En plein centre-ville se trouve un vieux bâtiment. La façade est d'origine, même si toute son isolation a été refaite récemment. Dans ce bâtiment d'allure imposante, se trouve un cabinet médical. Premier étage, bien sûr, malades obligent, et même s'il semble effectivement y avoir plusieurs étages, seul ce dernier est accessible au public. Il a ouvert récemment, et personne ne sait réellement quoi en penser, à part "enfin !". Le docteur a donc ouvert son cabinet il y a peu et déborde déjà de cli- patients. Pas la moindre minute pour se griller une petite clope et encore moins pour fumer la pipe, même pas pour aller pisser.

C'est donc d'une humeur massacrante qu'il accueille ses derniers cl- patients de la journée, maudissant chaque pu**** de coup de sonnette. Les instructions sont claires, de toute manière. "Sonnez et entrez.", le classique, suivi d'un "Prière de garder vos bijoux dans vos poches ou vos sacs." plutôt... anodin. Mais dans une ville pleine de chasseur, il faut prendre ses précautions, et Oscar est du genre... Prudent. ENFIN. Il retient un lourd soupir de lassitude et vient accueillir le -il espère- dernier de ses cli- PATIENTS.

Suivant.

La frustration le rend plutôt froid. Casquette enfoncée sur la tête, visière baissée, il fait entrer le dernier (pitié faites que ce soit le dernier) dans la salle d'examen avant de fermer derrière eux. S'installant dans SON fauteuil, le blond fixe son patient et l'écoute dire de la me***....

Je viens vous voir parce que j'ai des baisses de libido, je peu plus bander ! Pitié donnez moi quelque chose ! Je veux pouvoir retrouver mes branlettes chaque soir !

.... aucune pudeur. Il retient un autre soupir et entrelace ses doigts

Quelque chose aurait pu provoquer cette.. perte d'intérêt pour le sexe ?

Bordel de me***, est-ce qu'ils sont vraiment en train d'avoir CE GENRE de conversation ?

Oscar était tranquillement en train d'écrire à la plume sur du papier épais, histoire que ses lettres soient bien tracées en relief et qu'il puisse les relire. Quoi, t'as un problème avec les infirmes ? Le blond hausse un sourcil sous sa visière, passablement agacé.

Avez-vous un problème avec mon handicap ?

Parce que si c'est le cas tu peux aussi te casser et pas revenir, ok ? Il a déjà consisté une bonne partie de sa patientele pour ne pas regretter un connard pareil. Mais entendre du tissu se froisser au sol le.... Perturbe un brin, avouons-le. Pourquoi ? Genre tu crois qu'on va "jouer au docteur" mec ? Le médecin contourne donc son bureau et pose la main gauche sur l'épaule de monsieur du même côté, semblant plutôt avenant, voire tendre

Ça pique ? Et ça vous fait mal ?

Il se rapproche un peu, et son souffle s'échoue près du corps du blond, lui donnant une idée d'à quoi il ressemble. Ah, si quelqu'un les voyait, il serait sans doute radié de son ordre. Sa main droite vient donc lui choper violemment les parties et un sourire inquiétant vient orner son visage.

Huh~

Se délectant de ce cri de douleur, Oscar en oublie de faire attention à ses gestes et se lèche les lèvres. C'est que ce con est... totalement DÉGUEULASSE. En entendant ce lapsus plus que révélateur, il retire vivement sa main, dégoûté.

Vous êtes.....

Il a une moue dégoûtée et s'essuie dans le revers de sa blouse, comme si ce nouveau patient était pestiféré. Avec un soupir, il reprend sérieusement son travail, même s'il déteste parler de cul.

Autres symptômes ?

Et même si c'est une injonction qui passerait facilement pour un ordre, c'est bel et bien une question. Le docteur appuie son magnifique cul sur le bord de son bureau, à présent juste en face de monsieur. Il tourne légèrement le haut de son corps pour rattraper plume et carnet. Soyons sérieuuuux.... Et c'est NON pour coucher avec un patient. Hors de question. Même si d'après ce qu'il... "voit", ce mec n'est vraiment pas mal.

D'ailleurs... Avez-vous déjà un dossier médical ?

Il s'est bien fait à la technologie, surtout niveau médecine. Lui qui pensait être très rapidement désarçonné, en fait, tout va plus ou moins bien... Il se concentre pour rester sérieux, totalement perturbé par cet homme. Qui ne semble d'ailleurs pas être vraiment un homme.

..... PREMIÈRE visite ? OK, ça expliquerait beaucoup de choses.... Notamment le fait que cette espèce d'idiot soit incapable d'aller consulter un UROLOGUE plutôt qu'un MÉDECIN. Oscar retient un soupir d'agacement.

Aucun dossier, donc.

Vraiment énervé, pour le coup, entendre une nouvelle fois des vêtements se froisser l'agace d'autant plus. Bordel de me***. Pourquoi CELUI-là doit être si énervant.... Oscar réussit à garder un ton plus ou moins non-chargé de menaces de mort pour souffler une "petite phrase" avant de retourner s'asseoir.

Je vous jure que si vous n'arrêtez pas de triturer vos vêtements, vous allez avoir des problèmes.

Une fois réinstallé dans son siège, il ferme doucement les yeux et sent le mouvement plongeant vers sa personne. Donc il baisse la tête un peu violemment, donnant un bon coup de visière à cette espèce d'impoli.

Nom, prénom, âge, adresse, profession, antécédents médicaux. C'est sommaire mais c'est tout ce que je peux faire. Je transmettrai à votre prochain médecin.

Car il est HORS de question qu'il reprenne ce mec-là en consultation.

Oscar l'écoute sans broncher avant de retenir un soupir d'agacement -encore, décidément-. D'accord, d'accord, il s'est peut-être uuun peu mal exprimé mais me***, pourquoi tomber sur LE mec qui ne comprend pas qu'âge = date de naissance ? Il se pince l'arête du nez.

1976, donc ? Mois, jour ? Et vous pensez que si j'ai un courrier à vous transmettre, écrire "petit appartement dans la ville" mènera à votre adresse ? Bon sang. Avez-vous au moins un numéro de téléphone ?

La main du blond tremble doucement, il se sent mal. L'incompétence n'est pas de son ressort, mais l'entendre dire qu'il s'est déjà blessé empêche le docteur de juste se barrer en claquant la porte. Enfin une foutue question à laquelle il a répondu correctement ! Reprenant son calme serein face à ce rustre envahissant, il se lève doucement de son siège, se frottant les mains au gel hydro-alcoolique. Puis il pose une main sur l'épaule, froissant doucement le tissu sous ses doigts. Un kimono ? Mais, de nouveau agacé par ces questions étranges, son ton se charge d'ironie

Il est vrai que "Bellerose" sonne très irlandais. Ça ne vous regarde pas.

Il se remet à soupirer, se contredisant lui-même, et ça aussi ça l'agace. Alors il pince de nouveau les lèvres.

Déshabillez-vous. Et GARDEZ votre sous-vêtement. Où vous étiez-vous blessé ?

Relevant doucement sa main de la prise qu'il avait sur l'épaule de son patient, Oscar recule d'un demi pas. Il l'entend donc se déshabiller et retient ses rougissements. Ce serait con, quand même, hein... Après tous ces vents qu'il a foutu à monsieur... Monsieur qui, déjà ? Monsieur-mes-phéromones-t'enculent-très-fort-rien-qu'à-l'odeur ? Nan parce qu'être aveugle, c'est une magnifique enculade, déjà, mais surtout... Tous les autres sens sont surdéveloppés après quelques temps... Oscar a dépassé ce délai depuis une bonne vingtaine d'années, déjà, et là, il douille... Alors il se mord très discrètement l'intérieur de la lèvre, reprenant le contrôle de son corps et son sérieux de travail. Dos à Sergei, il ne peut pas au moins remarquer son trouble.

Au dos...?

Il a déjà vu des gens avec des blessures au dos, c'est rarement beau à "voir". Alors il se prépare à entendre "crier" et à palper des trucs dégueu. Genre des cicatrices en relief. Une fois que le bruit de tissus s'est stoppé, il inspire profondément et glisse une main fraîche sur la peau de son patient. Il n'aime pas les consultations tactiles, surtout avec les "clients" sexy, mais il va se "forcer" (oh la la, quel effort monumental). Sans même s'en rendre compte, il a posé ses deux mains à plat sur le dos de son patient et laisse ses doigts courir sur sa peau. Hnng.... Il finit par sentir une zone... rugueuse, et y pose délicatement sa main.

Ici ?

Il écoute attentivement sa question et se sent un peu troublé. Effectivement, ouais... Que Sergei dise si spontanément quelque chose de juste et d'irréfutable le... le trouble. Beaucoup, même.

J'ai vécu en Russie, oui. Longtemps.

À une échelle humaine ou draconique ? Il ne sait pas trop. Le temps est une longueur variable, et "longtemps" ne veut pas dire grand chose. Il trace la force des écailles du bout des doigts. C'est étrange.....

Pourquoi cette question ?

Sans s'en être rendu compte, il a calé sa tête au creux du cou du russe et s'y sent bien. Alors il recule brusquement et se redresse, essayant de reprendre contenance. Du calme, Oscar. Tout va bien. Il retourne à son bureau d'une manière.. toujours un peu saccadée, et note donc la taille des marques, faisant un croquis en marge pour leur forme, sans même avoir percuté qu'il pourrait s'agir de vraies écailles.

C'est pas possible ? Mais si ! C'est possible avec la carte kiwi, l'enfant de moins de 16 ans et ceux qui l'accompagnent jusqu'à 4 personnes payent tous moitié prix ! Un enfant, une carte kiwi, et on voyage à moitié prix ! Mais si, c'est pos- Oscar reste figé à son bureau, se sentant agressé par le ton de son cl-patient. C'est pas qu'il lui a crié dessus, mais un peu, quoi. Et sa pauvre oreille hypersensible est décédée.

J-je... Il y a quelques années encore. Je suis arrivé ici au cours de l'année.

Il frissonne de terreur et reste cramponné à sa plume... pu****, pourquoi c'est toujours LUI  qui a les cas ? Ne se détendant pas malgré les excuses, il ferme délicatement les yeux et remet correctement sa casquette.

..... De... Siècles ?

FAAAAAAAAIL, SERGEI. Le dragon sent son intérêt être franchement attisé par ce lapsus. Serais-ce un monstre, comme lui ? Il se pose beaucoup trop de questions pour le moment et inspire profondément avant de soupirer. Ne te fais pas trop d'espoir. Et puis sa peau est douce, et il sent bon, et... OK stop. Les coups de foudre ça n'existe pas. Les coups de foutre, par contre, ouais. Et ce n'est pas le genre de relation que cherche Oscar... Enfin c'est ce qu'il croit pour le moment.

... Un dragon ? Oscar réagit au quart de tour et jaillit par-dessus son bureau. Avec une étonnante souplesse, d'ailleurs. Et puis il entend l'autre se niquer la gueule contre la porte, alors il s'arrête en plein dans son geste pour le rejoindre et explose de rire. pu****, sérieusement ?

Vous êtes vraiment un cas...

Sa phrase est entrecoupée de rires. C'est merveilleux. On ne croise un débile pareil qu'une fois dans sa vie~ et le beau blond compte bien en profit- Attendez. Ça saigne ? Nan mais ça sent le sang, là. Oh oh.

Il s'approche donc plus calmement, essayant de retenir ses rires, et glisse une main dans les cheveux de Sergei avant de longer sa peau pour rejoindre son nez. C'est galère d'être aveugle. Il attrape de quoi cautériser la plaie avant de caresser la tête du dragon de l'autre main, pour qu'il se tienne tranquille. Ça ne fait pas spécialement mal, mais quand même. Il se recule ensuite et se redresse, prenant soin de garder ses yeux cachés.

Faites attention.

Le docteur lui donne ensuite un mouchoir et retourne à son bureau pour terminer son compte-rendu, ajoutant l'épisode du nez. Quel con, cet Aleksandrov.

Oscar était tranquillement en train de terminer son compte-rendu quand l'autre imbécile l'interpelle de nouveau. Quoi ? Il veut un toucher rectal ou des suppositoires en plus ? Le médecin est plus ou moins gay-friendly mais quand même, faut pas abuser pour une première séance.

Qu'est-ce que ça peut me faire, si vous ne tuez personne ?

Le blond a un sourire en coin et se passe une main sur la nuque, paisible. Maintenant, il est plus ou moins apaisé, mais pas tant que ça.

Le centre-ville est dangereux, faites attention.

Il sourit doucement et lui tend une ordonnance pour du viagra, et rien de plus. Il n'a pas envie de lui tripoter la teub encore un peu plus et puis bon. C'est pas comme si le dragon voulait s'en servir maintenant, hein ? hein ? Le pauvre médecin est un peu paumé. Il n'a pas vraiment envie d'imaginer ça, non plus, ça grille ses hormones....  parce que ça fait, quoi... Un bon petit siècle qu'il n'a pas couché avec quelqu'un ? À peu près, oui.

Légèrement mal à l'aise, il se tortille dans son siège, tout adorable qu'il est dans sa gêne. Tch... Le docteur préfère donc se réfugier dans ses dossiers pour ne plus y penser..

Et... Et après ? Vous comptez faire quelque chose ?

Oscar travaillait donc paisiblement sur le dossier du dragon, quand on vient lui violer la bouche. Il lui mord violemment la lèvre, apeuré, et le repousse tout aussi brusquement avant de s'enfoncer au plus loin dans son siège. Il y a une grande différence entre se faire draguer et se faire harceler.

.... Qu-qu-...

Le rougissement du blond se fait plus intense encore. Il se sent d'autant plus gêné que me***, ça fait longtemps... Reculant au fond de son siège, qui roule un peu plus loin, il a remonté les mains sur le bas de son visage, légèrement choqué. Oscar grimace ensuite et ses muscles se durcissent tandis qu'il se lève, semblant furieux.

Sortez d'ici.

Totalement dégoûté de s'être fait avoir de cette façon, le blond n'a même pas l'envie de cacher son aura draconique. Au contraire, il y tient, il veut réellement le faire partir, et l'impressionner en fait partie.

Visiblement, tout le monde a perdu le contrôle de la situation..... Oscar retient ses pouvoirs avec toute la présence d'esprit qu'il peut rassembler, pour ne pas se griller, et commence franchement à se débattre.

L-lâchez-moi !

Il a du mal à respirer, parce que sa chemise n'est pas la plus solide du monde et qu'il est, au mieux, sur la pointe des pieds, et au pire totalement dans les airs en train de suffoquer. Sa poigne se serre sur l'un des poignets du russe et il réussit à se hisser en poussant sur son bras. Au moins, là, il est moins mal. Et s'il n'est pas très fort, il est endurant. Agacé d'être pris pour un con, Oscar gronde, enfonçant ses ongles dans la peau de son patient

Je préférerai encore vous émasculer que vous soigner, après un affront pareil.

Toute son énergie passe dans le fait de ne PAS bouffer ce sale con. Les MST c'est dur à digérer, déjà (on sait jamais, si c'en est une) et si c'est psychologique il va falloir que Sergei exprime clairement l'origine du problème. Le blond n'a pas envie de le soigner d'autre chose. Mais là, il n'a envie de le soigner de RIEN.

pu****, alors c'est vraiment comme ça qu'il va finir ? Violé par un patient idiot ? Sérieux ? Hoquetant, le pauvre blond s'est laissé soulever sans avoir eu le temps de protester. Bordel de me***... Il met ses mains à des endroits inconvenants en plus ce c- OUCH ! Le médecin se mord violemment la langue en atterrissant sur la table d'auscultation et se crispe assez brusquement. Ça fait MAL. Le choc ET ça... Le pauvre a franchement du mal à garder conscience, toute son attention étant concentrée sur son don, et le masochisme n'est pas dans ses cordes...

Une fois que l'autre imbécile s'est... arrêté de bouger, pas calmé, il relâche lentement son souffle. Bordel... Oscar inspire à fond, sentant le corps du monstre collé dans son dos. C'est QUOI cette embrouille ?! Il sent ses membres être agités de spasmes, à force d'être bandés au maximum. Maintenir la tension dans son corps pour ne pas craquer est difficile, et puis il devient clair que l'autre idiot est bien plus fort que lui. Alors il finit par se détendre, avec une lenteur exacerbante. Mais le baiser lui rappelle de reprendre sa garde... Même cette voix sexy, cette phrase quémandeuse, qui auraient clairement du l'exciter, ne font que le répugner profondément. C'est l'une des rares fois où on a méprisé sa personne de la sorte.

Et c'est qu'il continue, ce con ! C'est qu'il le ferait presque vomir, à la fin. Oscar ne veut, ne peut plus bouger, et subit ce "câlin". Oui, bien sûr, ça aurait pu être pire, haha... il aurait pu finir découpé dans une poubelle, ou un truc du genre. Mais les attouchements ça n'a jamais été son truc. Après un effort surhumain à retenir ses hauts-le-coeur, le pauvre blond se sent craquer. Les larmes roulent sur ses joues et il pince les lèvres, ne réagissant plus à rien. Ce n'est pas comme si Sergei allait poliment le lâcher s'il demandait, hein... Il s'est servi. S'il n'était pas venu pour des pu**** de problèmes de teub, il l'aurait sûrement pris, là, maintenant.

Essayant de ne réfléchir à rien, des malédictions commencent à surgir du fond de son esprit. La lecture de la Wicca ou de vieux traités sur les rituels celtiques ne l'aident pas. Et même s'il n'a aucune magie, se répéter ce genre de phrase l'aide à tenir pour ce qui lui semble être les plus longues minutes de toute sa vie. C'est pas comme si ce con avait cherché un quelconque consentement... Dans la tête du médecin, ce salopard cherchait juste une poupée gonflable. Alors parfait. De toute façon il n'a ni la force ni la ténacité pour lutter, se contentant donc de rester silencieux et immobile. Ça finira par passer.... Hein ?