Vile sorcière † Illiana ; Angélique ; Raj

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J'étais penché sur mon bureau, en train de préparer le cours que je donnerais le lendemain. Je travaillais bien sûr dans une salle dont toutes les fenêtres étaient barricadées. N'allons pas faire des folies. Mon...Hum...Allergie au soleil ne me permettait hélas pas de laisser pénétrer sa lumière dans ma salle de classe. Cela ne me posait évidemment aucun problème. Néanmoins, si j'y étais habitué, mes élèves, eux, ne l'étaient pas. Je le voyais bien à leur mine renfrognée quand ils pénétraient dans la salle. Seul l'un d'eux semblait se moquer éperdument de ce qui se trouvait ou pas dans cette pièce. Il s'appelait Raj Jaya -encore un étranger...- et malgré son lieu de naissance, il semblait prédisposé à devenir mon successeur en tant que Professeur des créatures magiques. A chaque question que je posais, il avait la réponse. Il semblait fortement m'apprécier, soit disant passant. Plus que ça, il semblait me vouer une certaine admiration. Oh, comme je le comprenais. Les vampires sont des créatures fascinantes. D'ailleurs, c'était le sujet du cours de demain. Les vampires. Je n'avais pas besoin de rédiger des notes, je connaissais ce sujet comme ma propre poche, étant moi même des leurs. Néanmoins, je ne voulais rien omettre de nos lugubres destinées. C'est donc consciencieusement que je m'attelais à la tâche. A mes yeux, toutes les créatures avaient droit d'être défendues. Sauf les sorcières, cela va de soi.

Concentré sur ma mission, je n'entendis pas les pas qui se rapprochaient. J'étais absorbé par ma tâche. Et puis finalement...On toqua à la porte. Je relevais la tête. Je n'avais pas eu besoin de les voir pour deviner de qui il s'agissait. Mon meilleur élément, Raj Jaya, se tenait dans l'embrasure de la porte, avec, à ses côtés, une charmante jeune fille, humaine, si mon odorat sur-développé ne me trompait pas. Je souriais, laissant dévoiler mes crocs.

- Ah, Monsieur Jaya. Entrez, entrez donc.

Les deux étudiants firent ce que je leur demandais. J'avais toujours mon sourire aux lèvres.

- Et que me vaut la visite de mon meilleur élément ?

Le jeune homme s'apprêtait à répondre, mais quelque chose me troubla soudain. Une odeur, un minuscule détail, un rien qui ne m'aurait pas chiffonné si cette odeur ne m'était pas odieusement familière. Ca puait la sorcière !

Invité

Illiana suivit Raj sans rien dire dans les couloirs de Sekuen. Elle traversa des couloirs qu'elle n'avait jamais traversé, observant tout autour d'elle. Il fallait dire que les cours pour les Humains étaient plutôt rare, et même si elle allait à d'autres cours, jamais elle n'était venue dans cette partie de l'école et elle n'avait jamais suivit les cours de ce Collins. Faisait-il peur? Comment était-il physiquement? Et si s'était un piège et qu'on allait la dévorer? Non, quand même pas... Quoique... A Sekuen, on est à l'abri de rien. L'humaine s'arrêta devant une porte, aux côtés de son nouveau camarade, et le regarda toquer en silence.

Barnabas: - Ah, Monsieur Jaya. Entrez, entrez donc.

La Haru suivit le Prince dans la Salle de classe. Si elle avait pu lui attraper le bras et se coller à lui elle l'aurait fait mais... il ne fallait pas qu'elle ai peur, ni qu'elle montre sa peur d'ailleurs... L'atmosphère de la pièce était... étrange. Les fenêtres étaient fermées, ce qui ne laissait penser rien de bon. Un vampire? Oui, certainement que ce Collins en était un. S'était la seule espèce de l'école qu'elle savait capable de ne pas supporter le soleil... Ou un hybride, à la limite...

Barnabas: - Et que me vaut la visite de mon meilleur élément ?

L'humaine n'avait rien à répondre et de toute façon, que pouvait-elle répondre? Cette question ne s'adressait pas à elle, elle en était sûre et certaine. Elle baissa les yeux et, les mains derrière le dos, se mit à se balancer d'un pied à l'autre. Soudain, des bruits de pas se firent entendre dans le couloir. Cette démarche, ces bruits, elle en était sûre et certaine, il ne pouvait s'agir que d'une seule et unique personne. Venait-elle lui sauver la vie? Aucune idée... Mais au moins la demoiselle connaîtrait quelqu'un dans cette classe, du moins connaître quelqu'un avec qui elle entretient une bonne relation.

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Angélique était aux anges, bien que l’expression puisse être quelque peu tiré par les cheveux, quand on sait que le sujet de cette expression est en fait une diabolique sorcière. Grace à son réseau de relation tout nouvellement construit, et surtout grâce à l’aide de son allié, Bleyne, elle était parvenue à retrouver la trace de son bien aimé, Barnabas. Il était effectivement arrivé à Sekuen. Il avait osé parvenir à échapper à son tombeau. Il n’échapperait pas à sa malédiction. Elle ne le lui permettrait pas à ce fils de satan, à ce vile ange noir qui vous tentait pour vous abandonner ensuite. Et pourtant… Elle se souvenait. Elle se souvenait de tout. De sa voix, un peu douce, de chacun de ses traits si fin, de ses yeux noir ébène, de son sourire tombeur, de son odeur attirante…. Le vil maraud ! Lui pardonnerait-elle ? Elle n’en était pas sure…. Mais pourtant…. Cet amour si fort qui lui avait fait éprouver tant de haine, l’empêchait maintenant de rester rancunière. Elle le voulait. Elle voulait tellement sentir à nouveau les le corps musclé de son vampire bien aimé ! Et elle allait effectivement bientôt le revoir. Le cœur habituellement si aride de la sorcière se mettait à frémir. Il battait si fort, qu’elle était persuadée que l’on pourrait l’entendre à des lieux à la ronde. Tantôt il se serrait et tantôt lui donnait l’impression qu’il allait éclater. Deux cent ans d’amour réprimé ne s’ignorent pas comme cela, mon bon monsieur ! C’est donc dans un état intérieur chaotique que la ravissante sorcière, Angélique Bouchard pénétra dans la salle de classe d’étude des créatures magiques, l’antre du terrible tombeur, le professeur Barnabas collins. Lorsqu’elle l’aperçu elle en oublia un instant de respirer, et ne se rendit pas même compte de la présence des élève dans la salle. C’est pourtant avec son habituel visage souriant, et avec son habituel retenue qu’elle s’exprima :

Angélique : Bonsoir Barnabas.

Se rendant alors seulement compte de présence des élèves, elle se tourna vers eux, comme si elles les avaient repérés dès le depart.

Angélique : Bonsoir à vous.

Puis, s’adressant à un élève indien qu’elle n’avait jamais vu dans son cours :

Angélique : Je suis Angélique Bouchard, professeur de potion.

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Je fixais mon élève, ainsi que la jeune fille qui l'accompagnait. Elle avait le physique des filles d'aujourd'hui. Des cheveux et des yeux d'une couleur autrefois peu commune, mais aujourd'hui trop répandue pour être qualifier ainsi, et elle était plutôt petite. De mon temps, les femmes étaient toutes grandes. Je m'apprêtais à faire remarquer à mon élève qu'il était bien accompagné quand une odeur pénétra par mes voies olfactives. Je me crispais. Les deux adolescents durent le sentir. Je voyais mon meilleur élément m'observait avec stupeur. J'avait de quoi être tendu. J'avais eu comme l'impression de sentir cette maudite sorcière. J'avais du me faire des idées ! J'essayais tant bien que mal de chasser cette odieuse pensée de ma tête, mais soudain, l'odeur se fit plus forte, et au même moment, cette silhouette ô combien familière se dressait dans l'embrasure de la classe. Elle était similaire à ce qu'elle était lorsqu'elle avait fait de moi ce que je suis. Cheveux blonds chatoyant, apparence soignée, et ce sourire...Ce sourire qui avait fait de moi un damné !

« Bonsoir Barnabas. »

Je frémissais d'horreur. La sorcière...Elle était là. A présent, elle s'adressait aux élèves, et se présentait même à Raj Jaya ! Elle allait lui aussi le perdre ?! Que cherchait-elle exactement, en venant me menacer, ici, dans mon nouveau foyer ?! Une minute...Ne venait-elle pas de dire qu'elle était professeur ? Ainsi, elle m'avait retrouvé ?! Devrais-je la supporter longtemps ?! Je me redressais, repoussant ma chaise, et plaquais mes mains sur le bureau, qui trembla. Je n'y prêtais que très peu attention.

« Je t'interdis de lui adresser la parole, vile sorcière ! »

En un rien de temps, je me retrouvais entre mon élève et elle. Hors de question qu'elle le range de son côté ! Jaya était mon meilleur élève ! Je ne la laisserai pas en profiter, comme elle avait profité de moi. La proximité de la sorcière me secouait l'estomac, quand bien même ce dernier ne m'était plus utile depuis longtemps. J'aurai pu frissonner, si j'avais été humain. Mais elle m'avait enlevé cette condition il y a de cela plusieurs siècles !

« Que fais tu ici ?! »

Je ne me rendais même pas réellement compte que les adolescents pourraient me prendre pour un fou, et blâmer cette pauvre Angélique Bouchard, qui était juste venue saluer un collègue. Car pour eux, c'est ce qui était en train de se produire. Allait-elle eux aussi les manipuler, tout comme elle l'avait fait avec les gens de Collins Port ? Etais-je déjà perdu ? Allais-je retourner dans une boîte ?! Je m'attendais à tout, mais surtout au pire. Surtout venant d'elle...

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La personne suivante qui entra dans la Salle de Classe fut Angélique. Un sourire apparut sur le visage d'Illiana et elle ne quitta plus sa Professeur du regard. Après tout, elle était la seule qu'elle aimait bien dans ce château, du moins en tant qu'enseignent. Il y avait quelques personnes qu'elle aimait dans ce Pensionnat, mais qu'au niveau des élèves.

Angélique : Bonsoir Barnabas. Bonsoir à vous. Je suis Angélique Bouchard, professeur de potion.

Bonsoir Madame Bouchard.

Barnabas: Je t'interdis de lui adresser la parole, vile sorcière ! Que fais tu ici ?!

Illiana sursauta et s'agrippa au bras de Raj quand le Professeur se retrouva entre elle et Angélique. Dans quel lieu était-elle tombée encore une fois? Entre un Vampire et une Sorcière... Décidément, elle aurait mieux fait de quitter cette école bien avant. Que devait-elle faire maintenant? Que s'était-il passé entre ces deux là? Elle n'en avait aucune idée.

Excusez-moi mais vous ne croyez pas que c'est pas le moment pour une dispute? Enfin je veux dire... Pas devant des élèves... Et Madame Bouchard n'a absolument rien fait, elle était juste là pour une visite, je ne vois pas en quoi cela vous dérange...

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L’expression de stupeur qui se peignit à ce moment sur le visage de son ancien amant valait toute les peines du monde. Elle avait du mal à ne pas se jeter dans ses bras. Il était toujours aussi beau. Comme le premier jour. Et comme le jour où elle l’avait transformé. Evidemment, puis qu’il n’avait pas vieilli depuis qu’elle l’avait maudis. Il était juste un peu plus… cadavérique.

Barnabas : Je t'interdis de lui adresser la parole, vile sorcière !

Voila qui était bien cruel. Lui en voulait il à ce point ? Manifestement oui. Elle aurait dut s’en douter. Il semblait que la leçon n’était pas encore rentrée. Peut être devrait elle le faire enfermer à nouveau pour quelque décennies ?

Barnabas : Que fais-tu ici ?!

Quelle hostilité ! Elle en aurait frissonné d’horreur et de plaisir. Mais Angélique était une sorcière qui se respectait. Elle savait se contrôler. Elle était certes tombée amoureuse d’un humain, mais elle n’était tout de même pas tombée si bas. Enfin il était temps de laver l’affront que lui avait fait subir le vampire.

Illiana : Excusez-moi mais vous ne croyez pas que c'est pas le moment pour une dispute? Enfin je veux dire... Pas devant des élèves... Et Madame Bouchard n'a absolument rien fait, elle était juste là pour une visite, je ne vois pas en quoi cela vous dérange...

Mais pas devant ses élèves. Le suprême ne l’admettrait pas. Elle devrait prendre son mal en patience. Angélique ne se départit donc pas de son éternel sourit et répondit toujours aimablement quoi que de manière un peu plus froide.

Angélique Bouchard : Je suis effectivement venue dans le seul but de vous saluer, Monsieur Collins. Et à ce qu’il me semble, je suis encore en droit d’adresser la parole à qui me sied, et plus particulièrement à mes élèves, professeur. J’ajouterais à cela qu’Illiana a raison. Il ne serait pas convenable de nous quereller devant les élèves. Puisque ma présence n’est pas la bienvenue ici, je vous d’accepter mes excuses, monsieur Collins.

Elle accompagna ses paroles d’une légère révérence et hésita un instant. Devait elle faire demi-tour ?

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Depuis le début, Raj était resté immobile, comme tétanisé. Bien sûr, il fallait plus que ça pour effrayer le jeune garçon. C'était un jeune homme courageux. Il avait souri quand son professeur les avait accueilli, et avait vite déchanté par la suite. Au début, ce n'était rien de bien grave. Juste une femme blonde qui venait faire irruption lors de leur discussion. En soi, ce n'était pas très grave. Mais, sans aucune raison, le Professeur Collins c'était emporté. Madame Bouchard, qui était donc l'enseignant préféré de Illiana, se faisait passer un sérieux savon. Et encore, c'était cent fois pire qu'un savon. Illiana, fervente défenseure de la blonde, décida de les interrompre.

- Excusez-moi mais vous ne croyez pas que c'est pas le moment pour une dispute? Enfin je veux dire... Pas devant des élèves... Et Madame Bouchard n'a absolument rien fait, elle était juste là pour une visite, je ne vois pas en quoi cela vous dérange...

Elle parlait calmement, sans chercher à offenser le professeur de créatures magiques. Pourtant, ce dernier fulminait, on ne pouvait l'ignorer.

-Je suis effectivement venue dans le seul but de vous saluer, Monsieur Collins. Et à ce qu’il me semble, je suis encore en droit d’adresser la parole à qui me sied, et plus particulièrement à mes élèves, professeur. J’ajouterais à cela qu’Illiana a raison. Il ne serait pas convenable de nous quereller devant les élèves. Puisque ma présence n’est pas la bienvenue ici, je vous d’accepter mes excuses, monsieur Collins.

Elle fit une petite révérence. Alors elle allait partir ? Laisser le problème en suspend ? Très mauvaise idée. Raj savait d'expérience que si on laisse un problème macérer, il ne devient que plus puissant. Les conflits, il faut les régler à la source, rapidement. Avant que ça ne pourrisse les auteurs d'une quelconque dispute. Dans son pays, en Indes, Raj était le fils d'un roi, mais aussi d'un grand diplomate. Il s'avança donc vers Angélique.

- Attendez ! Vous devez régler vos différents maintenant, tous les deux. Ou ça ne fera qu'empirer. J'ignore pourquoi le Professeur Collins se comporte de cette façon, mais j'ai appris à le découvrir, et je sais qu'il ne s'emporte pas pour n'importe quoi. Peut-être que si vous nous expliquiez, nous serions à même d'arranger ça.

Seulement, Raj Jaya ignorait encore à quel point le problème était complexe. La tâche s'avérerait difficile, voire quasi-impossible.