Je me balade ! Il y a du monde ! Je regarde autour de moi en souriant ! Papa m’a donné de l’argent. Il veut que je m’achète des vêtements ! Je sautille parmi les passants, mon petit porte-monnaie rouge à la main. Undertaker n’est pas avec moi. Papa trouve qu’il prend trop de place et qu’il fait peur alors j’ai juste emporté un flingue. Je pense pas m’en servir mais c’est toujours rigolo d’en avoir un ! En plus, il est rouge ! J’aime avoir du rouge sur moi. Je vais d’ailleurs m’acheter que des choses rouges ! Je continue de sautiller en rigolant. Des gens me regardent et je leur souris en leur disant bonjour, comme papa m’a appris.

Je rentre dans un magasin et regarde s’il y a des vêtements rouges. Quand je trouve le rouge, je m’approche et fouille. Il y a une chemise, un pantalon, des chaussettes. Je devrais prendre du blanc aussi ! Papa m’a dit que tout rouge n’est pas forcément esthétique. Il me dit de mettre du blanc avec. Je trouve que c’est joli du blanc avec du rouge. Je me balade dans les accessoires. Je m’arrête. Mes yeux s’éclairent. Des bretelles rouges ! Je les prend et les observe longuement. Elles sont belles. Avec tous mes vêtements, je me dirige vers la caisse. Je souris à la caissière et pose mes trucs rouges et blancs sur le comptoir. Elle les « bip » et les range dans un jolie sac à l’effigie de la boutique. Je paye avec les petits billets que papa m’a donné et sort de la boutique et balançant mon sac.

Je trottine dans la rue évitant les gens qui marchent. Je me mets à chantonner. Je suis heureux ! Papa m’a promis de m’emmener dans une nouvelle mission quand j’aurais acheté mes vêtements. Il y a un vampire qui se balade dans la ville et qui prend pas mal de plaisir à vider de jeunes vierges de leur sang. Papa m’a dit qu’il m’utilisera comme appât ! C’est chouette ! Je serais aux premières loges pour le rendre tout rouge~ Je suis pressé !! Mon sourire s’élargit et ma bonne humeur se fait plus grande. J’ai envie de sucre ! Un sucre d’orge ! C’est rouge et blanc !

Je me dirige vers la boutique de sucrerie. Je rigole, je suis pressé de manger le sucre. Je balance mes d’avant en arrière. Je dis bonjour à tout le monde. Je regarde autour de moi. Mais au moment où je ne regarde pas devant moi, je me prends quelqu’un, faisant tomber mon sac par terre.

- Outch…! Pardon… je ne regardais pas devant moi…

Je fixe mon sac par terre qui vient de tomber dans une flaque. Mes vêtements… Je les fixe un long moment. Sans regarder la personne qui les a fait tomber. J’essaye de me calmer. J’aime ces vêtements. Papa peut les nettoyer. Il n’y a pas de problèmes. Je ramasse mon sac, l’ouvre doucement et regarde à l’intérieur. Ils ne sont pas touchés ! Je retrouve mon grand sourire et regarde mon interlocuteur. Il se frotte le front.

- C’est pas grave ! Vous avez mal ? Vous voulez de la glace ?

Je le regarde avec mes grands yeux et mon grand sourire. Puis, dans un tic, j’attrape les petits fils rouges au coin droit de ma bouche et les tire doucement. C’est rigolo.

De la glace ! Il faut de la glace ! Je regarde tout autour de moi à la recherche de glace. Il n’y a pas de marchand de glace ? Mais si ! Il doit y en avoir un. Il faut qu’il y en ai un ! Parce que sinon, le monsieur ne va pas être content ! Et papa va me disputer ! Non ! Papa est gentil, papa comprend. Mais moi je veux faire comme papa m’a appris je veux être comme papa ! Papa est gentil alors je suis gentil. Je regarde le monsieur et il me sourit quand je lui propose de la glace. Oui. Il faut de la glace je dois lui en donner ! Le monsieur est gentil. Le monsieur a une grande capuche, je ne vois pas son visage. Je le fixe. Il n’aime pas le soleil le monsieur ?

- Non ça va... Merci quand même…et toi, ça va ? Tes affaires dans ton sac n'ont pas été abimées ? Je suis désolé, je ne regardais pas devant moi et du coup je ne t'ai pas vu…

Je souris encore plus. Le monsieur est très gentil ! Il s’inquiète pour moi et mes vêtements rouges ! Il faut que je sois gentil moi aussi ! C’est ce que papa appelle la politesse ! J’aime être poli. Crim n’aime pas quand je suis poli avec elle. C’est ma sœur. Je l’aime ma sœur alors je reste poli. Et elle me menace. C’est rigolo. Je m’amuse bien avec Crim. Il faut de la glace ! Je regarde autour de moi et trouve un marchand de glace.

- Ah !

Je prends sa main et le tire jusqu’au marchand en courant. Il faut soigner sa bosse ! J’ai de quoi payer grâce à papa ! Je m’arrête devant le marchand et sourit.

- Bonjour ! Je voudrais de la glace dans un gobelet !.... S’il vous plait !

J’ai faillit oublier ! J’allais oublier d’être poli ! Papa n’aurait pas aimé ! Heureusement que je me suis souvenu ! Le marchand me donne mon gobelet et je donne l’argent. C’est rouge ! Mon sourire se fait immense. Je tends la glace au monsieur.

- Pour la bosse ! Moi j’ai pas mal ! Je suis fort ! Et mes vêtements aussi !

Je souris au monsieur encore une fois. Papa m’a dit que pour rassurer les gens, c’est le sourire qu’il faut faire. Quand on sourit, la personne est tout de suite détendue et sourit aussi. J’aime les sourires. Les dents sont blanches et les lèvres rouges ! Alors je trouve ça beau ! Ah ! Rouge et blanc ! Mon sucre d’orge ! Il me faut mon sucre d’orge ! Je commence à marcher vers la boutique puis m’arrête. Le monsieur. Je refais marche arrière et regarde fixement le monsieur.

- Vous aimez le sucre d’orge ?

L’homme hoche la tête. Son sourire est sur son visage. C’est beau ! Je garde le mien. Je vais pouvoir manger mon sucre d’orge. Je suis heureux. C’est mon jour de repos. Repos. Se reposer. Je me repose ? Non, je ne me repose pas. Je m’amuse. C’est rigolo. Le monsieur est gentil. Je me demande pourquoi il se cache. Il n’est pas beau ? Il a honte ? Je pourrais arranger ça ! J’ai mes fils rouge et mes aiguilles ! Je pourrais faire quelque chose de joli sur lui ! Je lui proposerai !

- J’adore !!

Il sourit toujours. Je souris aussi. Il mange sa glace et je la fixe. Non. Il y a un problème. Mon sourire disparaît. C’est pas ça ! Pas comme ça ! C’est pour la bosse ! Pas l’estomac ! Je fronce les sourcils. Je ne suis pas content.

- Si tu veux, je peux t'en acheter. Pour te remercier pour la glace. Qui est très bonne d'ailleurs, très bon choix.

J’attrape sa glace des mains et la plaque sur son front. Là ! Ici ! C’est là la bosse !

- D’abord la bosse. Ensuite ton estomac.

Je souris de nouveau et prend sa main pour le tirer jusqu’à la boutique de sucreries. J’y entre. Je cherche le rouge. Du rouge… du rouge… du rouge ! Je me précipite vers le rouge. Il y a pleins de bonbons rouges ! C’est beau. Je veux du sucre d’orge mais il y a pleins de bonbons rouges. Je les veux. Je veux les prendre. Je prend mon petit porte-monnaie rouge et l’ouvre. Une…deux…trois…quatre petites pièces. 4 euros. Le sucre d’orge ? Les bonbons ? Je souris. J’ai assez ! Je me tourne vers l’homme et lui montre mes pièces.

- Je peux ! Je peux les acheter !

Je suis soulagé ! Je prends le sucre d’orge. Je prends un petit sac et je le rempli de bonbons rouges. Et je me mets à chantonner.

- J'aime le rouge, chuchote la fraise à la cerise. J'aime le rouge, dit la cerise à la framboise. J'aime le rouge, répète la framboise à la coccinelle. Moi aussi Mais avec du noir, répond la coccinelle. Le noir éclaire un peu plus le mystère, murmure en s'envolant un zygène.

J’aime cette comptine. Papa me l’a appris. Elle est jolie. Elle parle de rouge ! J’aime le rouge. Le monsieur aime aussi le sucre d’orge ! J’en prends un et le lui tends. Je souris toujours. La comptine me met de bonne humeur. Je suis gentil. Comme papa m’a appris. Les seuls à devoir devenir rouge sont les monstres. Ce serait rigolo qu’on monstre vienne. Mon flingue me gratte. Je le sens. J’ai envie de le dégainer. Papa m’a dit : « qu’en cas de danger ! » Je ne suis pas en danger. Je ne peux pas dégainer. Mais je souris quand même. La comptine m’a mis de bonne humeur.

Je tends le sucre d’orge. Il le prend en me sourit. Oui ! Un sourire ! Papa m’a dit que c’est bien un sourire. Le sourire veut dire qu’un lien se créer ! Un lieu se créer ? Avec le monsieur ? Je me fais un ami ? Crim dit que je suis trop bizarre pour avoir des amis. Mais je ne suis pas bizarre pour le monsieur. Je souris à son sourire. J’ai un ami !

- Merci beaucoup. Si tu veux, je peux t'acheter tes bonbons et ton sucre d'orge. Pour te remercier pour la glace.

Il veut me payer mes bonbons ? Je regarde mes quatre sous. Puis le regarde encore. Il sourit. Encore. Mes yeux s’agrandissent. C’est un ami !! Je fais un grand sourire ! Il est gentil ! Le monsieur est gentil ! Je sautille. Je suis heureux.

- Oh ! Et ta chanson est sympa… elle te vient d’où ?

Mon sourire s’élargit encore. Il s’intéresse à moi ! Il s’intéresse à moi ! Il n’a pas peur ! C’est un ami. Je prends sa main et l’emmène voir la caissière.

- C’est mon papa qui me la chante ! Tous les soirs ! Il sait ce que j’aime ! J’aime mon papa ! Il est beau !

Oui ! Mon papa est beau ! Il sait ce que j’aime et fait en sorte que je fasse ce que j’aime ! Rendre les gens tous rouges, tous beaux ! Parce que les gens pas rouges ne sont pas beaux ! Ah ! Au fait !

- Monsieur ! Est ce que vous voulez que je vous rende beau ? Je trouve que vous manquez de rouge !

Je fouille dans mon sac et sort mon fil rouge et mon aiguille. Je les montre fièrement, avec un immense sourire.

Il sourit et hoche la tête. Il veut bien ! Il n’a pas peur ! C’est un vrai ami !  Je suis très content. Très heureux. Il commence à me répondre. Je me demande où je pourrais bien le lui faire. Le poignet ? Le bras ? L’épaule ? C’est pareil qu’un tatouage ! Sauf qu’on peut l’enlever. Et d’ailleurs, quel motif je pourrais lui faire ? Un lapin ? Une fleur ? Je ne sais pas ! Je réfléchis. Mais je m’arrête. Quelqu’un vient de prendre mon ami dans ses bras.

- Yûûûûû !!!!

Je ne bouge pas. Je regarde et commence à froncer les sourcils petit à petit. Mon ami. Elle monopolise mon ami. Je la détaille. Cheveux jaunes, short noir, gilet rouge. J’aime le rouge. Mais je ne suis pas heureux. Je croise les bras sur mon torse. J’attends.

- Calme toi, Sea… Tout va bien... Qu'est-ce qui t'arrive ?

Mon ami est plus petit qu’elle. Elle est immense. C’est un monstre ? Ma bonne humeur disparaît. Mon ami s’occupe d’elle. Je n’aime pas ça. Elle me vole mon seul ami. Qu’est ce que ferait Crim ?... Elle leur exploserait la tête. Et si moi aussi ? Je les observe et voit le visage de mon ami. Je suis surpris. Il n’est pas normal. Des cheveux bleus. Et des yeux…jaunes. Je suis très surpris. Mais je souris. Il s’élargit. Encore et encore. Je vais pouvoir jouer ! Mon ami n’est pas mon ami. Mon ami est mon ennemi. Mon ami doit devenir tout rouge. Mais si mon ami est mon ennemi, alors son amie est aussi mon ennemie. Mon sourire s’élargit encore plus. Deux, pour le prix d’un. Si papa était à ma place, même si c’est son jour de repos, il leur fouterait deux balles dans le crâne. Undertaker n’est pas avec moi. Je me contenterai donc de ça. Je sors doucement mon flingue, et les vise pour ensuite le charger. Il est prêt, j’appuie et elle tombe. Je ne peux pas m’empêcher de rire. Je suis heureux. Je suis excité. J’aime tuer. Les gens remarquent mon flingue. Ils hurlent et partent vite du magasin. La caissière se cache. Je vois tout. Mais mon regard reste posé sur les deux monstres.

- Bonjour.

Je veux qu’ils me remarquent. Je veux voir la peur sur leur visage. C’est le point commun que j’ai avec Crim. On aime ça. Voir la peur que l’on cause. C’est une vengeance. C’est en échange de la peur qu’ils font aux habitants. C’est papa qui me l’a dit.

- Tu m’as dit oui pour que je te rende beau alors n’ai pas à me retenir. Et puis, même si tu changeais d’avis. C’est trop tard maintenant !

Ça se passe trop vite. Je perds mon arme des mains. Et je n’ai pas le temps de la récupérer que la fille me frappe le ventre pour m’envoyer voler. J’ai mal. Pas autant que la dernière fois où j’ai eu très mal mais j’ai mal quand même. Je suis contre le mur. Elle a frappé fort. Je ne l’épargnerais pas. Je fronce les sourcils et récupère mon flingue. Je vais les tuer. Je sors de la boutique et tire sur les monstres. Une, deux, trois, elles ne les atteignent pas. Je hurle. Il me faut Undertaker ! Jour de repos de me*** !!
Je me mets à courir pour essayer de les rattraper. Mais ils sont loin. Je hurle encore et tire encore mais ça serre à rien. PAPA ! C’est ta faute ! Je les regarde partir et souris.

- Je vous tuerais tous. Je vous rendrais tout rouge. Je prendrais mon temps pour vous entendre me supplier d’arrêter. Mais je n’arrêterais pas. J’étalerais votre sang sur vous. Vous vous viderez devant moi.

Je garde Undertaker avec moi ! C’est la faute de papa ! Je suis pas content ! Je récupère mes sacs et fais demi-tour. Je vais bouder ! Papa s’excusera ! J’ai bien envie de le rendre un peu rouge ! Il m’énerve ! Je prends un bonbon et le fourre dans ma bouche. Partant pour le QG des Hunters. Papa va m’entendre !