Cela faisait plus d'une semaine que Baba préparait sa fuite des bois. Elle avait entraperçu sa "mère" rapidement. Nul doute qu'elle la cherchait. Elle ne renoncerait jamais. Car après tout, sans la jeune fille, elle allait redevenir vieille, et mourir. Baba savait. Elle savait que tant qu'elle ne serait pas en lieu sûr, elle ne serait pas en sécurité. Que Gothel la poursuivrait jusqu'à la capturer. Elle savait également que si elle retournait chez ses parents, qu'elle ne connaissait pas, l'autre ne la lâcherait pas. La seule solution, c'était de trouver un lieu magique où elle serait en sûreté. Et quel hasard que cet homme lui parle de cet endroit fantastique ! Quand il avait parlé de ce "Sekuen Seruki", Baba avait bien réfléchi sur la question. Etait-ce un piège de Gothel ? Non. Elle ne lui ferait pas miroiter de belles choses, elle la capturerait, si elle l'avait localisé. Etait-ce des inepties racontées par un gars ivre ? Non, car l'homme possédait tous ses moyens, et n'en était qu'à sa première consommation quand la serveuse vint lui apporter l'addition. De plus, il avait payé à boire à Baba Yaga. Du jus de citrouille. Il semblait lui vouloir du bien.
Toute la semaine, Baba prépara sa grande évasion. Roger était tout excité, et peinait à contenir ses émotions. Elle ne voulait pas oublier ses instruments. Ce serait Roger qui les porterait. Une trop grande effusion de magie risquait de la trahir. Mieux valait jouer la carte de la discrétion. C'est pour cela qu'ils partiraient de nuit, et qu'ils se cacheraient quand le jour se lèverait. Si les informations transmises par le mystérieux homme de la taverne s'avéraient exactes, Baba en aurait pour cinq jours de marche. Oh, elle était prête. Roger, par contre...C'était une autre histoire.
Ils quittèrent leur cachette sous le manteau de la nuit. Ils firent leurs adieux à la cabane en bois perchée dans un arbre, et quittèrent à tout jamais ce bois qu'ils aimaient tant. La première nuit, ainsi que la deuxième et la troisième, furent assez faciles. Mais à partir du quatrième couché du soleil, cela devint plus pénible. Roger ne cessait de se plaindre, et Baba elle même commençait à être lassée. S'ils ne trouvaient rien, à l'endroit, qu'adviendrait-il d'eux ? La cinquième nuit arriva. Et bientôt, le jour qui allait avec. Mais, d'après les renseignements, ils touchaient à leur but. Baba décida de continuer tout de même. Et enfin, une lueur d'espoir apparut quand ils aperçurent la silhouette du château. Roger retrouva soudain une certaine vivacité, et se mit même à chanter. Enfin, les lourdes grilles s'ouvrirent. Ils y étaient. Sekuen Seruki. Ce n'était pas des bobards. C'était vrai. Enfin ! Baba suivit le petit sentier qui la mena devant les portes en chêne massif. Elles s'ouvrirent seules, comme les grilles. Et voilà qu'elle était dans une grande pièce plutôt mal éclairée. Le Hall sans doute. Son coeur s'égailla à cette pensée. Mais très vite, se rembrunit. Il y avait quelqu'un qui l'observait, là, du haut des escaliers. De sa voix, sûre d'elle, la jeune fille déclara :
- Qui êtes vous ?!Roger, qui avait posé délicatement les instruments de la jeune fille (un chaudron et diverses autres pièces), vint se cacher derrière sa maîtresse. Juste pour faire une bonne farce au moment opportun. Oh oui, une blague. Depuis combien de temps n'avait-il pas eu un public ?