Il faisait jour depuis plusieurs heures déjà. D'ailleurs, le soleil commençait à se coucher. Laharl avait passé les trois quarts de sa journée à aller et venir dans l'école, suivi de près par son chat, Hermit. Le minou savait qu'il ne fallait pas parler, pour ne pas trop taper sur le système du maître, aussi le silence régnait-il entre le duo. Le matin même, l'ours de Lucille avait réveillé Laharl en écrasant sa grosse patte dessus. Du coup, le petit démon était de mauvais poil. D'un côté, il n'avait pas besoin de grand chose pour ne pas être de bonne humeur. Laharl poussa un long soupir. Tout était déjà pourri, il n'attendait plus rien de bien de la journée. Mais alors, il s'attendait à tout sauf à ça.

Au détour d'un couloir, il tomba nez à nez...Avec l'horrible Momo, la petite fille aux cheveux roses. Il haïssait cette gamine, tout l'inverse de lui. Elle était candide, enjouée, et transpirait de bonne humeur. Tandis que lui...

Laharl avait voulu éviter la gosse, mais elle avait insisté pour dialoguer avec lui. Résultat, elle l'avait soulé. Il avait voulu lui mettre une pâtée monumentale en la battant en duel, mais un horrible surveillant à la crinière rouge était arrivée et les avait empêché. Les combats n'avaient lieu qu'au gymnase. Fou de rage, Laharl avait tourné les talons, suivi par son petit minet. Direction ? La sortie !

Une fois les lourdes portes de chêne passées, le petit overlord descendit les marches de marbre. L'herbe commençait à être verdoyante, les oiseaux sifflaient...Tout pour agacer le garçon, qui décida de fuir en direction de la forêt. Là bas, il faisait plus sombre. Tout était plus sombre, plus froid. Il était en élément avec la nature. Il se rappelait qu'il avait eu là sa première rencontre, un robot étrange. Ce dernier l'avait énervé, tout comme cette sale peste de Momo. Rien qu'à repenser à cette crinière rose bonbon, Laharl tremblait de rage. De la mana s'échappa de son poing, et il l'envoya contre un arbre, qui s'ébranla. Un oiseau s'envola, et le jeune démon, un sourire malsain aux lèvres, le visa avec de la mana bleue. Touché ! L'oiseau s'écrasa au sol, mort. Hermit, aux anges, bondit dessus et commença à le dévorer. Si ça lui faisait plaisir après tout.

Il y eut un mouvement tout près. Lahartl se retourna. Il y avait quelqu'un, là, tout près. Qui était-ce ? Quelqu'un qui lui voulait du mal ? Ou alors simplement une personne qui passait par là ?

Laharl : Qui est là ?

La voix du jeune homme était forte et assurée. Qui osait venir l'observer ? Il allait bientôt savoir.

Je glisse doucement entre les arbres. J’ai un peu soif. C’est la première foi, je crois, que je viens ici pour chasser. J’en ai assez des gnomes tatillons. J’ai besoin d’entrainement. J’ai envie de bouger. Conclusion, il me faut aller chasser plutôt que de passer par les cuisines. Je dois reconnaitre qu’en arrivant je n’ai pas été déçue. Cette sombre forêt respire un calme qui me convient bien. Et puis j’aime l’obscurité. A pas de loup, silencieusement, je me promène entre les arbres. Tout sens dehors, je recherche ma future proie. C’est comme ça que je l’ai senti et que je l’ai vu.

Cheveux couleur clairs. Cape rouge. Torse nu. Le signalement correspond. C’est le fameux overlord. Cette aura… aucun doute il est bien démon. Son aura. Quand j’essaye de la sentir, je ressens une vague de peur. C’est qui ce gars ? On le dit arrogant, égoïste et insupportable. Sans oublier bien sur qu’il aurait un complexe de supériorité. Je n’ai pas envie de faire sa connaissance, mais ah ! Curiosité quand tu nous tiens… boule d’énergie. Je me concentre pour voir aura et énergie. Ce type est assez effrayant. Je n’aimerais pas recevoir une de ces boules crépitantes. Je frissonne. Il faut que je m’entraine à me dématérialiser. En tout cas l’arbre n’a pas aimé non plus. Il s’en échappe un oiseau bleu, au plume magnifique. Bec étroit. Large aile et …mort ? Et il sourit ? Il laisse son chat le dévorer ? Mais il est ignoble ? S’en prendre aux oiseaux, animaux de l’air, mon élément ! Bon d’accord, c’est juste un oiseau, et ça m’est à peu près égal, mais cette cruauté sur son visage… Je n’ai pas envie d’en faire les frais. Merci d’avoir appeler, je reviendrais quand je serais plus forte.

Je ne veux rien avoir à faire avec lui. Je me décide à passer mon chemin. Entre sa réputation et ce que j’ai pu voir de lui…Ce type ne m’inspire rien qui vaille. Je n’ai pas particulièrement envie de le saluer. Je fais discrètement quelque pas pour m’éloigner.

Une brindille craque.

Oups…

Mais quelle idiote !

Laharl : Qui est là ?

Et voila, championne ! Maintenant, je vais devoir me montrer. J’hésite. Je ne veux pas lui parler. Je m’enfuirais bien. Pour passer pour une groupie lâche et voyeuse ? Hors de question. Fichu fierté ! Je soupire et ferme les yeux en m’avançant dans la lumière. Ma nuit tranquille, ma séance de chasse, mon entrainement, c’est fichue. Je m’approche, m’arrête juste en face et lui dis simplement :

Sanghiras : Moi.

Il y avait des mouvements entre les arbres. Laharl dut plisser les yeux pour remarquer la silhouette qui se découpait derrière les branches. Il ne voyait presque rien. Manque de pot pour le petit overlord, hein ? Fort heureusement pour le ou la voyeur/voyeuse, (enfin, surtout pour sa survie, pas vrai Sanghi ? Niark niark) il préféra s'avancer dans la lumière. Bien, un progrès vers l'intelligence. Maintenant Laharl découvrait une jeune fille, plus grande que lui bien sûr, aux cheveux sombres comme la nuit. Ils lui tombaient au creux des reins. Mais Laharl ne s'y attardât pas, tout comme il ne s'attarda pas sur les jolis yeux de la fille. Depuis son arrivée dans cette fichue école, il n'était bon qu'à rencontrer des filles ! Pas encore un seul garçon ! Et non, le robot ne comptait pas ! Décidément, le petit démon avait l'impression d'avoir atterri dans un pensionnat pour filles. Et il blêmit un bref instant rien qu'en pensant que l'une d'elle pourrait s'attarder sur son cas, le trouver "adorable" et l'appeler petit frère. Frisson de dégoût. Rien que d'imaginer que quelqu'un lui tendrait les bras dans l'espoir un peu fou qu'il s'y jette...Beurk ! Beurk et rebeurk ! Les filles avaient parfois des idées stupides et effrayantes. Ah, l'amour, le pire sentiment qui existait d'après le jeune garçonnet. L'amour, ça servait autant que Noël pour lui, et connaissant sa haine de Noël, on se doute bien que l'amour devait lui donner autant d'urticaire que Noël.

La fille de la nuit continuait à s'avancer. Hermit émit un petit grognement pour faire comprendre qu'il n'appréciait pas que la fille s'approche, mais apparemment elle s'arrêta. L'avait-elle entendu ? Sûrement pas. C'était un bruit imperceptible.

Sanghiras : Moi.

Les mots fendirent l'air. Le silence venait d'être rompu une nouvelle fois. La voix de la jeune fille horripilait au plus haut point Laharl. D'un côté, il n'aimait pas grand chose, ce sale gosse. Quant à la réponse fournie...Il la haïssait. La fille ne c'était absolument pas présentée. Etaient-elles toutes si impolies ici ?! Le jeune garçon dut se contenir pour ne pas commettre de meurtre. Il s'obligea à respirer profondément, fermant les yeux, puis les rouvrit pour fixer la jeune fille.

Laharl : J'espère que tu n'oses pas te moquer de moi. Je ne suis pas n'importe qui.

Sa dernière phrase était un ton plus haute que la précédente. Histoire d'avertir la brune qu'il ne plaisantait pas, et qu'elle allait devoir le respecter. Malheureusement, en ne montrant que dédain et snobisme, comment peut-on réussir à être respecté ?


PS : J'aime beaucoup le complexe de supériorité xDD

Laharl : J'espère que tu n'oses pas te moquer de moi. Je ne suis pas n'importe qui.

Je retiens de justesse une irrépressible envie de rire. Rien que le ton de sa voix et son snobisme me donne envie de me moquer. Rien que sa réplique me donne envie que de pouffer. Dans le genre réplique déplacée, il fait fort. Pourquoi est ce que je me moquerais? Évidemment, maintenant, j'ai une raison. Et puis c'est bien connu, rien que le fait de savoir que rire nous est interdit, réveille une désobéissance incontrôlée. Qui n'a jamais fait l’expérience, de ce délicieux interdit, qui ne vous apporte souvent que des ennui? Par miracle, je ne laisse filtrer qu'un quasi imperceptible sourire en coin. Je dois cependant garder le silence pendant quelque seconde, le temps de me calmer, pour éviter d'éclater de rire. Je parviens finalement à garder mon sérieux et lui réponds:

Sanghiras: Je sais.

J'aurais pu lui dire que ça réputation l'a précédé, me répandre en explication... Mais, d'une je n'ai pas envie de parler, deux, je n'ai pas envie de LUI parler, et trois, mon petit doigt me dit que ce mutisme assuré va le mettre en rogne, et à vrai dire, vu son comportement, je n'ai qu'une envie, c'est de le provoquer. Et de quatre, j'ai peur de ne m'être pas totalement calmée et de me trahir.

Je réalise soudain un peu étonnée, que son dédain affiché, son complexe de supériorité est bien pire que tout ce qui est raconté. Mais plus surprenant encore, Il ne m'a pas agacée. Je ne m'en suis pas formalisé? Pourquoi? La réponse est simple, je crois. Il m'amuse. Sa petite mise en scène le rend tout bonnement ridicule. Le pauvre.... S'il pouvait lire dans les pensée.

[HRPG: N'est ce pas? Je devrais me spécialiser dans les insulte ^^ ]

Il y eut un long silence suite à la cinglante réplique du petit démon. L'autre ne semblait pas le moins du monde effrayée, et tout le monde sait que Laharl aime semer la terreur et se faire craindre des autres. Cette fille là...On aurait dit Aya...En moins farouche. Décidément, il n'avait pas de chance. Sur ces terres, tout le monde le respectait. Ici, on le prenait de haut, on le snobait, et on se moquait de lui. Mais ils ne savaient pas ce qu'ils encouraient, tous. Moquez vous, moquez vous, un jour, le terrible Laharl viendra se venger.

Sanghiras: Je sais.

Elle savait hein. Intéressant. Donc elle avait entendu parler de lui. Bien. Parfait. Le jeune Overlord avait donc une réputation ici. Personne encore ne le lui avait clairement exprimé. Cela l'enchantait. Vraiment, tout était parfait à ce moment là. Rien n'aurait pu gâcher la joie du petit roi. Rien, sauf cette fille, là. Qui était-elle ? Après tout, elle se moquait éperdument de lui, et se montrait d'une impolitesse digne du jeune garçon. Il n'aimait pas qu'on le traite comme il traitait les autres. Après tout, si tout le monde s'y mettait, il n'avait pas fini. Après tout, son caractère de cochon et son manque d'éducation faisaient partie de lui, donc lui valaient sa réputation. Ne plus avoir de réputation, c'est être comme tous les autres. Et ça jamais ! Jamais il ne se pardonnerait d'être comme tous ces ratés qui erraient entre deux couloirs. Ou pire, devenir comme cette Momo de malheur ! Rien que d'y penser, il était parcouru d'un puissant dégoût, et d'une envie de vomir plutôt conséquente. La jeune fille face à lui dut bien voir qu'il devenait vert, notre petit overlord. Contraste plutôt laid avec ses cheveux bleus intenses. Hermit constata que le mini-roi avait l'air de se porter bien mal. Il s'approcha, méfiant. Si Laharl était de mauvais poil, nul doute qu'il donnerait un méchant coup de pied au minet, qui ne tarderait pas à voler très très loin. C'est donc furtivement que l'animal s'approcha de son maître.

Hermit : Ca va comme tu...Euh comme vous voulez, maître ?

Depuis quelques temps, pour agacer Momo, Laharl avait fait d'Hermit son nouvel esclave, bien que Illiana était plutôt polyvalente à ce sujet. Bref, le résultat était parfait. Momo n'avait pas du tout apprécier la réduction à l'esclavage du chat, et avait menacé Laharl. Parfaitement la réaction qu'il voulait. Il fallait avouer qu'il était drôle de l'embêter, cette peste. Et puis, ça lui faisait les griffes, à Hermit, de s'occuper un peu de quelqu'un d'autre que lui. Pauvre chat, il avait déjà passé les trois quarts de sa misérable vie à servir Laharl. Et voilà qu'il était devenu esclave. Il se serait bien contenté de rester le simple animal. Mais bon.

Bref, à la question du minet, Laharl grogna, avant de fusiller l'animal du regard. Ce dernier eut un petit soubresaut. Apeuré. Il n'était pas celui qu'il voulait effrayer, mais bon, il était toujours agréable de se sentir craint des autres. Le petit démon reprit ses couleurs et tourna la tête dans une autre direction.

Laharl : Ca va ça va.

Il râlait, comme toujours, la petite saleté. Rassuré -et préférant s'éloigner avant de prendre un vilain coup de pied-, Hermit s'éloigna d'un bon mètre. Son maître n'essayerait pas de lui faire de mal à cette distance là. Quoi que...il restait bien la mana. Cette puissante source d'énergie que Laharl contrôlait à son gré, sans sembler s'épuiser. Le jeune garçon, d'ailleurs, se rappela qu'ils étaient en compagnie de cette fille, cette inconnue. Il tourna la tête vers elle, les joues légèrement rouges.

Laharl : Pourquoi tu me regardes comme ça toi ?!

Oh wii, il était de mauvais poil le roi démon aujourd'hui. Comme la plupart du temps d'ailleurs. Il faudrait sérieusement penser à le remettre à sa place, ce sale moutard. Et vite, avant qu'il réduise en esclavage la plupart des élèves de Sekuen.

[HRPG : J'ai envie de le faire rencontrer à Natsu, ça pourrait être drôle xD]

Je l’observe impassible devenir blanc puis vert. De la colère ? Il devrait apprendre à se contrôler le pauvre. Un jour cela risque de lui retomber dessus, mais dans l’instant, moi personnellement, je ne veux pas qu’il change. Je m’amuse comme une petite folle. J’ai bien fait de pas m’enfuir. Son complexe de supériorité, sa manière de brasser de l’air… Il est vraiment risible. Pour le coup c’est ma façon de voir les choses qui risque de me retomber dessus. Je camouffle ma nouvelle envie de rire en une quinte de toux qui me semble très réussie. C’est alors seulement que je prends conscience du chat qui s’est approché.

Hermit : Ca va comme tu...Euh comme vous voulez, maître ?

Non, ce n’est pas possible ! Alors comme ça, il prend des esclaves le petit démon ? Même son chat ? Eh bien il ne s’embête pas, c’est le moins qu’on puisse dire. L’espace d’un instant, je ressens de la compassion pour le pauvre animal. Avant de me rappeler qu’il m’est au moins aussi antipathique que son maître. Mais son maître m’est il vraiment antipathique ? Non, je ne crois pas. Je le trouve beaucoup trop drôle pour ça !

Je le vois jeter un regard meurtrier à son animal de compagnie. Eh bien, il faudrait que je lui apprenne à vivre en société. Quand je n’aurais pas peur de terminer carbonisée. Et que je me serais lassée de son hilarant caractère.
Et même pas le courage de regarder son esclave dans les yeux.

Laharl : Ca va ça va.

Oh, pauvre petit choux ! Il est terriblement affligé que je ne me sois pas inclinée en tremblant devant lui ? Il va m’en tomber des larmes. Cet instant est vraiment tragique pour lui ! Chacune de ses répliques augmente mon envie de rire. Heureusement, je n’ai pas encore cédé à la tentation. Je ne donnerais alors, pas cher de ma peau. Malgré son caractère infantile et ridicule, le petit démon me semble presque redoutable. Je ne devrais pas le sous estimer. Mais bon, ce n’est pour cela que je vais m’aplatir devant lui. Il se tourne de nouveau vers moi. Tiens. Il se rappelle que j’existe ?

Laharl : Pourquoi tu me regardes comme ça toi ?!

Je réponds le plus sérieusement du monde.

Sanghiras : Oh, mais parce que je suis en pamoison devant toi, noble overlord !

Pince sans rire, je n’ai rien montré de mon état d’esprit, mais impossible de se tromper non ? J’ai bien peur d’être allé trop loin.


[HRPG : Wiii ! Je voudrais être là, il ne faut pas manquer ça]

Laharl foudroyait la jeune fille du regard. Tout du moins, il tentait tant bien que mal. Il voyait bien que la brune se retenait clairement de lui rire à la face. Elle essayait d'être un minimum correct ou bien se foutait-elle complètement de sa gueule ? Le mini-démon serra les poings, agacé. Si elle osait seulement rire de lui, il n'hésiterait pas à lui envoyer quelques boules d'énergie pour la remettre en place, la gamine. Elle n'avait pas l'air d'une adversaire redoutable, mais en même temps, personne n'est redoutable pour cet affreux gosse.

Sanghiras : Oh, mais parce que je suis en pamoison devant toi, noble overlord !

A cette phrase, Hermit se crispa. La jeune fille venait-elle vraiment de se moquer de Laharl ? Oh oh ! Le démon n'allait pas tarder à en faire de la terrine de poisson ! Pour ne pas voir le massacre, le minet se mit les pattes sur les yeux. Hors de question d'assister à cela. Laharl, quant à lui, tremblait de rage. De la mana se dégageait de son corps. Elle s'échappait, parcourant de son aura bleuâtre le frêle corps enfantin.

Laharl : Toi !

Ce cri de colère était bien sûr dédié à la mystérieuse brune. Oh là là, elle allait avoir d'énormes ennuis, songea amèrement Hermit, toujours les papattes sur les nyeux-nyeux. Nerveux ? Pas le moins du monde ! Empathique ? Oui !!! Le minet n'était pas aussi sadique que son maitre. Claquant des dents, Hermit se cacha sous une vieille racine qui sortait du sol, le popotin en l'air. Laharl, toujours les poings serrés, jetait des regards noirs à son interlocutrice.

Laharl : Je ne te laisserai pas te moquer de moi !

Ce rugissement fut le dernier. Une boule de mana grossissait à vue d'oeil dans la main gauche du gosse. Poussant un cri de rage, il s'élança vers la brunette. Sans doute ne s'était-elle pas attendue à ce genre de réaction, car elle ne bougea pas d'un pouce. Elle allait tout se recevoir dans le bide cette cruche ! Ca allait faire mal !

Impact dans trois. Deux. U....HEIN ?!

Laharl n'eut pas le temps de voir réellement ce qui se passait. Quelque chose de rose s'interposa entre lui et sa victime. C'est cette chose rose qui prit toute la mana. Pourtant, cette chose rose ne cilla pas. Tandis que Laharl...Et bien, hé hé, il fit un petit vol jusqu'à l'arbre près duquel se cachait Hermit. Fou de rage, il se redressa, pour foudroyer du regard l'auteur de l'imparable défense qu'il n'était pas parvenu à franchir. C'était un jeune homme, bien plus baraqué que le petit démon. Ses cheveux étaient roses, et il semblait plutôt énervé.

? : S'en prendre à une fille, c'est vraiment bas !

La voix de l'inconnu résonnait dans l'endroit déserté de tous sauf du quatuor (amen xD). Il s'essuya du revers de la main un peu de sang qui s'échappait de sa bouche. C'était bien la seule blessure qu'il semblait avoir eu lors de l'impact.

Laharl : Toi !

Je réalise tout de suite que j’ai véritablement dépassé les limites et qu’il n’y aura pas de retour en arrière. Même ce cruel chat semble terrifié. Si terrifié qu’il en devient ridicule, lui aussi. Le petit démon me prépare donc une offensive à sa sauce ? Je me tends prête à tout éventualité. Il me regarde, fou de colère points serré. Ouh décidemment. Il faut vraiment qu’il apprenne à se contrôler. Et les choses ne semblent pas tourner bien pour moi. Il a une solide réputation. J’ai un peu peur.

Laharl : Je ne te laisserai pas te moquer de moi !

Surprise. J’observe la boule de mana grossir dans sa main. Je suis en danger de mort, si je ne me bouge pas rapidement. Je le sais. Pourtant, alors qu’il s’approche de moi à vitesse éclair, je ne peux m’empêcher de l’observer tel un scientifique observerait son cobaye. Sa boule de mana est fascinante. Cette énergie qui s’en dégage, j’aimerais l’observer de plus près encore. Mais, non ! Secoue-toi ! Le combat est commencé ! Il est trop tard pour esquiver. Je ne sais si je serais capable d’encaisser. Il ne me reste qu’une solution. Elle ne semble guère être une valeur sûre, mais elle a aussi ses avantages.
S’il faut absolument que j’apprenne à contrôler mes pouvoirs… J’y arriverais sans mieux dans le feu de l’action. Je vais essayer de me dématérialiser. Consciemment cette foi ci. J’ai plus de contrôle qu’avant. Mais vais-je y arriver ? Je suis curieuse vis-à-vis de mes propres capacités. Mais décidemment, aujourd’hui, je tente peut être un peu trop la chance. Je reste donc immobile. Me préparant, me concentrant pour laisser la terrifiante boule d’énergie me traverser. Est-ce que ce sera vraiment efficace ? L’avenir nous le dira. Etrange comme je suis imprudente, mais j’ai vraiment envie de tester. Impact. Imminent. Je me tends dans l’attente.
Impact dans trois. Deux. U....HEIN ?!

Je n’ai heureusement pas à éviter le coup. Quelque chose, non, quelqu’un vient de me sauver la vie, s’interposant, encaissant l’attaque que j’aurais du recevoir. J’ai seulement le temps de voir une crinière rose, avant que mon sauveur ne prenne la boule de mana en pleine poire. Je ne peux voir ce qui se passe (à part que Laharl vient de se rétamer contre un arbre), avant que les souffle de m’explosion ne s’évanouissent.

? : S'en prendre à une fille, c'est vraiment bas !

Eh minute ! Je n’ai pas envie d’être traité comme une faible petite créature à protéger. Je reconnais alors mon sauveur qui me fait dos. Echarpe blanche. Cheveux rose. Impossible de se fourvoyer. L’ami, ou plutôt, l’ancien meilleur ami de Tsuki. Lui je suis heureuse de la trouver là. Le moins qu’on puisse dire, c’est que qu’il tombe à pic. D’une voix joyeuse, je m’exclame :

Sanghiras : Natsu !

C’est alors que je sens un doux fumet. C’est alors que je réalise qu’il saigne. Par ma faute.

Sanghiras : Natsu !

Ce dernier tourna la tête pour lui adresser un petit sourire. Comme toujours, il était enchanté de rencontrer quelqu'un. En plus, ce quelqu'un n'était pas n'importe qui ! C'était une amie de Tsuki ! Elle n'avait rien fait à Natsu, donc il l'aimait bien. Et le fait qu'elle soit effectivement la dite amie de Tsuki ne lui faisait que marquer des points.

Natsu : Salut toi !

Le démon, en face, ne semblait pas du tout apprécier la discussion des deux autres. Il décida donc de leur faire rappeler sa présence.

Laharl : Eh toi ! Je ne te permets pas de t'interposer dans notre duel !

Natsu manqua étouffer de rire. Il dut s'abstiendre très sérieusement pour se contenir. Il aurait parfaitement compris le sentiment de Sanghi quelques instants auparavant s'il avait été présent. Sauf que lui, ce n'était pas pour ne pas agacer Laharl qu'il faisait cela, mais uniquement pour garder son air sérieux. Il plissa les sourcils pour se donner un air mauvais. C'était facile, car il était en colère. Il n'appréciait absolument pas qu'on s'en prenne aux autres simplement pour le plaisir.

Natsu : Un duel ? Parce que pour toi c'est un duel de se jeter sans crier garde sur une innocente personne ?

En face, Laharl voyait rouge. Serrant les poings, il se mit à hurler.

Laharl : Qui es tu, toi, pour oser me juger !?

Natsu prit son air le plus sûr de lui, parce que bien sûr, il était extrêmement confiant, et lança un regard dur au démon.

Natsu : Je suis Natsu Dragnir. Et toi, qui es tu ?

L'autre en face s'insurgea.

Laharl : Tu n'as pas entendu parler de moi ?! Je suis le grand Laharl, l'Overlord !

Pour Natsu, c'était du pur chinois. Overlord ? Grand ? Ce gamin était aussi court sur pattes que Happy !

Natsu : Et ? En quoi ton simple nom te donne le droit de défier n'importe qui quand cela te chante ?

Ce fut le discours de trop pour Laharl. Il pointa le doigt en direction du Dragon slayer.

Laharl : Je suis un Roi, et ton affront te coûtera cher ! Viens te battre !

Natsu : Je ne me battrais que si Sanghiras me l'accorde ! Après tout, c'est votre problème, pas le miens !

Pour prouver ses dires, il tourna la tête vers la concernée. Il voulait qu'elle lui donne l'autorisation de donner une bonne correction à ce sale moutard. Croisons les doigts.

Il me regarde et me fait un petit sourire. Il ne semble pas blessé. D’où vient cette odeur de sang alors ? Je me rappelle soudain la liste qui avait circulé quelque jour auparavant dans l’école. Le plus beau garçon. Il a bien mérité son titre je crois. Il a vraiment un charme indéfinissable. Il y a quelque chose en lui qui donne envie de rire, de céder au bonheur. Je comprends que Tsuki et lui ai été meilleurs amis. Cette joie de vivre. Ils la partagent tous les deux. Comment les choses ont-elles pu tourner aussi mal entre eux ?

Natsu : Salut toi !

Je grimace un sourire surpris et réponds en retour. Mais au fait qu’est ce qu’il faisait là ?

Sanghiras : Salut, et mer…

Laharl : Eh toi ! Je ne te permets pas de t'interposer dans notre duel !

Un duel ? Je n’avais pas l’impression d’en faire un ! Il ne m’avait même pas prévenu. Il est très mal poli, le petit roi des démons ! Entre l’arrivée de Natsu et la réplique comique de Laharl, je ne peux retenir cette foi ci, un petit rire timide.

Natsu : Un duel ? Parce que pour toi c'est un duel de se jeter sans crier garde sur une innocente personne ?

Bien lancé ! Pan dans les dents ! Ca t’apprendra ! Encore que innocente, je ne sais pas. Je remercie intérieurement Natsu une nouvelle foi.

Laharl : Qui es tu, toi, pour oser me juger !?

Il devrait peut être se calmer le petit. Il n’est plus seulement ridicule là. Il a dépassé le seuil. Si ça continue, il va exploser.

Natsu : Je suis Natsu Dragnir. Et toi, qui es tu ?

Laharl : Tu n'as pas entendu parler de moi ?! Je suis le grand Laharl, l'Overlord !

Grand ?

Natsu : Et ? En quoi ton simple nom te donne le droit de défier n'importe qui quand cela te chante ?

Laharl : Je suis un Roi, et ton affront te coûtera cher ! Viens te battre !

Tournant la tête de droite à gauche pour suivre les répartie, je dois donner l’impression d’être un spectateur devant un match de tennis ou de ping-pong. Moi, j’ai plutôt l’impression de me reprouver devant un duel de coq. Une démonstration de paons qui sortent avec fierté leur plumage, persuadé que le sort du monde sera affecté par leur prestation.


Natsu : Je ne me battrais que si Sanghiras me l'accorde ! Après tout, c'est votre problème, pas le miens !

Parce qu’il faut que je donne mon avis, maintenant ? Que dire devant ça. « Oui bien sur, Natsu, il m’a offensé, fou lui la pâtée ! ». Quoi que. Ce serait tentant. Ceci dit je n’ai pas envie de passer pour la pauvre petite fille fragile que l’on protège de ce duel de coq. Ces images antiques, c’est terminé. Mais il n’a pas tort. Je ne suis absolument pas sûre d’avoir pu réussir à activer mes capacités de sylphide. Toutefois, hors de question de jouer les faibles !

Sanghiras : Tu sais, j’aurais très bien pu me battre aussi.

Mais après tout, s’il veut sa battre, c’est son problème, non ?

Sanghiras : Ceci dit, si tu y tiens, je t’en donne la permission. Laharl t’as défié après tout. C'est à toi de choisir

Mais qu’est ce que j’ai dit ? Je viens de déclencher la troisième guerre mondiale !

Laharl n'en pouvait plus. Pour qui se prenait-il, l'autre, pour lui tenir tête de la sorte ?! Tout d'abord, il avait osé s'interposer, alors qu'il allait flanquer une bonne raclée à cette mal élevée ! Et puis il lui avait fait la morale ! Effronté ! Mais pour qui se prenait-il, POUR QUI SE PRENAIT-IL ?! L'Overlord voyait rouge, sérieusement. Serrant les poings, il s'abstenait pour ne pas foncer tout de suite sur l'autre. Hermit, en retrait, observait silencieusement la scène. Il avait plutôt raison d'un côté. Mieux valait ne pas trop se faire remarquer dans ces moments là. Faire l'homme, ou plutôt ici le chat, invisible, s'avérait être l'option la plus prudente.

Laharl continuait à fusiller le duo qui se tenait face à lui du regard. Il n'appréciait vraiment pas qu'on lui tienne tête de la sorte.

Natsu : Je ne me battrais que si Sanghiras me l'accorde ! Après tout, c'est votre problème, pas le miens !

C'est ça, essayes de te défiler, songea avec colère le petit diablotin bleu. Oh oui, il était furieux. C'était même au delà de ce qu'on pouvait imaginer. Rarement le petit monstre ne s'était autant senti hors de lui. De la mana bleue émanait de son corps. Il bouillait d'impatience. Vas-y, acceptes, envoies le à sa mort. Oh oui ce n'était pas très gentil, mais en même temps, rares étaient les fois où Laharl faisait gentiment les choses. En fait, elles étaient même inexistantes.

Sanghiras : Ceci dit, si tu y tiens, je t’en donne la permission. Laharl t’as défié après tout. C'est à toi de choisir.

Oui c'est à toi de choisir. Alors, tu fuis, ou tu m'affrontes ? Un sourire malsain se dessinait sur les lèvres du petit Overlord. Natsu, qui avait jusqu'alors prêté uniquement attention à Sanghiras, tourna la tête vers lui. Il souriait lui aussi. Mais son sourire était largement moins malsain que celui de Laharl.

Natsu : T'as entendu nabot, approches que je te flanque une bonne pâtée,histoire qu'on en finisse !

Oh oui, c'est sûr, quelqu'un allait flanquer une bonne pâtée à l'autre, mais ce n'était pas celui que Natsu pensait. Sans attendre un autre instant, Laharl fonça sur le mage. De la mana se dégageait de son poing, comme une flamme énervée. Natsu évita le premier coup de poing que Laharl lui lança, ainsi que le deuxième, le troisième et même le quatrième. Suite à quoi le Dragon Slayer dut décider que la partie était finie.

Natsu : Point du dragon !

Il mit ses mains en o près de sa bouche, et un torrent de flammes se déversa de cette dernière. Ce même torrent de flammes se jeta sur Laharl, qui ne parvint pas à l'éviter. Le gamin se retrouva propulser au loin, tandis que Natsu, satisfait, s'avançait vers Sanghiras, un sourire victorieux aux lèvres.

Impressionnée, j’observe le duel de titans. Enfin, de titans. Du titan. Laharl ne fait pas le poids face à Natsu. Le combat est tout de même spectaculaire. Je ne fais pas le poids face à eux. Encore que face à Laharl je m’en sortirais peut être. J’observe alors le clou final.

Natsu : Point du dragon !

Ebahie, je vois un panache de flamme lécher le corps de l’overlord. Et l’envoyer au loin. Natsu est donc un mage de feu. Je ressens une pointe d’agacement. Dur de voir qu’il est en train d’être amoché par quelqu’un d’autre que moi. Un peu d’inquiétude aussi. Après tout, ce n’est encore qu’un enfant ! Je dois tout de même remercier mon sauveur. Je ne sais comment se serait passé le combat mais je ne crois pas que j’aurais été capable d’en sortir indemne. Le mage de feu s’approche de moi, rayonnant. Je lui avoue mes pensées oubliant ma fierté.

Sanghiras : Ouah, merci beaucoup ! Je crois que tu m’as sauvé d’un mauvais pas. Tu es impressionnant.

J’ai peur pour l’enfant. Tout arrogant qu’il est, il reste un gamin certes trop gâtée mais un gamin quand même.

Sanghiras : heum, le petit démon, il ne risque pas d’être trop blessé ?

Puis j’hésite encore un peu avant de poser la question qui me taraude.

Sanghiras : Mais en faite, qu’est ce que tu faisais là ? On est en pleine forêt !

C’est vrai c’est déjà incroyable que je sois tombée sur Laharl par hasard, alors Natsu en prime…

A peine Natsu avait-il fini de se battre que Sanghiras lui souriait, malgré évidemment un certain remord. Elle ne s'était sans doute pas attendu à ce qu'il y aille aussi fort avec l'autre. Mais ce n'était pas sa faute. Il n'avait pas réussi à maitriser son self-control et avait tapé plus fort que prévu le petit.

Sanghiras : Ouah, merci beaucoup ! Je crois que tu m’as sauvé d’un mauvais pas. Tu es impressionnant.

Natsu lui décocha THE sourire. Tout content, il souriait naïvement. Ben oui, il en faut peu pour être heureux (BAM ! Et de un titre disney ! On parie que j'en inclue un deuxième ?). Le jeune homme tourna la tête vers le démon, qui se relevait avec difficulté. Le Dragnir, qui était relativement empathique, savait que Sanghiras avait un peu mal pour ce diablotin aux cheveux bleus.

Sanghiras : heum, le petit démon, il ne risque pas d’être trop blessé ?

Tiens, il s'en doutait, le Dragnir. Il hocha la tête. Bon, Laharl et lui étaient des Sauvages (Et re-BAM !). Ils s'étaient mal comportés devant la jeune fille. Peut être que le dragon slayer devrait aller rechercher le démon par la peau du cou pour qu'il présente ses excuses à la brunette ? Oui mais peut être que la mélangeuse n'apprécierait pas du tout les manières du mage. Il se gratta le crâne. Les filles étaient trop compliquées. Il ne les comprendrait jamais.

Sanghiras : Mais en faite, qu’est ce que tu faisais là ? On est en pleine forêt !

Ah, c'est vrai, il fallait répondre aux questions de la demoiselle. La première ? Si Laharl se portait bien.

Natsu : Mais bien sûr qu'il se porte bien. Et puis il a essayé de te blesser, tu ne devrais pas te soucier de lui. Tu as de la chance, le Bleu, elle s'inquiète un tant soit peu pour toi !

Laharl, qui se maintenait contre un arbre, grogna. Oui ça ne l'enchantait pas du tout, mais le Dragnir s'en foutait complétement. Il oublia le démon pour à nouveau prêter attention à son interlocutrice.

Natsu : Tu es trop gentille. Comme Tsuki.

Il marqua une petite pause à l'énonciation de ce nom. Tsuki...Sa Tsuki...STOP ! On arrête là la séquence émotion ! Soupirant, il enfonça ses mains dans les poches de son saroual, et sourit à nouveau à Sanghiras.

Natsu : Pour ce qui est de la raison de ma présence ici, ce glouton voulait pêcher.

Etonnemment, il ne désigna pas son ventre, mais un...Chat bleu et blanc. Ce chat s'avança vers le groupe.

Natsu : Sanghiras, je te présente Happy, mon ami.

Happy : Chalut !

Le minet souriait. Le chat de Laharl le dévisageait discrètement. D'ailleurs, même le démon le surveillait. A croire que l'arrivée du chat qui marchait sur deux pattes retenait l'attention de tout le monde, à sa grande satisfaction. Pour une fois qu'on lui prêtait un tant soit peu d'attention !

Natsu : Mais bien sûr qu'il se porte bien. Et puis il a essayé de te blesser, tu ne devrais pas te soucier de lui. Tu as de la chance, le Bleu, elle s'inquiète un tant soit peu pour toi !

Alors il va bien ? Je me sens déjà un peu rassurée. Mais j’ai du mal à croire que le truc avachi par terre la bas. Le truc qui vient de laisser échapper un grognement de douleur, j’ai du mal à croire qu’il aille vraiment bien.

Natsu : Tu es trop gentille. Comme Tsuki.

Trop gentille ? Trop gentille… Non ! Trop faible ! J’en viens à oublier la raison de ma présence ici ! J’en viens à oublier ma souffrance, mes camarades, pour m’inquiéter pour un simple petit démon. Prise par mes propre pensée, je ne remarque même pas la gène du mage.

Natsu : Pour ce qui est de la raison de ma présence ici, ce glouton voulait pêcher. Sanghiras, je te présente Happy, mon ami.

Je jette un œil désintéressé au glouton en question, pour découvrir… un chat. Ah non ! Les chats j’en ai soupé. Ca suffit ! Je ne veux plus en voir ! Même couleurs en plus ! Aucune originalité… Je me force à sourire. C’est tout de même le chat de mon sauveur. -

Happy : Chalut !

J’ai l’impression d’être folle à parler à un chat. Pourtant je m’incline imperceptiblement de vant le chat souriant :

Sanghiras : Enchantée Happy ! Merci à toi aussi d’avoir été présent !

Je le gratifie d’un sourire éclatant.
Puis je me dirige souplement vers l’endroit où git la loque humaine et lui tend ma main, pour l’aider à se relever. Je lui pardonne son offense. Il m’a suffisamment fait rire pour ça !

Sanghiras : Tu ne vas pas faire ta tête de mule éternellement, non ?

Ca bavardait, ça bavardait. Oui, Sanghiras faisait la conversation avec ce mage, ce débile, cet abruti fini. Oh oui, Laharl ne pouvait déjà plus le voir en peinture. Et pourtant, il le connaissait à peine. C'était l'une des caractéristiques très agaçantes du jeune garçon. Dès la première minute, ou presque, il parvenait à se faire une opinion des autres. Natsu parlait d'un glouton. Presque aussitôt, un chat apparu. Bleu, bien plus vif que Hermit. Laharl, malgré les blessures (superficielles, cela va sans dire), fronça les sourcils. De quel droit ce garçon possédait-il aussi un chat marchant sur les deux pattes arrières, bleu, doté de la parole, et dont le nom commençait également par un H ?! C'était du plagiat ! S'il avait eu la force de s'insurger, Laharl l'aurait fait ! Mais il était trop faible suite à la violente attaque de l'autre.

Sanghiras s'avança notre éternel diablotin, lui tendant la main en guise d'aide.

Sanghiras : Tu ne vas pas faire ta tête de mule éternellement, non ?

Si. Ca semblait une excellente réponse, non ? Laharl l'adorait personnellement. Il repoussa du revers de la main celle de la brune. De l'aide, de la pitié ? Et puis quoi encore ? Il se releva en s'aidant de l'arbre contre lequel il avait atterri.

Laharl : Si j'ai besoin de ton aide, je te le signalerai, merci !

Il était furieux, ça se voyait bien. Et ça s'entendait même, puisqu'il râlait. Tête de mule. Qu'il était agaçant. Natsu grogna, un peu plus loin. Laharl décida de l'ignorer. Ca valait mieux, pour l'un comme pour l'autre.

Laharl : Hermit, on rentre !

La fuite ? Oui...Non ! Ce n'était pas une fuite ! Laharl désirait juste ne plus côtoyer ces vermines. Il tourna le dos à Sanghiras. Hermit s'apprêtait à suivre son maître, mais se prit les pieds dans une racine qui dépassait du sol. Qu'il était maladroit décidément ce chat. Il poussa un petit miaulement de mécontentement, mais Laharl ne se soucia pas le moins du monde de lui. Sans lui faire face, il ajouta.

Laharl : Magnes toi imbécile de chat !

Tact, finesse, gentillesse, oui, c'était notre Laharl pour sûr.

D’un revers de la main, il repousse celle que je lui tend. Guère sympathique. Je dois même avouer que bien que je me sois un peu attendue à cette situation, cela me contrarie un peu. Et cela m’amuse aussi. Toujours. Il se relève avec difficulté. Ca n’aurait pas été plus simple s’il avait accepté mon aide ?

Laharl : Si j'ai besoin de ton aide, je te le signalerai, merci !

Mais quelle gentillesse. J’en reste béate. Très bien, puisqu’il ne le veut pas, il n’aura jamais plus mon aide. Il pourrait bien atterrir devant moi agonisant, je ne lèverais pas le petit doigt pour l’aider ou le soigner.


Laharl : Hermit, on rentre !

C’est ça qu’ils rentrent. Moi je ne veux plus les voir. J’en ai eu ma claque de arrogant. Cet espèce de petit gamin pourrie gâtée, je le porte pas mon cœur. Et un jour, il comprendra. Pour son plus grand malheur. Malgré le fait qu’il aie repoussé mon aide, malgré sa méchanceté et son insolence, malgré ma résolution toute neuve, je ne peux m’empêcher de tenter de l’aider une dernière foi en lui donnant un conseil.

Sanghiras : Essaie de faire attention à toi, Laharl. Un jour ton arrogance risque de te coûter cher.

Puis, comme s’il n’existait pas. Comme si je ne lui avais jamais parlé, je vais de nouveau m’approcher de Natsu. Je pousse un soupir et un grognement discret qui s’approche du « bon débarrât. » . Je décroche un sourire éclatant à Natsu.

Sanghiras : Encore merci d’être venu à la rescousse.

J’ai l’impression de passer mon temps à le remercier… Mais il y a autre chose que j’aimerai lui dire. Que j’aimerais savoir.

Sanghiras : Natsu ? Heu….Eh bien....

J’ai beau essayer de le lui dire. Les mots n’arrivent pas à sortir. Je n’arrive pas. Pourtant il faut bien que je tente quelque chose.

Sanghiras : Je…

Non, décidément, je n’arrive pas à cracher le morceau. Je ne suis même pas sure de vouloir lui demander. Tant pis je laisse tomber ma piètre tentative. A lui d’aborder un sujet de conversation plus plaisant que le mien, je l’espère.

Sanghiras s'avança, laissant Natsu dans son coin. Elle approchait de Laharl. Le mage de feu surveillait de près celui ci. S'il tentait quoi que ce soit, il n'hésiterait pas à lui cramer la couenne. Elle lui tendit la main, et il la repoussa d'un geste sec, avant de lui hurler dessus.

Laharl : Si j'ai besoin de ton aide, je te le signalerai, merci !

Oh lui...Natsu allait lui remettre les idées en place à coup de poings ! Sanghiras semblait en avoir perdu sa langue. Elle regardait, hébétée, le petit démon. Si elle cherchait comment se venger, Dragnir pouvait lui donner quelques conseils. Après tout, il débordait d'idées aujourd'hui ! Le mage et son chat se lancèrent un long regard silencieux. Ils attendaient ce qui allait se passer.

Laharl : Hermit, on rentre !

Ah ? La fuite ? Qu'arrivait-il au GRAND overlord ? Natsu rigolait dans sa barbe, et le petit démon le fusilla du regard. Mais ça ne faisait ni chaud ni froid au Dragon Slayer. Et pourtant, le feu, ça le connaissait. Le chat du petit démon voulut se hâter de le suivre, mais par inadvertance, il s'empiergea dans une racine qui dépassait du sol. Laharl lui grogna dessus presque aussitôt.

Laharl : Magnes toi imbécile de chat !

Pauvre chat. Natsu le plaignait. Supporter cet effroyable peste tous les jours.

Sanghiras : Essaie de faire attention à toi, Laharl. Un jour ton arrogance risque de te coûter cher.

Ah ! Elle n'avait pas tord, la petite brune ! Et la tête brûlée ne pourrait rien changer de cela. Puis Sanghiras tourna le dos au démon, faisant danser ses cheveux au gré du vent. Elle se dirigea vers le mage, souriant joyeusement, comme si Laharl n'était plus qu'un lointain souvenir. Si seulement, songea amèrement le mage.

Sanghiras : Encore merci d’être venu à la rescousse.

Natsu lui décocha à son tour un sourire.

Sanghiras : Natsu ? Heu….Eh bien.... Je…

Le Dragon Slayer arqua un sourcil. Que lui arrivait-il, à la petite Sanghi ? Il vint poser sa main sur les cheveux sombres de la demoiselle, frottant affectueusement sa tête.

Natsu : T'as pas à t'en faire tiote.

Le Dragnir n'avait toujours pas perdu son sourire. Il se tourna vers Happy, qui était allé...Aider le chat de Laharl ! Mais...Natsu observa en silence. Il n'était d'ailleurs pas le sol. Laharl et Hermit observaient également Happy, qui tendait la patte vers l'autre minet. Ce dernier accepta l'aide. Une fois debout.

Hermit : Merchi, nya ! ^w^

Happy : De rien, nya ! ^w^

Les deux chats se dévisagèrent avec étonnement. A bien regarder, le mage trouva qu'ils se ressemblaient. Il se tourna vers Happy.

Natsu : Happy, tu connais ce chat ?

Le petit minet bleu se tourna vers son ami.

Happy : Natsu, je crois que c'est mon frère.

Musique dramatique je vous prie !

Natsu me fait un magnifique sourire alors que je parle. Cela ne me redonne pas confiance pour autant. Vais-je arriver à le lui dire ? Il hausse un sourcil devant mes hésitations. Et ne me laisse pas terminer ma faible tentative d’aborder un sujet plus grave. Il pose sa main dans mes cheveux et me fais un champoing en règle. J’aurais été un brin plus coquette j’aurais hurlé. Mais je trouve son geste presque affectueux, chaleureux, fraternel, réconfortant. Mais du coup je n’ai plus le courage de parler. Je ne veux pas étouffer dans l’œuf ce début d’amitié.

Natsu : T'as pas à t'en faire tiote.

Il sourit toujours…. IDIOT !!!! Ce n’est pas moi qui ai à m’en faire. Ce n’est pas moi qui vais mal. C’est lui et Tsu. Je… Je veux les aider mais comment ? Je ne suis pas assez forte pour ça ! Et depuis quand est ce que je suis aussi altruiste ? Pourquoi est ce que je serais inquiète ? Ah oui à cause de Laharl. Je regarde Natsu du coin de l’œil. Il est craquant en grand frère protecteur. Trop mignon ! Tsu et lui font bien la paire. Ca ne m’étonne pas qu’ils aient été aussi amis. Mais qu’est ce qui a pu les séparer ?

Hermit : Merchi, nya ! ^w^

Je suis tellement perturbée que je ne fais même plus attention à ce qui m’entoure. Les deux chats sont solidaires maintenant ? Etonnant. Pourquoi est ce qu’ils s’aident.

Happy : De rien, nya ! ^w^

Si tant est que l’on puisse attribuer une émotion à un visage félin, je dirais qu’il s’agit de la surprise. C’est vrai à les voir qu’on les croirait de part et d’autre d’un miroir légèrement déformant.

Natsu : Happy, tu connais ce chat ?

Happy : Natsu, je crois que c'est mon frère.

J’ai l’impression d’être dans l’instant de révélation d’une série B. Mais ça ne me fait pas rire du tout. Happy vient de baisser d’un cran dans mon estime. Lien même indirect avec Laharl = méchant. Et comment le démon en question va-t-il réagir je vous le demande ? Par pitié pour le chat, je me penche légèrement vers Hermit :

Sanghiras : Si j’étais je me dépêcherais. Ton tourmenteur ne semble hélas pas de bonne humeur.

Happy : Natsu, je crois que c'est mon frère.

A ces mots, Laharl se glaça d'effroi. Non. Impossible. Tout, mais pas ça. Pas ce cauchemar ! Parce que, si Hermit et ce chat avaient un quelconque lien de parenté, ça voulait dire que...Le grand overlord qu'il était allait devoir supporter cet abruti de Dragnir ! Rien que l'idée lui donnait la nausée. Abandonner Hermit aurait été bien plus facile, mais...Bien moins agréable. Laharl n'en aurait jamais été capable. Car même s'il ne montrait que du mépris envers l'animal, il l'aimait plus qu'il ne l'avouait. C'était normal après tout ! Il n'était pas insensible, même s'il cherchait absolument à le faire croire à tout le monde. Hermit avait déboulé dans sa vie quand il n'était qu'une toute petite boule de poils. Il avait éduqué le chat, même s'il le trouvait parfois d'une stupidité détestable. Après trois années de vie commune, il régnait entre les deux un curieux climat. Laharl traitait Hermit comme un domestique, avec moins de considération. Presque un meuble. Hermit craignait de mettre en colère Laharl et se pliait donc en quatre pour le servir. Mais il était en quelque sorte la création du démon, et de par ce fait, était presque aussi noir que lui. Malgré tout, les deux s'aimaient. Hermit criait haut et fort que son maître était sa vie. Laharl, lui, n'avait encore jamais mentionné la moindre fois le chat comme un être vivant. Sauf peut être quand il avait prit pour domestique l'humaine, Illiana. Il l'avait descendue encore plus bas que le chat, car elle était devenue, en plus d'être la domestique de Laharl, la domestique du chat, lui même domestique. En gros, dans la hiérarchie crétinienne et absolue de Laharl, elle était la larve sous une larve. Une double larve.

Un mouvement à sa gauche attira l'oeil du petit démon. Sanghiras se penchait vers Hermit. Que voulait-elle celle la encore ? Comme si elle n'était pas suffisamment responsable dans cette histoire !? Le démon retint un grognement. Elle murmurait quelque chose à l'oreille de Hermit. Ce dernier tourna la tête vers son maître. Son regard était empli d'une certaine amertume. Il avait sa petite frimousse des jours où il quémande. Généralement, il ne faisait des scènes à Laharl que lorsqu'ils étaient seuls. De ce fait, le démon cédait généralement à la demande du minet. Dans l'ombre, personne ne savait. Mais s'il prenait l'envie au chat de faire une demande à la lumière, il y a avait très peu de chance qu'elle aboutisse. Il n'avait encore jamais essayé. La première serait-elle la bonne ?

Hermit : C'est mon frère. S'il te plaît Laharl, laisses moi le voir.

Le démon sentit la colère le gagner peu à peu. Il sentait les deux autres élèves le surveillait, chasseurs attendant une part de faiblesse de leur proie. Même l'autre chat le guettait. A l'affût. Hermit regardait toujours son maître avec les "yeux de l'amour". Ce dernier s'empourpra, à la fois fou de rage et gêné.

Laharl : Très bien !

Le démon tourna aussitôt le dos, pour que personne ne voit ses couleurs, mais c'était inévitablement raté.

Hermit : C'est mon frère. S'il te plaît Laharl, laisses moi le voir.

Ce minet ne pourra pas prétendre ne pas avoir été prévenu ! Je le lui avais dit que son maître n’était pas d’humeur. Mais c’est son animal de compagnie. Il doit savoir ce qu’il fait. J’espère pour lui. Et voila le démon qui nous fixe avec haine maintenant, Natsu et moi. Il m’énerve. C’est définitif, je ne peux pas le saquer ce type. Je cherche ce qui peut mettre l’overlord autant en colère. Et finit par trouver. Le regard d’un chat. Tout mignon. Le regard du frère de Happy, Hermit. Est-ce que c’est bien le même animal que tout à l’heure ? Est-ce que c’est bien le chat qui s’est jeté sauvagement sur un oiseau innocent ? Il est tellement adorable ! J’aurais presque envie de le prendre dans mes bras. Non, sanghi, souviens toi que c’est un monstre. Il fixe le roi démon avec un regard que l’on pourrait assimiler à de l’adoration ? De l’amour ? Du quémandage ? Ca ne marchera jamais face à quelqu’un comme Laharl ! Ou est ce que ça peut marcher ? Non, le pire c’est qu’on dirait que ça a de l’effet sur le pauvre petit. Il devient tout rouge ! Avec quelqu’un d’autre j’aurais sans doute pensé : « trop mignon », mais là, je crois que le terme n’est pas approprié. Rappelons-nous que nous avons affaire à Laharl. Même en rougissant, il reste détestable ! Tiens la preuve, il n’arrive même pas à l’assumer ! En fait je dis ça mais ça n’a rien d’un phénomène rare. Ce qui rend ça détestable en fait, c’est tout simplement que c’est lui.

Laharl : Très bien !

Au moins il ne lui refuse pas… peut être n’est il que partiellement monstrueux. Mais pourquoi nous fixe-t-il comme ça ? Je sais. La fierté. Céder devant nous lui faire perdre son côté fier et sans cœur, même si moi je le préfère comme ça.

Je réalise que si les deux frères tiennent à se voir, s’ils se retrouvent après tant de temps, ils ont surement beaucoup de choses à se dire. Et ce n’est pas forcément agréable si on a trois personnes accrochées aux basques pendues à chaque mot qu’ils diront. Je m’éloigne dons de quelques mètres pour laisser aux deux chats leur intimité. Puis je demande à Natsu à mi-voix, rendue curieuse par le soudain tour qu’à pris la conversation :

Sanghiras : Comment as-tu rencontré Happy ?

Natsu observait la scène. Il était partagé, depuis le début, entre frapper Laharl de toutes ses forces -après tout, il était méprisable, il le méritait !- et rire aux éclats devant les mines déconfites du minimoyz. Néanmoins, il s'était contenu, par respect pour Happy, en s'imaginant toutefois l'idée saugrenue de frapper Laharl en riant. Nul doute que ça aurait fait un peu...Sadique.

Sanghiras se tourna vers Natsu. Elle lui lançait un regard inquisiteur. Ah ah, curieuse. Mais de quoi ? Ca, le mage de feu n'allait pas tarder à le savoir.

Sanghiras : Comment as-tu rencontré Happy ?

C'était donc ça hein. L'histoire de Happy et Natsu. Le jeune homme se laissa tomber sur une souche d'arbre, un léger sourire aux lèvres.

Natsu : Eh bien...J'ai rencontré Happy peu après que Tsuki se soit enfuie. Il était seul dans la forêt, et il pleurait. Ca m'a rappelé notre rencontre, à Tsuki et moi. J'ai voulu l'approcher, mais il m'a menacé. Alors j'ai usé de la seule arme efficace contre un chat. Le poisson. Presque aussitôt, l'animosité qui régnait s'est envolée. Happy a alors commencé à me suivre, et au final, je suis devenu son maître. Belle histoire, n'est-ce pas ?

Hermit : Tu veux dire écoeurante...

Le dragon slayer ne prêta même pas attention au démon, mais il lui réservait une boule de feu, au cas où...

Natsu : Eh bien...J'ai rencontré Happy peu après que Tsuki se soit enfuie. Il était seul dans la forêt, et il pleurait. Ca m'a rappelé notre rencontre, à Tsuki et moi. J'ai voulu l'approcher, mais il m'a menacé. Alors j'ai usé de la seule arme efficace contre un chat. Le poisson. Presque aussitôt, l'animosité qui régnait s'est envolée. Happy a alors commencé à me suivre, et au final, je suis devenu son maître. Belle histoire, n'est-ce pas ?

C’est vrai que c’est une belle histoire. Très mignon ! Un peu étrange mais très mignon ! Mais cette histoire encore une allusion à leur séparation. Ils étaient bel et bien très proches avant. Je viens d’en apprendre un peu plus. C’est Tsuki qui s’est enfuie. Mais pourquoi ? Je suis sûre que Natsu ne lui veut aucun mal ! J’en mettrais ma main au feu. Mais alors pourquoi ? Je voudrais tellement comprendre. Pouvoir essayer de les aider ! Mais je ne peux rien faire si je ne sais pas où je mets les pieds. Le savoir, c’est le pouvoir !

Hermit : Tu veux dire écoeurante...

Prise dans mes pensées pile au moment où j’allais enfin parler du sujet qui me tenait à cœur, l’entendre intervenir ainsi me porte tellement sur les nerfs, que je ne comprends même pas comment j’ai fait pour ne pas me retourner et aller étrangler ce matou. Je réussi cependant à l’ignorer superbement. Mais la prochaine foi qu’il interviendra, je n’aurais pas cette patience. Je prends une grande inspiration et recommence mes bredouillement :

Sanghiras : Heu…. Nat’ ? ….. Est-ce que je peux te demander…. Quelque chose ? ….. Je voudrais savoir…… C’est à propos de….. C’est à propos de Tsu !

Comme si de prononcer le nom de Tsuki de nath était un gros mot, complétement paniquée je mets mes mains devant ma bouche et bougonne, toute triste :

Sanghiras : Non, ce n’est rien…. Oublie…..

Natsu n'avait pas prêté attention aux dires du chat. Le babillage félin n'était pas ce qu'il préférait. Non pas qu'il ne les supporta pas. Sinon, il n'aurait jamais adopté Happy. Bien au contraire. Il appréciait beaucoup les animaux. C'était Tsuki qui lui avait appris à les respecter et les aimer, bien qu'à l'époque il respecta plus que tout les dragons. C'était un peu à cause d'Igneer tout ça. Après tout, il avait commencé son éducation. Et Tsuki l'avait fini. Pourquoi ? Pourquoi les personnes importantes disparaissaient-elles de la vie de Natsu ? Qu'avait-il fait pour mériter ça ? Absolument rien ! Il avait toujours été un garçon exemplaire ! Un peu trop turbulent, certes, mais ça n'avait jamais été un problème, nan ? Toutes ces déceptions avaient fissuré le coeur du garçon. Un coup de plus, et il ne se relèverait peut être jamais...

Sanghiras : Heu…. Nat’ ? ….. Est-ce que je peux te demander…. Quelque chose ? ….. Je voudrais savoir…… C’est à propos de….. C’est à propos de Tsu !

Tsuki. Le nom caressa l'esprit de Natsu. Même si plus que personne elle le faisait souffrir, le mage ne parvenait pas à la haïr. Il était toujours aussi émerveillé quand il entendait parler d'elle, même si ça lui faisait mal. Il était prêt à tout pour entendre un peu plus le nom de Tsuki. Savoir que des personnes bonnes, comme Sanghiras, veillaient sur elle, rassurait le garçon. Puisqu'il ne pouvait plus la protéger vu qu'elle le rejetait, il lui fallait d'autres personnes dignes de confiance pour garder un oeil, veiller au grain.

Presque aussitôt qu'elle eut fini sa phrase, Sanghiras se plaqua les mains sur la bouche. Elle croyait avoir dit une bêtise. Aussi rajouta t-elle précipitamment.

Sanghiras : Non, ce n’est rien…. Oublie…..

Oublier ? C'était malheureusement impossible. Même si Natsu l'avait voulu de tout son coeur, il n'y serait jamais parvenu. Tsuki est une personne si marquante, si unique, qu'elle reste gravée quelque part dans un coin de votre tête, sans que vous puissiez vous l'ôter du crâne. Natsu renchérit.

Natsu : Non ! J'ai besoin de parler d'elle. Ca me fait du bien. Que veux tu savoir ? Sans doute pourquoi nous ne nous adressons plus la parole j'imagine. C'est à cause de moi. J'ai...J'ai été stupide...

Il marqua une courte pause. Les évènements lui revenaient, même s'ils ne l'avaient jamais vraiment quitté. Il y repensait très souvent. Ca le torturait. Mais ça lui permettait de comprendre ses faiblesses. Il s'assit sur une souche d'arbre, et lança un regard doux à Sanghiras. L'émotion le gagnait lentement.

Natsu : Tu sais, Tsuki m'a quasiment élevé.

Il dévia le regard.

Natsu : Après que mon père adoptif ait disparu, elle m'a recueilli. Elle m'a appris les choses essentielles de la vie, puis elle m'a confié à une guilde où l'on prendrait soin de moi. Un jour, peu de temps avant son arrivée à Sekuen, nous nous baladions, elle et moi, au clair de lune, quand soudain, elle est tombée. Je me suis précipité pour l'aider. Elle m'a repoussé et s'est relevée en tremblant. Quand elle m'a regardé, elle était plus pâle que d'habitude. Je n'ai pas eu le temps de comprendre. Elle se jetait sur moi et buvait à mon cou.

Nouvelle pose. Raconter la fin de cette histoire singulière était toujours difficile pour le mage.

Natsu : J'aurai du la repousser. Je n'en ai rien fait. Je voulais lui venir en aide. Elle avait soif. Je l'ai laissé faire. Mais elle était plus assoiffée que prévu. Elle a failli me tuer. Elle est revenue à elle juste à temps, m'a déposé à la guilde, et s'est enfuie.

S'en était trop. Cette fois ci, l'émotion submergeait Natsu. Les larmes se mirent à rouler le long de ses joues.

Natsu : J'aurai du l'arrêter. J'aurai du la repousser.

Il sanglotait. Laharl, toujours présent, appuyé contre un arbre, y alla de son petit commentaire.

Laharl : Touchant, j'en vomirais presque.

Mais Natsu n'avait pas la force de répliquer. Il était effondré.

Natsu : Non ! J'ai besoin de parler d'elle. Ca me fait du bien. Que veux tu savoir ?

Je suis un peu étonnée. Sa réaction me surprend. Je ne savais pas. Que l’on pouvait avoir envie de parler de chose aussi douloureuse. J’avais l’impression que je risquais de le faire souffrir. En fait j’aurais mieux fait d’aborder le sujet plus tôt.


Natsu : Sans doute pourquoi nous ne nous adressons plus la parole j'imagine. C'est à cause de moi. J'ai...J'ai été stupide...Tu sais, Tsuki m'a quasiment élevé.


Non, je ne savais pas du tout. Il a l’air de se sentir tellement coupable ! Que lui a-t-il donc fait ? Il ne semble même pas prêt à me regarder dans les yeux. Sur le point d’apprendre un morceau tragique de l’histoire de mon amie, face à ce mage au bord des larmes, je me sens, et ce n’est pas très surprenant, assez émue. J’ai envie de lui tapoter l’épaule ou de le prendre dans mes bras, mais je me retiens.


Natsu : Après que mon père adoptif ait disparu, elle m'a recueilli. Elle m'a appris les choses essentielles de la vie, puis elle m'a confié à une guilde où l'on prendrait soin de moi. Un jour, peu de temps avant son arrivée à Sekuen, nous nous baladions, elle et moi, au clair de lune, quand soudain, elle est tombée. Je me suis précipité pour l'aider. Elle m'a repoussé et s'est relevée en tremblant. Quand elle m'a regardé, elle était plus pâle que d'habitude. Je n'ai pas eu le temps de comprendre. Elle se jetait sur moi et buvait à mon cou. J'aurai du la repousser. Je n'en ai rien fait. Je voulais lui venir en aide. Elle avait soif. Je l'ai laissé faire. Mais elle était plus assoiffée que prévu. Elle a failli me tuer. Elle est revenue à elle juste à temps, m'a déposé à la guilde, et s'est enfuie.

Je ne sais que dire. Je me sens vraiment désolée pour tout les deux. Je lève les yeux du sol, que je contemplait depuis plusieurs minutes, et constate que Natsu pleure. Je ne sais pas trop comment réagir. Devrais je faire semblant de n’avoir rien vu, pour ménager sa fierté ? Ou devrais-je le consoler ? Cette histoire…. C’est triste que quelque chose comme ça arrive à Tsuki et à lui. Mais je suis sure qu’il n’est pas trop tard. Je vais essayer de les aider. Mais… et si Natsu me mentait ? Je regarde à nouveau son visage. Non, c’est impossible.


Natsu : J'aurai du l'arrêter. J'aurai du la repousser.

Pourquoi ces regrets ? Il a fait ce qu’il pensait juste sur le moment. Il ne pouvait pas savoir, et d’ailleurs, il n’a rien fait de mal ! Une larme de compassion roule le long de ma joue. Je n’avais pas l’impression d’être moi aussi au bord des larmes pourtant ! Ce n’est pas mon histoire. Je suis trop sensible. Mais c’est à propos de Tsu… Je le prends doucement par l’épaule et m’apprête à tenter de le consoler quand l’espèce de nain qui se prétend roi ose élever la parole.

Laharl : Touchant, j'en vomirais presque.

Je me retourne brusquement, mes yeux, lance des éclairs. Cet overlord ! Il va voir de quel bois je me chauffe, ou plutôt que quel vent je souffle. Je le regarde avec rage, à court de mots.

Sanghiras : je crois que tu viens de manquer une occasion de te taire Laharl !

Cette chose…. Est si petite qu’une simple bourrasque la ferait s’envoler. C’est d’ailleurs ce qui se produit. Une grosse, grosse bourrasque. Je me tourne vers Natsu sans vraiment me souffler de l’effet que pourrait produire le vent qui souffle de plus en plus fort sur le petit démon. Je le prends à nouveau par les épaules.

Sanghiras : Ecoute, tu n’as rien à te reprocher. Tu as juste fais ce que tu pensais juste, et que je sache tu ne lui as fait aucun mal. Quand à votre amitié, tout n’est pas perdu ! Je suis sure qu’un jour, vous serez à nouveau amis ! Je…. Je voudrais vous aider tout les deux. Je vais voir ce que je peux faire.

Laharl écoutait l'autre geindre. Pas croyable. Et il avait été battu par CA ! Honteux. Complètement honteux. N'y avait-il donc aucune justice en ce monde ?! Si les gens apprenaient qu'il avait été vaincu par un gars qui chouignait pour une fille. Ah, sa réputation allait être détruite. Elle volerait en poussières, et il n'en resterait R-I-E-N ! Absolument rien ! Il serait, tout au mieux, le gars qui s'est fait battre par un couineur. Ah ça non ! Il ne pouvait pas le tolérer ! Il fallait résoudre cela immédiatement ! Avant que ça ne vienne aux oreilles d'un autre.

Laharl : Eh la femelette, arrêtes de chialer tu veux ! T'es un homme !

Soupir du jeune démon. Il ne savait pas comment faire stopper quelqu'un qui pleurait. Peut être en le rouant de coups ? Mouais, dit comme ça, ça n'avait pas l'air très brillant. Une seule solution dès lors.

Laharl : Toi !

Laharl pointait son doigt vers Sanghiras. Il se dégageait du gamin une certaine autorité. Droit comme un i. L'enfant insensible.

Laharl : Continues de le réconforter !

N'allez pas vous imaginer que Laharl fusse bon, même un court instant. Car il était le mal incarné. Et d'ailleurs, pour qu'aucun des deux autres ne vienne à s'imaginer qu'il était bon, il allait tout de suite mettre les points sur les i.

Laharl : Je ne fais pas ça par bonté d'âme ou par gentillesse, hein ! Je veux juste qu'il ne vienne aux oreilles de personnes que c'est un type qui pleure pour un rien qui m'a vaincu !

Natsu, qui était resté jusqu'alors immobile, redressa la tête, et quitta le rocher où il se morfondait. Il s'avança vers Laharl. Un autre combat ? Non. Il se contenta de poser sa main sur la tête du gosse. Que ? Comment osait-il ?!

Natsu : Je le savais que t'étais pas un monstre.

Il souriait d'une manière profondément débile qui agaça tout de suite l'overlord, qui le repoussa en jurant.

Laharl : Ca va pas la tête ! Espèce de déjection de troll !

Natsu riait tellement fort...