peut voir sur sa peau et la tâche de naissance qu’elle possède sur son front. Cependant, celle ci est cachée par sa franche. Cette tâche pourrait faire penser à un oiseau en plein vol, elle est légèrement plus foncée que sa peau. Gaïa est mince mais avec des formes généreuses. Ses hanches sont larges et sa poitrine un peu imposante sans que cela ne soit difforme. Sa corpulence est dans la moyenne. Sa taille est aussi dans la moyenne, elle fait environ un mètre soixante-huit. Elle a le corps parfait pour être une mère.
Son style vestimentaire est plutôt correct. On peut dire qu’elle a l’habitude de suivre les modes des époques différentes qu’elle a traversées. De nos jours, elle porte beaucoup de shorts et de jupes. Il lui arrive parfois de porter des jeans mais cela reste rare. Elle aime aussi porter des collants ou des chaussettes hautes avec des petits tops mignons et courts de temps à autre. Ce sont des vêtements pratiques, légers et décontractés.
Il lui arrive parfois de faire attention à son physique et se maquiller, mais la mise en beauté reste très naturelle et légère. Un peu de mascara et de gloss et le tour est joué. Sinon, la majorité du temps, elle reste complètement naturelle. Il faut dire qu’elle n’en a pas vraiment besoin.
Sa voix est dans son médium, ni trop grave, ni trop aigüe. Elle est agréable mais on peut y sentir une certaine froideur et impassibilité, dû à ses expériences.
L’impression générale qu’elle donne est très positive. Elle est gracieuse, discrète et mature. Cependant, il peut arriver qu’elle impressionne beaucoup à cause de sa froideur physique.

Ce qui te différencie ?

On peut dire qu’à peu près tout différencie Gaïa. Elle n’est pas immortelle mais éternelle. Elle est la mère de toutes créatures vivant dans ce monde et sait absolument tout. Après tout, elle ne passe son temps qu’à observer ses enfants. Ses cheveux verts sont totalement naturels et sa forme originelle est un papillon identique à ceux de Sealiah mais d’une couleur blanche immaculée. Sealiah tient ses papillons d’elle. Ils sont frère et sœur. Gaïa a été créée un peu avant lui. Elle possède des pouvoirs de guérison, et peut manipuler tous les éléments. Elle peut aussi créer de la matière noire et donc créer tout simplement. Elle a prit l’habitude de dessiner ses créatures avant de les créer et les insérer dans le monde. Avec ses pouvoirs, elle ne détruit rien. Il ne s'agit que de la défense ou de la création. Smerald vient de son surnom Emeraude en italien et Anderson est le nom de son défunt mari. Elle possède une marque de naissance sur son front en forme d'oiseau qui signifie "la création". Sealiah possède la même à l'envers, quelque part sur son corps, signifiant "la destruction".

Tu veux connaître mon histoire ?

Tout débute le jour de la création de votre monde. Je vais donc omettre certains détails moins importants de mon histoire. Cela serait beaucoup trop long à raconter. Mais ne vous inquiétez pas, vous aurez tous les détails que vous souhaitez, sur ce monde ainsi que sur ma personne.
Je n’étais, à l’origine de tout, qu’un papillon blanc. Je créais sous cette petite forme. J’ai créé la terre, les volcans, les mers et les premières plantes sous les ordres d’un Dieu voyeur et inutile. C’est quand je permis aux dinosaures, aux premiers oiseaux et animaux aquatiques de vivre que la mort fut crée. Mon petit frère, Sealiah.
Il créa un sens à mon existence. Après tout, on appelle « une vie » parce qu’il y a sa mort au bout. Dans le cas contraire, j’aime parler d’existence. Sealiah et moi existons, nous faisons notre travail malgré la haine que l’on peut porter à notre égard. Dieu créa ses anges dans l’unique but de veiller à ce que nos tâches soient accomplies.
Sealiah été sous une forme à la fois angélique et démoniaque. Il n’était qu’un enfant. J’étais toujours un papillon et je me sentais mal à l’aise. Il ne parlait pas. Il ne faisait qu’obéir aux ordres. Et le seul contact que je pouvais avoir avec lui était celui de mes pattes avec sa peau, s’il n’essayait pas de m’écraser avec ses petites mains. Je décidais donc de prendre une apparence semblable à la sienne. Je pris une apparence angélique, légèrement plus âgée que lui. Une jeune fille blonde au visage doux. Les pointes de mes cheveux étaient légèrement vertes et mes yeux étaient ambres. Je ferais d’ailleurs remarquer qu’ils le sont encore aujourd’hui.
J’ai donc veillé sur Sealiah pendant des milliers d’années. C’est pendant cette période qu’il commença à m’appeler Mère.
Il tua mes premières créations d’une météorite et les dinosaures disparurent, ne laissant que quelques traces de leur vie pour les suivants. C’est à ce moment que je créai les mammifères, dont vous, Hommes et même vous autres, Enfants Magiques. À votre naissance, Sealiah me quitta. Il avait l’apparence d’un adolescent et je pris l’apparence que j’ai à présent. Je ne voulais pas seulement vous observer, je voulais exister parmi vous et à travers certains de vos souvenirs. Pourtant, j’ai longtemps gardé caché ma véritable identité. J’ai vécu toutes vos périodes, vos développements, vos trouvailles, sans jamais intervenir. Vous me sembliez parfaits. Pourtant, au nom d’un Dieu qui ne faisait rien et vous ignorait, vous vous mîtes à vous battre entre vous à mon plus grand désarroi. C’est dans les moments de guerres, où j’essayais de sauver le plus de vies possibles, que je croisais Sealiah. Nous ne nous voyions pas mais je savais qu’il était là. Pendant de nombreuses décennies cela ce passa ainsi, il y avait toujours plus de mortalité. Mais ce qui me faisait le plus souffrir n’était pas le fait que Sealiah tuait mes enfants mais que ceux ci fassent en sorte qu’il ait beaucoup de travail. Ils n’étaient finalement pas si parfaits.
Sealiah faisait des ravages et il finit par se faire enfermer par les anges au Paradis. Une des rares fois où Dieu fit quelque chose pour mon bien. Je m’inquiétais pour la Mort mais je ne pouvais m’empêcher de créer. Je ne devais pas laisser passer cette chance de rattraper les destructions de mon frère. Cependant, et je m’en doutais, il créa la peste noire en 1347 depuis sa cage. Je ne pu qu’observer mes enfants mourir, sans rien pouvoir faire. J’étais désespérée. J’avais beau essayé d’en sauver quelques uns, mais la maladie se propageait avec une vitesse inouïe. Après tout, je ne pouvais pas être à tous les endroits à la fois. Ils laissèrent Sealiah sortir de sa cage pour lui montrer tous les dégâts qu’il avait crée. Je n’étais que lambeaux et il ne savait pas comment arrêter l’épidémie. Personne ne savait comment faire mais il eut une idée, celle de se lier à moi.

- Sealiah ! Arrêtez tout ça ! Je vous en supplie !
- Je ne puis ! Pas tout seul…
- Comment cela ? Puis-je être utile ?
- Quel est notre seul point commun, à votre avis ?

C’est à ce moment que j’ai compris ce qu’il avait en tête. La matière noire. Nous la possédons dans notre sang. Il corrompt les cellules avec sa matière noire ce dont je suis incapable. La seule manière de détruire cette maladie était de corrompre en bien ses cellules. Il avait donc besoin de ma propre matière noire qui n’est que lumière et bien. Le résultat devait être que, grâce à ma matière noire, la bactérie devienne plus faible qu’elle ne l’est. Et mon rôle était de rendre les Hommes plus résistants. C’est donc avec ce raisonnement que nous en sommes venus à décider que je devais lui donner un peu de mon sang. Depuis ce jour, il porte mon sang en lui et ses papillons de sang sont apparus. Tous les liens de sang qu’il fait avec les gens qu’il aime ont automatiquement un lien avec moi. C’est un peu comme si je l’observais de très loin sans vraiment le voir.
Après cet épisode important pour moi de la peste, j’ai continué à voyager à travers les guerres pour soigner le plus de soldats et civils possible. De toutes les guerres que j’ai faites, celle qui me marqua le plus fut la Première Révolution Anglaise en 1642. Cette confrontation ne dura quatre ans et elle me suffit à rencontrer un humain qui marqua mon existence pendant plus de soixante-dix ans. Il faisait parti des parlementaires, cependant, il n’avait que quinze ans à l’époque. Ses ennemis l’avaient blessé à la taille et c’est moi qui veillai sur lui pendant plusieurs semaines. Il s’appelait Rafael Anderson.

- Vos…cheveux.
- Oui ? Qu’ont-ils ?
- Sont-ils naturels ?
- Oh ! Oui ils le sont.
- C’est étrange. Mais magnifique. Ils mettent vos yeux en valeur.

Je l’ai regardé avec surprise à ce moment là. C’était la première fois que l’on me disait que mes cheveux étaient beaux. Depuis ce moment, nous avons beaucoup discuté ensemble. Je lui ai soigné ses blessures et quand sa convalescence fut terminée, il venait souvent me voir. Je l’appréciais énormément. C’était la première fois que je m’entendais si bien avec un homme. Il était très jeune mais tellement intelligent. J’appris qu’il était le fils du Comte Anderson et donc l’héritier légitime. Cela n’était pas surprenant, après tout, je savais déjà tout de lui mais je lui fis croire que ce n’était pas le cas, et feignait la surprise à chaque information qu’il me disait sur lui. Je le vis grandir. Plus le temps passait et plus ses propos devenaient sérieux à mon égard. Alors qu’il avait dix-huit ans, il m’invita à un bal organisé par son père. Ce n’est que plus tard que j’appris que tout avait été fait pour qu’il trouve une femme. Je n’avais pas compris le pincement au cœur que j’avais ressenti à ce moment précis. Pour ce bal, Rafael m’avait trouvé une magnifique robe rouge ornée de dentelle représentant des papillons. J’ai souris quand j’ai vu la robe. Le sait-il inconsciemment ? Ou alors pense-t-il que les papillons me ressemblent un peu ? Petit, fragile, qui se déplace partout mais qui d’un mouvement d’ailes peut provoquer des choses incroyables. J’aimais et j’aime toujours observer, pendant le bal c’est ce que je fis. Mais rapidement, mon regard s’était planté dans le ciel étoilé. Voir Rafael parler avec d’autres femmes, humaines comme lui, et de son âge m’était très difficile à supporter. J’ai finis par me balader dans l’immense jardin de la propriété et peu de temps après, il me rejoignit.

- Vous êtes magnifique.

Je lui ai sourit et dit que c’était parce qu’il avait d’excellents goût pour habiller les femmes. Nous avions ris et il m’avait pris la main pour y poser ses lèvres. À cette époque, ce geste ne voulait dire qu’une chose, si elle n’était pas pour saluer une dame comme à ce moment, « vous me plaisez ». Je n’ai fait que rougir légèrement ce qui l’avait fait sourire. Mon cœur battait à une vitesse considérable. Il posa sa main sur ma joue et ses lèvres sur les miennes. J’étais surprise. De toutes les femmes qu’il venait de voir qui était beaucoup plus adaptées à lui et à ce qu’il était, il me choisissait moi. Je l’ai doucement repoussé, le cœur lourd.

- Nous ne devrions pas.
- Pourquoi cela ?
- Il y a beaucoup trop de choses que vous ignorez sur moi.
- Alors dites-les moi !

Il avait un sourire radieux. Mais j’étais incapable de parler. Comment allait-il réagir ? Je suis la vie. Je suis sa créatrice. La comparaison est peut être un peu pessimiste et méprisante mais c’est comme si un marionnettiste et une marionnette étaient amoureux. C’est impossible. Et puis, je suis trop vieille bien que je paraisse n’avoir que dix-neuf ans. Je me suis éloignée de lui depuis que je savais qu’il m’aimait. J’ai continué mon travail en essayant de ne pas penser à lui. Mais chaque jour, il revenait. L’échéance de son mariage devait se rapprocher à grands pas. J’étais malheureuse bien entendu, après tout, je l’aimais aussi.
Quelques jours plus tard, je croisai mon frère. Il avait changé depuis la peste, il semblait plus jeune. Il était devenu un beau garçon blond avec des yeux vairons, l’un bleu et l’autre rouge. Nous prîmes des nouvelles l’un de l’autre et le sujet des relations personnelles fut abordé.

- Comment vos amours se portent-ils ?

Je sais qu’il me taquinait mais je ne pouvais pas m’en empêcher, je me mis à rougir. Il écarquilla les yeux.

- Mère !
- Qu’y a t-il ? Cela ne pourrait-il pas m’arriver ?
- Mais au contraire c’est magnifique !
- C’est un humain cependant…
- Plait-il ?
- Je suis leur Mère ! Une mère ne peut pas tomber amoureuse d’un de ses enfants !
- Comme un bourreau ne peut pas tomber amoureux de ses condamnés.

C’est là que je compris pourquoi son apparence avait changé. Il possédait le corps des gens qu’il affectionnait le plus.

- Mais porte-t-il les mêmes sentiments envers vous ?
- Oui…
- Mais qu’attends-tu ?

J’avais été très surprise par ce soudain tutoiement. J’ai baissé les yeux et haussé les épaules. Je ne sais pas ce que j’attends. Pour moi, il était tout simplement impossible qu’il y ait une relation entre Rafael et moi. Je me serais contenté d’être une amie fidèle mais ce n’est certainement pas ce qu’il voulait.

- Vous pensez donc que je devrais l’épouser ?
- C’est un humain, il lui manque du temps pour t’attendre.

Cette phrase à suffit à me décider. Il avait raison. Rafael ne pourrait pas m’attendre indéfiniment. Il fallait que je me décide vite pour lui. On ne peut parler que d’instant présent avec les humains. Je souris à mon petit frère et tend ma main pour caresser ses cheveux.

- Merci.

Il se laisse étonnement faire et détourne seulement le regard. Il a mûrit, j’étais heureuse de le savoir. Je lâchais ses cheveux pour me lever en lui souriant.

- Je suppose qu’on se reverra le jour de sa mort.
- Très certainement.

Je le laisse donc et nous nous séparons à nouveau. Le soir même, Rafael était chez lui et j'étais dans son immense jardin que j’appréciais énormément. Je m’approchai de sa fenêtre, cherchant un moyen d’attirer son attention. C’est quelque peu cliché mais je ne voyais que cette solution pour parvenir à mes fins. Je pris quelques petits cailloux dans mes paumes et les lançai un par un jusqu’à ce qu’il ouvrit sa fenêtre et…s’en prit un dans la tête.

- Aïe !
- Oh ! Pardonnez moi !
- Dame Gaïa ?
- Veuillez me pardonner de vous imposer ma présence mais…
- Vous ne vous imposerez jamais à moi.

Je rougis légèrement et baissai les yeux. Puis il me demanda d’attendre qu’il descende et c’est ce que je fis, le cœur battant. Quand il arriva après de longues minutes, il se précipita vers moi pour me prendre dans ses bras. Il attrapa ma main et la porta à ses lèvres.

- Bonsoir.

Je souris, attendrie par son geste. Il s’écarta légèrement de moi et continua de m’observer avec beaucoup d’intérêt.

- Vous vouliez me dire quelque chose ?
- Oui ! Voulez vous m’accompagnez dans une courte promenade ?
- Avec plaisir.

Je me mis à avancer doucement dans le jardin, il me suivit légèrement en retrait. Je pensais à Sealiah et cela me donna du courage. J’inspirai profondément et me lançai.

- Quel âge me donnez vous ?

Il fut surpris par ma question, ce qui ne m’étonnai pas. Il répondis cependant honnêtement.

- Dix-neuf années, pourquoi posez-vous cette question ?

Je me retournai pour lui faire face, le visage fermé. Il me regarda surpris et s’approcha de moi pour me toucher tendrement le bras. C’est très dur à dire. Mais je voulais savoir si même avec la vérité il voudrait toujours de moi.

- C’est faux. Je n’ai pas dix-neuf années. Et je ne suis pas la personne que vous croyiez.
- Comment cela ? Dites m’en plus, je vous pris.
- Je me nomme Gaïa Smerald, on me surnomme l’Emeraude depuis des milliers d’années…

Il me lâchai et se recula sous le choc de mes paroles. Je l’observais mais baissais rapidement mon regard. Je ne voulais pas voir l’expression de son visage. Il avait perdu son sourire, je le savais.

- Quel âge avez vous ?
- Exactement ?
- Non, vous pouvez le dire approximativement.
- Bien. Environ quatre milliards et cinq cents millions d’années.

Il resta bouche bée et ne dit absolument plus rien. J'étais mal à l’aise. Il n'allait jamais me croire. C’était beaucoup trop important comme information. Je me retournai et m’avançai. S’il ne me suit pas, j’aurais compris. Je m’y attendais un peu. C’est beaucoup trop important, et beaucoup trop de responsabilités. Mais à ma grande surprise, il me suivit. Mon sourire réapparut.

- Mais cela veut dire que vous êtes plus vieille que la terre !
- De seulement quelques années. Je suis celle qui à créer la terre ainsi que tout ce qui existe en son sein.
- Tout ce qui existe ?

Je me retournai et le regardai avec la tendresse d’une mère.

- Ainsi que vous.

Il m’observa un instant en silence et baissa les yeux comme s’il réfléchissait. Je l’interrogeai doucement du regard. A quoi pensait-il ? Les télépathes ont de la chance, ils ne se posent jamais cette question. Il leva les yeux vers moi et me sourit.

- Je ne sais pourquoi mais je vous crois. Peut être parce que lorsque vous m’avez soigné j’ai cru que c’était un miracle. Et puis, vous prenez soin de tout le monde sans exception. Comme…une mère.

Je baissai les yeux et sourit, rougissant.

- Donc…si je comprends parfaitement ce que vous me dites, vous êtes la vie ?
- C’est cela.
- Et je suis tombé amoureux de la vie. C’est une jolie métaphore je trouve.

J’étais la plus heureuse existence. C’était la première fois que j’aimais. Nous étions inséparables. Il aimait particulièrement me montrer à ses amis qui me félicitaient et me complimentaient beaucoup. Mais je sais qu’au fond d’eux, ils trouvaient mes cheveux étranges. Puis nous nous sommes mariés sous le regard inquiet de son père et je suis devenue la Comtesse Gaïa Smerald Anderson. Il était ensuite arrivé le moment de la nuit de noces… J’étais très nerveuse. Je ne suis pas humaine, je ne savais pas s’il était possible que je tombe enceinte. Je ne savais pas non plus comment l’enfant deviendrait. Un immortel ? Un humain ? Les deux ? Je pourrais le décider moi même ? Après tout, toutes les créatures venaient de moi, de ma matière noire, alors il était toujours possible que je crée par ma personne. Et puis, c’est ce qui plairait le plus à Rafael.

- Rafael… Comment voudriez vous que notre enfant soit ?
- Comment cela ? Puis-je décider ?
- Je suis la vie, c’est moi qui suis censée décider comment il sera mais j’aimerais votre avis. Voudriez vous qu’il soit humain ?
- Non !
- Comment ?
- Non, enfin, ce que je veux dire. Pourquoi doit-il être entièrement humain puisque vous ne l’êtes pas…?

Je souris et m’approchais de lui, je pris sa main et la posai doucement sur ma joue, fermant les yeux.

- Alors nous créerons un être mi humain, mi magique. Et je permettrais aussi que des espèces différentes puissent s’aimer sans soucis et procréer.

Après ces mots, il me prit dans ses bras, me serrant plus fort que toutes les autres fois. Je le regardais, caressant son doux visage. Il me sourit, d’un sourire sublime et sincère et nous nous sommes enlacé jusqu’au petit matin. Quelques jours plus tard, j’étais effectivement enceinte. C’était une sensation très étrange. Je pouvais voir l’enfant grandir en fermant les yeux. J’avais même la possibilité de le modifier mais je n’en fis rien. Je voulais que le bébé ait les traits de son père ainsi que les miens. Je voulais qu’il soit unique mais mortel. Je voulais qu’il ait une vie, pas une existence comme moi. Après tout, je ne souhaite l’éternité à personne, seulement à l’amour que l’on porte pour quelqu’un.
Le 8 juin 1647, le petit garçon est né. Nous décidâmes de l’appeler Davis, le Comte Davis Anderson.
Il grandit à une vitesse impressionnante. Rafael n’était pas habitué à ce genre de croissance mais moi je savais exactement quoi faire. Le plus difficile était de voir la date de sa mort flotter au dessus de sa tête. Ainsi que la date de mon époux d’ailleurs… Je la voyais tous les jours, elle me faisait des signes morbides mais je gardais quand même le sourire. Le petit devient grand, il avait cinq ans, et je découvris avec émerveillement ce qu’il devenait. Il lui arrivait de se transformer en absolument tout ce qu’il voyait. Les réactions de Rafael en voyant notre petit Davis se transformer me faisait le plus souvent rire. Il était étonné et à la fois fasciné par les capacités du petit garçon.

- Il tient ça de toi ?

Je sursautais quand il me tutoya et l’observais surprise.

- Pardon, c’était peut être un peu trop tôt…
- Non ! Non bien sûr que non, pardonnez moi. J’étais juste très surprise mais cela ne me dérange pas.
- Bien. Tu peux me tutoyer aussi.
- B-bien…
- Ses capacités, viennent-elles de toi ?
- Oui. Il ne les a pas toutes développées encore.
- Comment le sais-tu ?
- Je sais tout.

Je lui ai fait un grand sourire et il leva les yeux au ciel. Puis je courus vers mon petit garçon et m’accroupis à sa hauteur pour le prendre dans mes bras. J’ai ris avec lui puis lui ai chuchoté quelque à l’oreille en regardant son père. Nous nous sommes écarté l’un de l’autre et il se transforma en un très joli papillon plein de couleurs. Je le regardais voleter et je me transformai aussi dans ma forme d’origine. Rafael me regardait avec un air ahurit et je volais vers lui. Il eut un léger mouvement de recul mais je me posais doucement sur son nez. Il fit un immense sourire et se mit à rire doucement. Je m’envolai à nouveau et récupéra ma forme humaine, nue. Il poussa un cri de surprise et m’enlaça pour me cacher pendant que je riais de bon cœur. Je lui expliquai donc qu’il s’agissait de ma forme originale et il me serra plus fort, me chuchotant que j’étais magnifique. Quelques jours plus tard, Davis développait son dernier pouvoir, la manipulation de l’eau. Il arrivait à faire léviter des gouttes d’eau, et changer l’eau dans ses différentes formes. Plus Rafael l’observait plus il était inquiet. Il se demandait si le petit arriverait à s’adapter et se fondre dans la société des humains.

- Il ne pourra entrer dans le monde des humains qu’à ses sept ans.
- Il ne peut pas plus jeune ?
- Il pourrait mais ce n’est pas une bonne idée. Je vais m’occuper de son éducation puis à ses sept ans je l’emmènerai avec moi soigner les gens. Pour qu’il s’adapte petit à petit et m’observe.
- Je trouve que c’est une excellente idée. Je te le confie Gaïa.

Je lui souris et embrassais sa joue. C’était décidé. Nous fîmes donc ainsi pendant quelques années. Quand Davis eut sept ans, je l’emmenai avec moi s’occuper des pauvres et soigner les malades. Je lui avais expliqué qu’il ne devait pas se transformer et utiliser ses pouvoirs comme il le faisait à la maison. Les gens ne sont pas comme nous et ils ont beaucoup de mal à accepter les différences. Ils étaient différents de Rafael. Le jeune polymorphe et élémentaire comprit vite. Il resta sage ou alors allait vite se cacher quand il se transformait par mégarde. Il était très intelligent. Après tout, j’étais celle qui s’était chargé de son éducation et de sa culture générale. Je n’eus presque qu’à raconter mon histoire jusqu’ici, lui apprendre à lire, écrire et compter et quelques langues étrangères qu’il avait choisi. Il était d’une curiosité très familière. Il tenait énormément de moi mais quand je le regardais, je voyais Rafael. Ils avaient exactement les mêmes traits, de vrais jumeaux. La seule chose qu’il tenait de moi était ses yeux ambre. Je l’aimais de tout mon cœur.
Il grandit encore sous nos yeux emplis de fierté. Il s’adaptait admirablement à la société humaine. Quand il eut dix-huit ans, il arrêta de grandir et me rappelait son père au même âge. Romantique, faisant la cour à toutes les jolies filles qu’il croisait. Rafael me faisait rire  à lui donner toute sorte de conseils complètement absurdes.
Rafael n’avait pas encore quarante années mais la vieillesse se voyait de plus en plus sur son visage. Quelques rides étaient apparues et ses cheveux tombaient peu à peu chaque jour. Je l’observais, incapable de faire quoi que ce soit. Il n’allait pas mourir à l’instant, je le savais, mais le voir vieillir ne faisait que me rappeler chaque jour que la date fatale approchait. Je me surpris même à ne pas vouloir voir mon petit frère. Davis s’était figé physiquement, j’avais donc l’illusion qu’il continuerait à vivre mais pour Rafael c’était tout à fait différent. Cependant, je gardais le sourire continuellement. Ce n’était pas un sujet à aborder tout de suite.
Le temps passa et je le maudissais chaque jour. Rafael vieillissait toujours plus et moi et Davis restions beaux et jeunes. Je savais qu’il allait aborder la question. Cette question que je ne voulais pas entendre. C’est le dix décembre 1677, le jour de ses cinquante ans qu’il me posa la question.

- Gaïa. Pourrais-tu arrêter ma vieillesse ?
- …
- Gaïa mon amour ?
- Pardonne moi. Je ne puis le faire…
- Comment ?

Je m’étais enfuie, sous ses yeux surpris, les larmes aux yeux et m’étais enfermée dans la chambre. Il m’avait rejoint et avait doucement cogné à la porte.

- Que voulais tu dire par cela ?
- Je ne te figerais pas dans le temps. L’existence ne te mérite pas.
- Que veux tu dire ?
- Je t’aime trop pour te figer dans le temps avec moi. Pour moi la vie est très importante, et sans la mort, la vie n’existe pas, elle n’a pas de sens.
- Tu me laisserais partir ?
- Oui.
- Et rester seule pour l’éternité ?
- …Oui. Ne m’oblige pas à refuser de nouveau Rafael.
- … Bien.

Il était parti. Ma respiration s’était arrêtée pendant quelques minutes. Quand je rouvris la porte, il n’était vraiment plus là. Une douleur m’avait déchiré la poitrine. Il voulait rester avec moi. Je savais que cela allait arriver. Mais je ne pouvais pas le faire. J’en étais incapable. Je ne pouvais pas lui faire subir l’éternité, même avec moi. Je ne souhaite l’éternité à personne après tout… Rafael ne m’avait pas parlé pendant plusieurs semaines. J’étais terriblement malheureuse. Il ne parlait plus, se sentait surement vieillir à chaque minute et m’en voulait de ne rien faire. Parfois, il me regardait, et quand je croisais son regard, la tristesse s’emparait de son visage. J’avais écarquillé les yeux et pris sa main par réflexe.

- Rafael !
- Qu’y a-t-il ?
- Qu’as-tu ?
- Peu importe.
- Si ! Cela m’importe !

Il avait rit d’une manière sèche et triste à la fois. Son rire m’avait glacée de la tête au pied. J’ai fondu en larme, sans pouvoir m’arrêter.

- Parle moi !
- Que veux tu que je dise à quelqu’un qui ne veut pas de moi à ses côtés ?!
- Je veux de toi à mes côtés !
- Alors pourquoi veux tu que je meurs ?!
- Ce n’est pas-
- C’est exactement ça ! Tu me mets de côté ! Tu crois que je ne te mérite pas ? Je ne te servirais à rien dans l’éternité ?
- Non !
- Alors qu’est ce que c’est ?! Qu’est ce que c’est Gaïa ?!
- Je…Si je pouvais mourir je mourrais avec toi… Sans aucune hésitation… Je n’aime pas cette éternité. Je ne veux pas que quelqu’un la subisse. Je suis déjà triste pour mon frère. Alors si toi aussi ! Je ne pourrais le supporter. On se lasse. Très vite. On s’ennui. Les choses sont redondantes. Tu te lasserais de moi. Je serais à nouveau seule. Tu t’ennuierais, tu essaierais de te tuer, sans pouvoir. Et moi, je t’observerais souffrir. Je ne veux pas ça.

Je pleurais à chaudes larmes. Il m’avait écoutée et observée pendant ma tirade et m’avait vite prit dans ses bras. Davis nous observait, sans rien pouvoir dire. Il comprenait la situation, mais il savait aussi que ce n’était pas à lui de décider.

- Mais la mort nous séparera tu sais…
- Je sais. Je suis égoïste. Je préfère que tu meures en me détestant plutôt que tu vives et te lasses de moi… Je veux que tu aies une vie. Une belle vie avec moi et Davis. Je ne veux pas non plus que tu restes et que tous les gens que tu aimes meurent sous tes yeux… C’est trop lourd à supporter.
- Bien. Bien, je comprends.

Il caressa mes cheveux et essuya mes larmes de ses doigts. Puis il posa ses lèvres sur les miennes et Davis partit vite de la pièce, le rouge aux joues. Il me fit un sourire et je le lui rendis. Je reposai mes lèvres sur les siennes et il prolongea le baiser en agrippant ses doigts dans mes cheveux émeraude. Je me souviens encore de cette sensation. L’électricité qui parcoure ton corps, la chaleur qui te monte à la tête et un fourmillement au niveau du ventre, comme des papillons. Il était impossible de s’arrêter.
Les années passèrent, Davis était parti pour vivre sa vie d’adulte. Il ne nous envoyait que peu de nouvelles de lui mais je l’observais de loin. Il étudiait à l’université et s’était trouver une ravissante et intelligente jeune femme. Je n’avais pas à m’inquiéter pour lui. Je m’inquiétais principalement pour mon mari qui vieillissait et faiblissait chaque jour. Il avait quatre-vingt cinq ans. Ses cheveux étaient devenus d’un blanc immaculé, son visage était fripé de rides, ses lèvres, sèches et rêches et je l’aimais comme au premier jour. Je prenais soin de lui tous les jours, il ne parlait pas beaucoup cela dit. La date au dessus de sa tête ne m’avait jamais autant hanté de toute mon existence avec lui. Six années. Plus que six années avec lui. Quand je me retrouvais seule, je pleurais silencieusement et quand j’étais avec lui, je souriais. C’était très dur. Plus je le voyais, plus les larmes menaçaient. Il le savait. Il savait qu’il n’en avait plus pour très longtemps à mes yeux et c’est ce qui m’aurait tué si j’étais humaine. Je n’arrivais définitivement pas à cacher ma tristesse de lui. Je ne pouvais pas me cacher à lui, mais je tenais bon, je n’avais pas pleuré devant lui. C’est le vingt-neuf juin 1719, que je fondis en larmes au bord de son lit. Il avait levé faiblement sa main pour la poser sur ma tête et caresser doucement et tendrement mes cheveux.

- Tu es toujours aussi belle. Ne pleure pas. Gaïa. Ne pleure pas. Je t’aime. J’ai été…le plus heureux des hommes avec toi.

Il avait soudain été prit d’une quinte de toux et je m’étais redressée paniquée et en larmes.

- Rafael !!
- Chuut… Tout va bien… Je vais bien…

Il caressa ma joue et me sourit. Je lui grimaçai aussi un sourire, déformé par ma tristesse. Il rigola doucement et je grimpais dans son lit pour me blottir contre lui.

- Cette robe n’est vraiment pas confortable…
- Alors…enlève la.
- Ce que tu peux être débauché !

Il rigola et je souris sincèrement. Je me levai et fis ce qu’il dit. Je retirais ma robe, restant en combinaison et vins me glisser sous la couverture avec lui.

- Quand vais-je mourir ?

Je me figeai et blottis mon visage dans son torse. Il était très maigre, ses os saillaient sous sa peau. Il était moins confortable que dans ses jeunes années mais je ne m’en préoccupai pas. Je ne pensais pas à cela.

- Veux-tu…vraiment savoir ?
- C’est pour être sûr de te dire adieu à temps.

Les larmes coulèrent à nouveau sur mon visage et je murmurai.

- Le trois juillet…
- C’est précis…

Il rit mais pas moi.

- Vois-tu…ma date ?

Je hochai doucement la tête.

- Depuis le début ?

Je hochai à nouveau la tête et je sentis ses bras faibles s’enrouler autour de moi.

- Cela devait t’être difficile…

Et il s’endormit avec moi, en larmes, dans ses bras. Puis le trois juillet 1719 arriva. J’étais assise dans un siège près de son lit. Nous ne parlions pas, nous n’y arrivions pas, même avec toute la volonté du monde. Si je parlais, ma voix se briserait. Je n’affichais aucune expression. Nous nous m’observions en silence et je sentais la présence de mon frère derrière la porte… Le poignard dans ma poitrine n’avait jamais été aussi présent. Je n’avais qu’une envie c’était de m’effondrer et de hurler, mais je restais inexpressive.

- Il est là n’est ce pas.

Je hochais la tête silencieusement, fermant les yeux. « Non. Ne me le prends pas. Vas t’en. »

- Gaïa, peux-tu le faire entrer ?

Je le regardai surprise, toute la douleur m’inonda le visage. « Je ne veux pas. Je ne veux pas qu’il entre ! »

- Gaïa.

Je me levai précipitamment et ouvris la porte en grand. Quand je vis Sealiah, les larmes m’inondèrent silencieusement le visage. Il comprenait. Il connaissait mon état. J’étais étrangement soulagée. Je savais qu’il me soutenait. Je me décalai donc pour le laisser entrer. Et il se dirigea vers le lit de mon mari mourant. Rafael l’observa en silence puis sourit légèrement. Je m’approchai et m’assis à nouveau sur mon siège.

- Vous êtes donc le petit frère.
- Enchanté.
- De même. Puis-je compter sur vous pour prendre soin d’elle ?

Mes larmes abondaient encore plus en l’entendant et je cachais mon visage dans mes mains, me recroquevillant sur moi même.

- Je ne vais pas vous mentir, pas maintenant.
- Je vois…

Rafael ferma les yeux et inspira profondément. Je me battais contre les larmes et les sanglots qui essayaient de se frayer un chemin à travers ma gorge. « Ne lui dis pas ça… Mens lui ! Je t’en supplie… »

- Gaïa. Mon amour, approche, je te pris.

Je me levai difficilement et m’installai près de lui, à son chevet. Malgré mon visage baigné de larmes, j’utilisai toutes les forces qu’il me restait pour lui faire un sourire.

- Rafael.

Il rouvrit les yeux pour me regarder et tendit sa main faible vers moi. Je la pris par réflexe, la portant doucement à mon visage.

- Merci. Pour tout ce que tu as fait pour moi. Pour m’avoir aimer, donner un fils aussi talentueux et pour avoir respecté ma vie. Je n’ai aucun regret. Et j’espère que tu n’en auras pas non plus durant toute ton existence. Sois forte Gaïa.

Il me sourit plus largement et j’enfonçai mon visage dans le matelas. « Je ne peux pas. C’est trop dur. Je n’y arrive pas. » Il caressa mes cheveux et je relevai la tête pour le regarder. J’essuya mes larmes d’un revers de la main et pris de nouveau sa main. Rafael regardait à présent la mort en face.

- Dois-je faire quelque chose ?
- Non. Je m’occupe de tout. C’est l’heure.

Il tendit petit à petit sa main vers mon mari et je me levai précipitamment, attrapant sa main. « NON ! » Sealiah tourna son regard vers moi et je me sentis fusillée sur place. Je la lâchai et me reculai, la fixant.

- Vas y.

Et je sortis de la pièce, m’adossant contre la porte. J’entendis une petite conversation puis une vie s’éteignit. Je regardais dans le vide. Je n’avais plus aucun sens. Je voulais l’accompagner, mais c’était tout simplement impossible. Puis la porte s’ouvrit et je manquai de tomber. Sealiah me rattrapa et je me redressai en m’excusant. Mon visage était encore marqué par la tristesse et les larmes, je devais avoir une tête affreuse.

- Tu n’as pas à t’excuser et te sentir triste.
- Comment ?
- Il était Humain, cela devait forcément arriver. Tu as eu toute ton existence avec lui pour te préparer. Que crois tu qu’il voudrait que tu fasses à présent ? Et n’oublies pas ton rôle.

Je baissais les yeux. Mon visage se ferma. Je ne pleurais pas. Mais je ne ressentais plus rien. Quand je levai à nouveau les yeux vers lui, les émotions ne se transparaissaient plus sur mon visage.

- Oui. Excuse moi. Je n’oublierais pas.

Je m’éloignai, l’ignorant. Je ne lui en voulais pas. Il avait raison après tout. Mais pourtant je pensais qu’il me comprenait. J’avais dû me tromper. Il est le seul mystère pour moi après tout.
Rafael était mort. Mon seul amour m’avait quitté et je n’étais que morceaux. Davis essayait de prendre régulièrement des nouvelles de moi et je ne faisais que mon travail. Je continuais de soigner et sauver des gens, dessinant de temps en autre pour créer de nouvelles espèces mais je n’avais pas d’inspiration. Tous les trois juillet, j’allais dans le cimetière de Londres pour prendre soin de la tombe de mon défunt mari, lisant tous les ans la même épitaphe, « Ici repose, le Comte Rafael Geoffrey Cyriac Anderson (10 décembre 1627 - 3 juillet 1719) ».
Mon existence continua malgré moi. Les différentes révolutions éclatèrent et je faisais toujours mon travail. Puis le XIXème siècle arriva et l’industrialisation commença. J’essayais de suivre les modes mais il m’était impossible de me couper les cheveux, ils reprenaient leur longueur initiale en quelques secondes… Je ne pouvais donc que me les attacher la plupart du temps. J’avais de temps à autre des nouvelles de mon fils. Davis vivait principalement parmi les humains. Il voyageait beaucoup pour qu’on ne le reconnaisse pas. Puis nous entrâmes dans le XXème siècle et la Première Guerre Mondiale éclata. Bien entendu, ayant la nationalité anglaise par mon défunt mari, j’étais du côté des alliés. Cependant, je ne pouvais pas m’occuper seulement des malades et blessés de mon camp. Je suis la Vie. Je devais sauver tout ceux qui ne devaient pas mourir ce jour là. Je voyais la Mort qui combattait parmi les soldats. Il était du côté des Allemands, bien entendu. Puis la guerre se termina et mon existence détruite continuait. La Seconde Guerre Mondiale démarra et mon cœur était en miettes, encore plus qu’il ne l’était déjà. Pourquoi devaient-ils toujours s’entretuer pour des raisons ridicules. Je n’avais pas réussi à sauver tout le monde, principalement les juifs. Ils étaient beaucoup trop nombreux malheureusement. Puis il y eut les bombardements allemands sur Londres… J’étais sur place bien entendu. J’allais bientôt perdre la dernière chose qui me liait encore à Rafael. Le treize mars 1941, une bombe s’écrasa sur un immense bâtiment où Davis était en mission. Il était devenu un soldat et sa mission était de protéger les civils. Il avait continué sa mission, jusqu’à ce qu’elle lui prenne la vie sans que je ne puisse rien faire. J’observais le bâtiment détruit, le visage sans expression et mon regard fut attiré par lui. Sealiah était là. Il devait avoir énormément de travail… Il me sentit et son regard croisa le mien. Il me fit un salut de la tête et partit continuer ce qu’il devait faire. Je ne lui avais pas répondu. Je n’étais qu’une coque vide après tout.
J’enterrai Davis près de la tombe entretenue de son père. « Ici repose, Davis Arnold Rafael Anderson. (8 juin 1923 – 13 mars 1941) ». J’avais été obligé d’écrire une année de naissance erronée. Il semblait avoir dix-huit ans alors j’avais écris l’année de naissance des jeunes adultes de dix-huit ans. Moi seule et surement Sealiah connaitrions la vérité.
Mon existence continua et je fatiguais de plus en plus. J’en avais assez de tout cela. Assez de toujours perdre ce à quoi je tenais le plus. Les guerres continuaient de frapper un peu partout dans le monde. Je voulais me reposer pour quelques années. Peut être même un peu plus. Je fermai les yeux et me concentrai sur mon frère. Il était en Irlande. Peut être qu’on pourrait rester ensemble ? J’avais envie de rester près de lui. Il ne me restait que lui après tout. Je voyageais donc jusque sur l’île d’Irlande et entrai dans Sekuen.


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MessageSujet: Re: La Vie ~ Gaïa S.Anderson La Vie ~ Gaïa S.Anderson EmptySam 2 Avr 2016 - 11:23

J'ai terminé XoX
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MessageSujet: Re: La Vie ~ Gaïa S.Anderson La Vie ~ Gaïa S.Anderson EmptyDim 3 Avr 2016 - 2:15

Paarfait (nenfin j'ai surtout pas mon mot à dire mais bon XD )
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MessageSujet: Re: La Vie ~ Gaïa S.Anderson La Vie ~ Gaïa S.Anderson EmptyDim 3 Avr 2016 - 23:30

Re re re re re bienvenu ! Je ne les compte plus =D !

Enfin une longue fiche ça me fait plaisir ! Alala, qu'elle joie de voir autant de détails ! *pleure*

A la suite de la lecture de ta fiche, je n'ai qu'une seule chose à dire : magique. Je n'ai rien à dire. (Et tu sais à quelle point c'est rare !)
Ton caractère et ton physique, rien à dire, nombres de lignes plus que respectés, très bien détaillé.
Et pour ton histoire... Mais, j'étais à fond ! J'adore. J'ai failli pleurer même ;;-;; ! T'es pas gentille avec mes nerfs...

Je n'ai donc qu'une seule chose à te dire, et cela en te remerciant :
Tu es validé !


Manque une deuxième validation et tu pourras Rp !

Biiisouuus

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MessageSujet: Re: La Vie ~ Gaïa S.Anderson La Vie ~ Gaïa S.Anderson EmptyLun 4 Avr 2016 - 0:00

Re^5 (vive les maths !) Bienvenue !

Doooooonc après avoir lu ce pavé (j'ai pas d'autres termes pour le désigner..) bah chaat a déjà tout dit.. le seul truc qui me perturbe un peu moi c'est que tu répète beaucoup " mère" dans le caractère en désignant ton personnage (mais bon j'imagine qu'au bout d'un certain nombre de lignes, il n'y a plus assez de pronoms pour désigner une personne x)

Et donc ! Tu es validé ! Tu peux désormais rp !
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Gaïa S.Anderson
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MessageSujet: Re: La Vie ~ Gaïa S.Anderson La Vie ~ Gaïa S.Anderson EmptyLun 4 Avr 2016 - 0:02

Merciiiiiiiiiiiiiii !
Je vous n'aiiiiimes !!! <3
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MessageSujet: Re: La Vie ~ Gaïa S.Anderson La Vie ~ Gaïa S.Anderson Empty

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