Droit et la tête haute, Zéphyr marchait d'un pas ferme et décidé vers le pavillon sud.
Et ça l'emmerdait royalement.
Tout ça pour quoi ? Pour reconstituer un herbier de la bibliothèque, auquel il manque des fleurs qui se sont effritées au fil des années. Heureusement qu'il y avait une description et un dessin de chaque fleur. Enfin, ça lui fait passer le temps. Le seul bémol c'est que cette fleur doit être cueillie en plein jour, à 14h, lorsque le soleil tape au plus fort. Enfin, il n'avait déjà pas à chercher loin pour trouver cette plante. Cette école est bien construite, et abrite non seulement la faune magique, mais aussi sa flore. Plantes rares en tout genre , plantes magiques, plantes utiles etc... On trouve de tout pour ceux qui savent chercher et reconnaître.
C'est ainsi qu'il se retrouve à 14h, seul moment où cette plante dors profondément, à cueillir une fleur ressemblant à une marguerite. 2 élèves discutent plus loin et ne semblent pas l'avoir aperçu.
Il l'extrait complètement du sol, avec ses racines, et la met dans un pot à part, pour l'emmener. Il s'occupera du traitement à son bureau, pour plus de tranquillité.

Il avait beau faire très chaud, une douce fraîcheur recouvre sa peau. Un pouvoir vraiment utile, complètement sous-estimé. Quand on peut geler le soleil, on ne plaisante pas.

Évidemment, pas une trace de boue ou de terre sur ses vêtements. Sur le chemin du retour, il lance nonchalamment en pasant devant les élèves :

Zéphyr : Bonjour mademoiselle Enée, monsieur Jaya. Monsieur Jaya vous avez 2 jours de retard pour rendre le livre que vous avez emprunté.

Todd commençait sérieusement à avoir faim. Mais ce qu'il y avait au menu ce jour ci n'était pas au goût de l'animagus. Il avait donc décidé d'aller s'offrir un petit assortiments d'insectes. S'il trouvait quelques mouches, il serait tout heureux ! Il se dirigea donc en bondissant comme l'animagus qu'il était jusqu'à l'endroit où il aurait le plus de possibilités d'en trouver : le Pavillon Sud. Il s'y était déjà rendu, quelques mois plus tôt, et avait rencontré Mayumi. Ah, souvenirs ! Il ne l'avait pas vu depuis un moment d'ailleurs !
C'est donc en grenouillant (ça ne veut rien dire je sais xD) que Tolensky arriva au Pavillon. Il regarda autour de lui. Le soleil, très faible en ce début de printemps, chauffait doucement. Une mouche lui passa devant le nez. Parfait ! Il venait de trouver là son repas du midi ! Un vrai festin ! Il s'accroupit, surveillant l'insecte. Ses muscles s'étirèrent. Il traversa un bon petit mètre, dépassa la mouche qui s'était envolée d'ailleurs, et traversa un buisson avant d'atterrir dans quelqu'un. Quelqu'un qu'il fit tomber, et sur qui il se retrouva.

▬ Aïe. Je vais devoir réviser mes sauts.

Il ne voyait pas sur qui il avait atterri, et mit un petit temps -environ une minute- avant de se lever.

▬ Désolé.

En faisant face, il put constater que deux jeunes hommes se tenaient debout en face de lui, et qu'une blondinette était quant à elle affalée sur le sol. Nul doute que c'était elle qu'il venait de faire tomber. La pauvre avait perdu un court instant toute sa grâce. Elle se retrouvait là, par terre, comme un vulgaire crapaud. Comme Todd quoi. Qui lui s'était déjà relevé, laissant la demoiselle dans une solitude plutôt grande.

Raj regardait la jeune fille, appréciant sa beauté et sa grâce infinie. C’était, en règle générale, un habile séducteur, qui ne s’adonnait pas à un amour exclusif. Il préférait la « chasse ». Mais cette fille-ci était bien la plus belle qu’il ait jamais vu. Il lui sourit. Rien n’aurait pu l’empêcher de le faire. Il était étrangement bien, là, avec elle. Ils étaient seuls, il pouvait bien tenter une approche. Mais…Une voix vint rompre le charme. Il la reconnut. C’était celle du bibliothécaire. Il les avait déjà mis en garde, Illiana et lui, lorsqu’il avait cherché à la séduire. Et voilà qu’il venait à nouveau casser sa baraque, en lui signalant l’oubli d’un de ses livres. Oups ! C’est vrai qu’il devait le rendre, ce bouquin ! Il grimaça, avant de se retourner et d’afficher un sourire naturel et exquis à l’adresse du vampire.

▬ Vous m’en voyez sincèrement navré. Je réparerais cette erreur dès cet après-midi.

Voilà. Il avait remis les pendules à l’heure avec le bibliothécaire. Il pouvait désormais re-concentrer toute son attention sur la jolie jeune fille avec qui il avait à peine eût le temps d’échanger quelques mots. Il s’apprêtait à ouvrir la bouche, quand soudain quelque chose passa devant ses yeux, une espèce de silhouette légèrement verdâtre, avant d’aller s’écraser sur…La demoiselle qu’il avait décidé de séduire. Oh non ! Personne ne le laisserait donc en tête à tête avec elle. Seulement, il ne pouvait pas se blâmer lui, mais uniquement elle, actuellement. Un jeune homme se trouvait actuellement sur elle. Il ressemblait à un crapaud. Ca rappelait d’ailleurs à ce cher Jaya une histoire de son pays. Finalement, la jeune fille se releva également, avant que le Prince ait le temps de lui proposer son aide. Elle sourit. Voilà qui était surprenant. Elle aurait pu se montrer très malpolie. Après tout, ce jeune homme n’avait aucune notion de politesse, il n’irait pas l’accuser de se montrer grossière, vu ce qu’il venait de faire. Pourtant, la demoiselle demanda son nom à l’être mi humain mi crapaud. Alors que Raj se trouvait là, pourtant. Pourquoi ? De quel droit ? Qu’avait-il de plus ? Il venait de la faire tomber, de se montrer d’une grossièreté sans nom. Alors que Jaya, lui, se montrait courtois depuis le début ! Une folle envie de se montrer odieux et de bousculer la « chose » le prit, mais il se dit que ça ne ferait sans doute pas très galant. Alors il s’abstint, faignant un sourire, en espérant que la jeune fille prête attention à lui. Après tout, ils illuminaient tous les deux la pièce de leur beauté, non ?

Ne prêtant apparemment pas attention aux autres événements perturbateurs, notamment l'arrivée du nouvel élève et la bousculade, la réponse contrite de monsieur Jaya faillit lui arracher un sourire de satisfaction :

Raj : Vous m’en voyez sincèrement navré. Je réparerais cette erreur dès cet après-midi.

Il hocha la tête en direction de l'élève et conclu de sa voix froide :

Zephyr : Bien.

À l'attention des autres, il salua en partant, d'un signe de tête rapide :

Zephyr : Mademoiselle, Messieurs.

La politesse, encore et toujours. Qui est très pratique pour mettre une distance avec les autres. Politesse ne veux pas dire amabilité.
Il continua sa route avec la plante en pot, le soleil commençait à l'agacer légèrement, et la plante commençait à se réveiller. Il traversait les couloirs d'un pas conquérant, les échos des pas de ses chaussures cirées résonnant sur les pierres.

La jeune fille que Todd avait bousculé se releva, non sans une once de charme. Si cela faisait un quelconque effet à ce dernier ? Pas le moins du monde ! Ce n'était pas son genre de femme ! Trop superficielle ! Il les préférait plus simples. Comme...Sanghiras ? Ce nom était évidemment dit au hasard. D'ailleurs...Cela ne faisait-il pas un petit moment qu'il n'avait pas croisé cette dernière ? Mine de rien, elle était sa seule et véritable amie ici. Il avait bien rencontré d'autres personnes, mais visiblement, elle était l'unique à se soucier de lui sincèrement. Ils avaient passé de bons moments ensembles ! Tant de souvenirs ! Il allait se les remémorer lorsque la voix de Miss Superficielle s'éleva. Il daigna lui accorder un regard. Elle souriait.

▬ Euh...Todd. Todd Tolensky. Encore désolé. Je...Je ne voulais pas vraiment vous bousculer. J'espère que je n'ai pas tâché votre robe et que vous n'avez rien. Je m'en veux sincèrement.

Pauvre Todd. Il n'avait pas de chance. Déjà qu'avec son physique se faire des amis était assez difficile, mais alors là...
Le bibliothécaire les salua, avant de partir. Le Crapaud ignorait qui il était vraiment. Comme je vous l'ai dis, il ne connaissait presque personne. Il se retourna vers la jeune fille. Le brun qui était toujours là s'était rapproché d'elle. Hum...Peut être qu'il aurait du les laisser ? Il se retournait pour partir mais s'emmêla les pieds à cause de ses lacets défaits et s'étala par terre. Ouais ! Une sortie en toute discrétion visiblement.

▬ C'est pas mon jour aujourd'hui je crois, maugréa t-il.

Il peina à se relever, mais finalement le fit avant de faire face au duo.

▬ Ma sortie discrète est loin d'être...Discrète.

Il semblait très mal à l'aise. Et en fait, il l'était. Il avait essayé de se montrer le plus invisible possible, mais c'était peine perdue. Bon, pour Noël, il demanderait un peu de chance ! Peut être que cette fois-ci le Père Noël lui offrirait !