Vengeance. Mon sang pulse. Vengeance. Je vois son visage. Vengeance. Je sens son odeur. VENGEANCE ! Son portrait apparait devant mes yeux au milieu d’un halo rougeâtre. Le halo de la rage. Cette fille ! Cette vampire ! cette saleté ! Elle a gâché ma vie ! Alors je vais me faire un plaisir de gâcher la sienne. Vengeance. La douleur de ses crocs dans mon cou. Vengeance. Tous ces souvenirs qu’elle a effacés et qui remontent. Elle a tué ceux qui étaient cher pour moi ! Elle m’a transformé en vampire, et elle a effacé ma mémoire. Quelle harpie. Vengeance ! Mon corps, mon esprit, mon âme réclament le sang. La vengeance. Je me dirige sans avoir à y réfléchir droit vers le parc. Droit vers son aura, que je ne pensais pourtant pas avoir retenue. Je vois une silhouette se découper dans à la lueur de la lune. C’est elle. Je la reconnaitrais entre mille. J’aboie d’une voix pleine de fureur :

Sanghiras : Toi !

Vengeance.

Je ne suis plus qu’à deux mètre d’elle. Elle a les yeux fixés vers la lune. Un venin parcourt mes veines. Regarde-moi ! Regarde-moi, vampire ! Ai le courage de plonger tes yeux dans mes pupilles emplies de haine, sangsue ! Son regard finit par se détacher de l’astre brillant. Elle se retourne pour me fixer d’un air ennuyé. Ne prend pas cet air là, buveuse de sang, je ne suis pas un insecte que tu vas écraser ! Son air sévère et ennuyé a en même temps quelque chose de glaçant. Si je n’étais pas si en colère. Si la rage ne m’avait pas autant aveuglé l’esprit, je ferais trois pas en arrière. Je devrais. Il y a quelque chose de très dangereux en elle.

Zélina: Belle soirée n'est-ce pas ?... Que me vaut le plaisir, ou plutôt le déplaisir de vous retrouver ?

Elle se permet de me parler de la pluie et du beau temps ? Mais elle se fout de moi ! Quelle ****** ! le déplaisir de me retrouver… Elle a bien raison ! Car cette nuit…. Elle va souffrir.

Ma voix n’est plus qu’un grognement :

Sanghiras : C’est toi n’est ce pas ? C’est toi ! Toi qui m’a enfoncé tes crocs dans la gorge, tué mes compagnons !

Sous le coup de la rage et de la tristesse mes pouvoirs de sylphide se réveillent, attirant dans notre périmètre une masse noire de nuages menaçant qui viennent recouvrirent la lune. Le ciel dégagé quelques instant plutôt, nous plonge maintenant de la plus profonde obscurité. Il va bientôt commencer à pleuvoir.
Il va bientôt pleuvoir du sang ! Assez de discussion, je me prépare à attaquer.

La légèreté de son ton comparée à la gravité de ses aveux, mes met au combles de la colère. Quand j’y réfléchis bien, maintenant que j’ai décidé qu’elle était une ennemi, rien de ce qu’elle fera ne pourra me calmer.

Zélina: En effet, je vous ai transformé. J'ai plongé mes crocs dans votre gorge diffusant ce venin dans vos veines, oui, je l'avoue. Cependant je n'ai rien à voir avec la mort de vos compagnons.

Enfin des aveux ! Elle me prend enfin au sérieux. Mais pas encore assez. Elle n’a pas avoué avoir tué mes compagnons. Je veux qu’elle avoue. La colère m’a encore aveuglée. Il ne me vient pas à l’esprit qu’il puisse en être autrement que le scénario que j’ai inventé mille foi. Je devrais. Car bien, elle a raison. Je ne m’en rend pas compte, mais au fond moi je sais qu’elle dit la vérité. Ses paroles me paraissent donc une insulte à la mémoire des morts. Sa simple survie me paraît une insulte à la mémoire des morts. Elle me regarde avec dédain. Je ne peux pas supporter cet air méprisant et sévère. Mais pour qui se prend elle ? Ce n’est pas comme si elle avait un quelconque pouvoir sur moi ! je ne lui doit rien si ce n’est des mois de solitude et de hargne. Si ce n’est un réveil dans le sang. Je dois prendre ma vengeance ! Maintenant ! Une part de moi, encore doté d’un instinct de survie me somme de m’arrêter tout de suite, mais je l’écoute à peine.

sanghiras: Rien à voir avec la mort de mes amis? Te fous pas de moi!

Je me répète une dernière que c’est maintenant ou jamais et fonce vers elle, tout crocs sortis pour passer à l’attaque. Je sens alors une étrange raideur envahir mes muscles. Qu’est ce ?

Les première gouttes de pluie commencent à tomber.... très mélodramatique comme effet!

Mais qu’est ce qui m’arrive ? Je n’arrive plus à bouger… C’est comme si une gangue d e fer m’emprisonnait. Comme si chacun de mes mouvements ne m’appartenait plus ! Je me sens si impuissante ! Immobilisée dans une position précaire chacun de mes muscles me font mal. Je tente de lutter, mais c’est si difficile. Pourquoi je ne suis plus maître de mon corps. La pluie tombe de plus en plus drue. Je serais bientôt trempée. Mais le froid n’est rien à côté de ce que chacun de mes muscles me font endurer. Zelina s’approche de moi. Lentement. Comme un fauve face à une proie qu’il sait déjà acculée. Je finis par comprendre que c’est elle qui me fait ça. Elle qui me contrôle. Comment fait-elle ça ? Possède t elle un genre de pouvoir particulier ? Je n’ai pourtant vu en elle qu’une aura vampirique ? Qu’est ce qui m’arrive. Je tente encore de bouger sans succès. Est-ce une question de volonté ? Elle est toute près.

Zélina: Cela suffit à présent ! Premièrement, je ne vous ai pas autorisée à me tutoyer ! Secondement, lorsque j'affirme ne pas avoir assassiné vos compagnons, c'est que je ne leur ai effectivement pas donné la mort !

Elle peut dire ce qu’elle veut je ne la crois toujours pas. Mais je ne peux rien faire. Rien dire. Je n’arrive pas même à parler. Je n’ai que me yeux pour pleurer. D’ailleurs, deux perles d’impuissance coulent le long de mes joues. Non je ne dois pas pleurer ! Pas en face d’ELLE ! Elle prend mon visage entre ses mains. Ne me touche pas, vampire ! Je la regarde avec autant de hargne que possible Elle recule et la paralysie s’en va.
Je suis à peine libre que je fonce de nouveau. Dans la colère qui m’anime, seul mon côté vampire semble présent, je ne ressens à l’instant plus aucune affinité avec l’air. Je fonce sur elle, visant son visage avec mon poing.

~ A peine Zélina avait relâché l'emprise qu'elle avait sur Sanghiras que cette dernière fonça, points en avant. Zélina attendit patiemment l'offensive et lorsqu'elle arriva à son niveau, intercepta le poing de la seconde vampire de sa main. Elle ressentait par ce contact toute la hargne que sa disciple contenait en elle. Elle savait que la prise de conscience serait difficile, la lutte pourrait durer longtemps, très longtemps car sa camarade avait une volonté et une force de caractère impressionnantes. Cependant Zélina résisterait aussi, elle ne se laisserait pas vaincre par la vampire débutante. Tout ce qu'elle voulait c'était lui prouver sa supériorité et se faire respecter. Elle serra le poing de Sanghiras, la fixa quelques secondes avant de la projeter en arrière en direction d'un arbre et de la suivre toujours aussi lentement: La précipitation ne servait à rien, << Tout vient à point à qui sait attendre. >> ~

Je vais l’avoir ! Elle ne bouge pas. Elle n’essaie pas d’esquiver. A moins qu’elle n’en ait pas le temps ? C’est alors que je réalise qu’elle ne faisait que m’attendre. Elle stoppe mon poing fermé d’une main. Et projette contre un arbre. Ça fait un mal de chien. J’en ai le souffle coupé. Ca me rappelle ma première rencontre avec Rin. Là aussi l’écart de niveau était très important. Un écart de niveau très important… C’est un euphémisme. C’est un gouffre je ne suis pas de taille. J’ai très mal. Mes muscles me font souffrir. Mais je me relève. Je ne fais pas le poids, je viens de le réaliser, mais je continuerais à attaquer jusqu’à ce que mon corps refuse de bouger. Je fais deux pas hésitants, vers elle. Je dois être plus ferme. Je me mets en garde, comme Light me l’avait appris, et l’observe avec méfiance. Devrais-je la laisser attaquer ? Elle est peut être meilleure en attaque qu’en défense. J’essaie de voir à travers cette attitude impassible des points faible qui me permettraient de vaincre. C’est peine perdue. Non, je dois me ressaisir. J’ai devant moi la personne qui a tué mes compagnons. Je ne dois pas baisser les bras. JAMAIS !

~ Zélina observait Sanghiras heurter l'arbre de plein fouet avant de tomber au sol, visiblement souffrante. Avait-elle renoncé ? Avait-elle enfin comprit qui était supérieur à l'autre ? Zélina ne pu réprimer un sourire de satisfaction, cette dominance lui plaisait. Cependant, ce plaisir n'était que de courte durée, Sanghiras se relevait tant bien que mal faisant face, le regard emplit de haine, à sa camarade. Zélina s'approcha d'elle à une vitesse vampirique et la plaqua contre l'arbre. Elle était à présent en colère, elle ne s'attendait pas à ce que sa cadette se relève bien qu'elle n'ignorait pas son acharnement. Elle la fixa dans les yeux. ~

Zélina: Cela te suffit, ou bien es-tu assez masochiste pour vouloir t'obstiner ainsi ?

Elle m’observe avec un petit sourire. Alors ça te fait plaisir de dominer sale sangsue ? Je vais te montrer…. Rien du tout. Je me fais plaquer contre le tronc d’arbre sans avoir le temps ni l’énergie de réagir. Elle est plus rapide. Elle est plus forte. Mais je viens de voir quelque chose. Elle a beau être plus puissante, elle n’a pas autant d’expérience que moi quand il s’agit de se battre. Elle commettra peut être une erreur. J’ai peut être une chance. (L’espoir fait vivre, et quand il y a de la vie, il y a de l’espoir….). Elle me fixe dans les yeux me disant d’un ton qui cache mal sa colère :

Zélina: Cela te suffit, ou bien es-tu assez masochiste pour vouloir t'obstiner ainsi ?

Qu’est ce qu’elle voudrait ? Que je m’incline et que je lui dise « oui vous avez raison. Je n’aurais pas du vous importuner ! Pardonnez-moi ! Laissez-moi-vous cirer chaussures ! » ? C’est hors de question. Je grimace un sourire provocateur.

Sanghiras : Abandonner ? Et lécher les bottes de quelqu’un comme toi ? JAMAIS !!!!

Modifier habilement mon équilibre je parviens à la repousser. Light me conseillait toujours d’utiliser la force des autres contre eux. Mais c’était une des rares leçons que je connaissais déjà avant de le rencontrer. Je me suis dégagée. Je l’ai repoussée. Mais pour combien de temps. Je me remets immédiatement en garde même si je sais que c’est sans doute inutile.

~ Zélina regardait froidement le visage de la vampire en face d'elle qui affichait un sourire provocateur. Elle ferma un instant les yeux, révoltée par cette attitude déplacée. ~

Sanghiras : Abandonner ? Et lécher les bottes de quelqu’un comme toi ? JAMAIS !!!!

~ Encore ce tutoiement offensant. Zélina était bien née, dans une famille bien loin de la misère du peuple. Depuis toute petite on la respectait, et c'était l'ordre des choses. Elle avait reçu la meilleure éducation possible, et n'acceptait pas le manque de respect. Ce manque de respect. Son manque de respect. Sanghiras se dégagea de son emprise. Zélina plongea son regard noir dans celui de la vampire en face d'elle. Elle allait lui donner une sévère correction. ~

Zélina: Cela t'aurait rendu service.

~ Zélina approcha lentement. ~

Zélina: Dois-je vraiment t’ôter la vie ? Est-ce que tu cherches ?

~ Le regard de Zélina était de braise. Jamais personne n'avait vu autant de haine dans ses yeux. Elle bondit avec grâce sur la vampire, pris sa tête rapidement entre ses mains et la tourna sèchement jusqu'à ce qu'un craquement retentisse. ~

Zélina: Dois-je continuer ?..

Elle me regarde soudain avec plus de sérieux encore que d’habitude. Je sens que j’ai été trop loin. Mais la rage m’aveugle. Non, elle ne suffit plus à camoufler la sensation imminente de danger et mon instinct de survie hurlant à la mort. J’avale péniblement ma salive. J’ai déjà mal. Elle a tué mes compagnons. Elle m’a déjà tout pris. Que pourrait-elle me prendre d’autre ? Je n’ai plus rien à perdre.

Zélina: Cela t'aurait rendu service.

Elle s’approche. Lentement. Comme un fauve en chasse s’approche de sa proie. J’ai la bouche sèche. Je commence à avoir peur. Ma rage commence à fondre doucement remplacée par une terreur sans nom. J’ai envie de lui crier : « Ne bouge pas ! Reste où tu es ! », Mais c’est hors de question, hors de question de lui montrer ne serait-ce qu’une once de ma peur. Alors je reste la tête haute, immobile.

Zélina: Dois-je vraiment t’ôter la vie ? Est-ce que tu cherches ?

Avant que je n’ai pu faire quoi que ce soit elle m’a sauté dessus. (Est-ce vraiment ce qu’elle a fait ? Je ne suis pas sûre de bien avoir vu). Un craquement accompagné d’une douleur fulgurante m’informe qu’elle passe aux choses sérieuses. Au milieu de la folie crée par la douleur, une question. Elle m’a bien tordu le cou, là, non ? Pourquoi suis-je encore vivante ? Mais peut être que je suis morte ?

Zélina: Dois-je continuer ?..

Mal. Elancement. Douleur. Souffrance. Agonie. Géhenne. Râle. Je peux l’entendre. Dans mon corps et dans ma tête. Je suis encore vivante. Pourquoi ? Ah, c’est vrai que je suis un vampire maintenant, je devrais presque la remercier de m’avoir fait vampire. L’ironie de la situation me donne envie de rire, mais je crois que ce n’est pas le moment. Malgré la folie, quelque chose me fait m’accrocher. La rage. Pas celle issu de la vengeance pour la mort de mes compagnons, mais celle plus profonde, plus tenace de la vengeance envers le monde, ma rage de vivre. Une fierté m’empêche de capituler. Pas la même que la sienne, pas une fierté d’enfant gâtée et choyée (enfin je dis ça parce que je la déteste, après tout, je ne connais pas sa vie), une fierté d’enfant des rues. Je tente un sourire malgré la douleur.

Sanghiras : Tu crois que c’est suffisant pour me plier ?