La main levée, prête à toquer, inutile face à la porte s'ouvrant d'elle même

~ Ah, oui, forcément. Je m'attendais à quoi? Une porte en plastique grinçante dont la poignée à moitié cassé serais presque restée dans mes mains à l'ouverture ? Voilà que je peux voir l'intérieur du bureau ... Il y fait vraiment sombre ! Je sais bien qu'on est à la fin de la journée, mais il semble qu'il ai déjà fermé les volets...

Yohann, lançant un regard rapide à Nathaniel

~ Bon je suppose que c'est bien là, il a l'air lui aussi intéressé par le contenu du bureau... Cependant, j'ai pas spécialement envie qu'il entende ... Ce que j'ai à dire ...

Cette fois regardant avec plus d'insistance l'intérieur

~ J'y vois rien ! Il doit être partis dormir ? Nathaniel ne fait cependant aucune remarque, c'est donc normal? Je suis censé m'annoncer comment au juste ? Ah, suis-je bête, la porte s'est ouverte devant moi ... S'il y'a quelqu'un la dedans, il est au courant de ma présence.

Prenant une inspiration, puis s’avançant dans le bureau

~ J'ai l'impression de me retrouver dans les sous bois en pleine nuit, il n'aime pas la lumière ou il est juste absent ?

Regarde à droite, à gauche

~ En tout cas, il y'a des livres ... Des livres de magie ? Hé, Des loup garous, des vampires, pourquoi pas de la magie !

<< Clak >>

Se retourne avec une exclamation de surprise

~ Qu'est-ce que ... La porte s'est refermée ... Bon, ça doit être dans les coutumes je suppose ... Ne pas paniquer ... Tout.Est.Normal. Enfin, je suppose ? ... Une seconde, c'est une respiration que j'entend ?

Se tournant cette fois vers la seule source restante de lumière

~ Oui ça viens de là ... Le directeur ?

<< Heuu ... Bonjour, je suis Yohann Lans. Je suis bien dans le bureau du Suprême? >>

La vie du Suprême a toujours été très mystérieuse. Qui peut vraiment se vanter d'avoir eu une conversation avec lui ? Personne. Il ne parle que très rarement, et uniquement quand c'est nécessaire. Même si visiblement, il aime placer quelques blagues de temps à autre. Blagues qui ne font jamais rire. Des blagues pathétiques quoi. Bref, en général, le Suprême ne parle que quand il s'agit de recruter du monde pour Sekuen. Elèves, professeurs, personnel...Après tout, il n'avait pas créé Sekuen Seruki pour qu'elle reste vide. Ca semblait évident.

Personne n'avait jamais eu l'honneur de rentrer dans le bureau du Suprême, excepté les personnes qu'il a embauché pour devenir le corps enseignant et le petit personnel de l'école. Il aurait pu ensorceler divers objets pour faire ce travail, mais les enfants avaient besoin d'être encadrés par des personnes pourvues de sentiments. En fait, ce n'était pas le soucis principal. Avec une bonne formule, Le Suprême n'aurait eu aucun mal à pourvoir un mobilier de sentiments. C'était un jeu d'enfant pour lui. Non, s'il avait choisi des "humains-mutants", c'était pour que les élèves aient des modèles. Evidemment, quel élève se serait un jour dit "Génial, je veux être comme le professeur livre ! C'est trop classe sa vie !". Aucun bien sûr. Cela semble évident.

Le Suprême ne quittait jamais son bureau. Il s'y terrait, comme une bête prise au piège. Tout le monde ignorait pourquoi. Il y avait tant de mystère qui flottait autour de lui. Pourquoi toujours cette toge encapuchonnée ? Pourquoi tout ce mystère ? Pourquoi tous ces silences ? Rien. On ne savait rien de la vie de cet homme. Si bien sûr s'en était un. Mais, vous dîtes vous, comment peut-il être sûr que tout se passe bien dans son école s'il reste cloîtré dans son bureau ? Et bien, le Suprême avait des yeux partout dans l'école. Non, je ne parle pas là du trio Lady, Sebastian et Grell. Ces trois personnages lui rapportent très peu d'informations de l'extérieur. Si le Suprême savait tout ce qui se passait dans le château, c'était grâce à un objet bien particulier. Un objet d'une magie si forte qu'il irradiait tout le château. C'était dangereux bien sûr, ça permettait aux chasseurs de monstres de mieux les localiser, mais c'était une nécessité. Cet objet dont je vous parle était un grand miroir. Il révélait à son possesseur ce qui se passait dans l'enceinte du château. Pas une journée ne se passait sans que le directeur soit devant ce miroir enchanté. Oui, c'est une sorte de télé magique, en quelque sorte.

Aujourd'hui, sous le manteau de la nuit (ou ce qui commençait à y avoir d'obscurité), l'histoire allait changer. Pour la première fois, Le Suprême allait accueillir dans son bureau un élève. Il faut dire que cet élève était très particulier à ses yeux. Oui. Il n'était pas comme les autres. Et pour cause ! Ce garçon qu'il allait accueillir faisait parti du passé du Suprême !

Aller, avouez que jusque là je vous ai mis l'eau à la bouche. Mais qui est ce gosse ? Qu'a t-il de si particulier ? Que fout-il dans le passé du Suprême ? Ah, ne vous torturez pas plus longtemps, vous n'allez pas tarder à le savoir. Si je suis décidée bien sûr...

Le miroir magique, accroché au mur, s'illumina, éclairant la pièce. Il montrait deux étudiants dans un couloir. Les deux avaient les cheveux marrons. Ils auraient pu se ressembler, mais l'un était grand, avait une musculature plutôt développée, les yeux verts. L'autre était plus menu, avait un visage plutôt enfantin, et des grands yeux noisettes. Ce fut le plus grand des deux qui prit la parole.

« Bien sûr qu'il y a des vampires ! Tu connais l'existence de Sekuen, alors comment ça se fait que tu ne soit pas au parfum pour notre existence ? Il y a de tout, ici,, tu sais. »

Confortablement installé dans son siège, le Suprême connaissait déjà la réponse. Si l'adolescent connaissait ce lieu, c'était grâce à lui même. Il avait tout mis en oeuvre pour que l'enfant vienne. Son enfant. Oui, le gamin qu'on voyait, là, si frêle, c'était le fils du mutant le plus influant et le plus puissant de tous les temps. Mais alors, pourquoi ignorait-il tout de la magie, c'est la question que vous vous posez, hein ? Quand la femme du Suprême, à l'époque où il était une autre entité que le Suprême, Rosalia, mit au monde leur enfant, elle mourut. Le Suprême n'avait pas les capacités physiques pour s'occuper de l'enfant. Il s'était contenté de l'appelé Yohann, comme l'avait voulu la mère, puis l'avait abandonné à un orphelinat, espérant qu'il coulerait d'heureux jours.

Je sais, vous vous demandez "Comment un père peut-il ne pas vouloir prendre de nouvelles de son fils ?!". Le Suprême avait toujours des nouvelles de son enfant, par le biais du miroir. C'était une véritable catastrophe. Il peinait à s'intégrer. Mais le directeur ne pouvait pas s'absenter de l'école. Voyez vous, en fait, un puissant sort le lie à ce château. Un sort imparable. Jamais le Suprême ne pourra quitter les terres de Sekuen Seruki. Il avait donc du assister au massacre de son enfant. Sans totalement que ce soit son enfant. Mais aujourd'hui, il était là. Le Suprême ne laisserait pas la même erreur se reproduire à nouveau. Il veillerait sur lui. Comme un père sur son fils. C'était le moins qu'il pouvait. Mais...Devait-il lui révéler qui il était pour lui ? Cela pourrait peut être le perturber, ou le faire fuir ? Peut être éprouverait-il une vive haine à l'égard de son géniteur ? Oh bien sûr, on ne pourrait pas lui jeter la pierre. Quand on a enduré ce qu'a enduré cet adolescent, on comprend le fait qu'il puisse maudire la ou les personnes qui l'ont abandonné. Dire qu'il ne pouvait mettre que des mots et des définitions sur les mots père et mère. Pas de visages, pas de souvenirs...C'est d'un triste.

Le miroir, qui, entre temps, c'était éteint, se ralluma, inondant à nouveau la pièce de sa clarté. L'enfant se trouvait devant la porte. Yohann. Son fils. Comment l'accueillir ? Se lever ? Rester assis ? La porte s'ouvrit dans le plus grand des silences. L'enchantement jeté dessus il y a de cela plusieurs années fonctionnait toujours à merveille. L'adolescent entra timidement, tandis que la porte se refermait. Le gamin chercha un peu dans tous les sens. Oui, il faisait sombre pour quelqu'un qui n'était pas habitué. Mais les ténèbres étaient l'environnement du directeur. La lumière était un ennemi à elle seule. On aurait pu le voir...Enfin, Yohann tourna la tête vers lui, sans vraiment le voir. Il se fiait à ses autres sens.

« Heuu ... Bonjour, je suis Yohann Lans. Je suis bien dans le bureau du Suprême? »

Le concerné aurait pu en perdre la parole. Son fils était enfin là. Il se redressa dans son siège.

« Bienvenue, Yohann. Assieds toi je te prie. »

C'était la première fois que Le Suprême tutoyait quelqu'un. J'espère que vous vous rendez compte de l'importance de ce que je suis en train de souligner, là ?! C'est une information capitale que je viens de vous fournir ! Bien sûr, elle ne vous sert à rien, mais tout de même ! C'est pas tous les jours que ça arrive !

Enfin bref, passons. Le siège qui se trouvait dans un coin de la pièce s'avança, dos à Yohann, et le fit tomber sur lui. L'adolescent se retrouvait maintenant à proximité du bureau, en face du géniteur dont il ignorait tout. Bien, maintenant qu'il était là, il fallait bien engager la conversation, non ? Mais...Comment ? Après tant d'années ? On ne noue pas en quelques instants ce qu'on a fui pendant toute une vie.

« Sinon...Tu as fais bon voyage ? J'ai ouïe dire que tu avais eu un petit soucis en arrivant. Tu vas mieux j'espère. »

Pour la première fois de sa vie, le Suprême était réellement inquiet, sans vraiment le laisser transparaître. Inquiet et...Nerveux. Une grande première chez lui je vous dis ! Tout bonnement incroyable !

Et c'est dans cette ambiance plutôt étrange que débuta une conversation pour le moins particulière...

Un instant passe, silence

<< Bienvenue, Yohann. Assieds toi je te prie. >>

~ Il y'avais bien quelqu'un ! C'est un homme, donc bien LE directeur, enfin, je pense, on sais jamais ... Une voix plutôt grave, comme s'il n'avait pas parlé depuis pas mal de temps d'ailleurs. Par contre ... Heu ... M'asseoir ?

Raclement sur le sol

~ Aah ! Qu'est-ce que ... Une chaise mouvante ... Oui bien sur, d'accord. Les mots corrects auraient étés "Assied le" non? Bon, le prochain écart à l'habituel, ça sera quoi? Hmmm un stylo qui signe à la place du Directeur? Des livres auto lisant ? Bref, je m'écarte du sujet ... Tiens, ma vu semble s'adapter petit à petit ... Je suis devant un grand bureau et derrière celui-ci se trouve ... Une forme plutôt grande ... ? Le Directeur ? Pourquoi tout cette noirceur ? Mmmm, Les vampires ne sont-ils pas effrayés par la lumière ? Allons bon un directeur vampire, pourquoi pas ... Je suppose qu'il me regarde, son visage est dissimulé. Il attend que j'engage la conversation peut être?

Yohann prend une inspiration, se prépare à parler, et puis, le Suprême

<< Sinon...Tu as fais bon voyage ? J'ai ouïe dire que tu avais eu un petit soucis en arrivant. Tu vas mieux j'espère. >>

~ Bon voyage? C'est pas les mots qui me viennent à l'esprit quand j'y repense, mais c'était nécessaire ! Donc je résume, un bureau sombre, une voix presque caverneuse, un siège auto-guidé ... Le tout semble fait pour mettre à l'aise, et pour couronner, une question banale. Bon, d'un autre coté je me fait surprendre en chaîne depuis mon arrivée ici. Au final, les élèves deviennent des gens blasés en permanence je suppose ? Bref. Répond et essaye de bien suivre la conversation cette fois ci, histoire de faire bonne impression avant de lui parler de ... ça?

En souriant

<< Heu ... Mon voyage: J'ai un peu peiné à arriver jusqu'ici, mais au final j'y suis, et c'est ce qui compte. Quand a mon séjour à l'infirmerie ce n'était rien, j'était juste un peu fatigué après cette marche, heu, un peu longue >>

~ Un peu longue? Un euphémisme de plusieurs mois non? C'est mes yeux qui me jouent des tours ou je viens de voir un éclat argenté dans son dos?

L'arrivée soudaine de la chaise vivaaante (bêêêh :P) déconcerta un court moment l'élève. Normal. Il n'était pas habitué à tout ça. Le Suprême l'avait éloigné du monde de la magie pour qu'il ait une enfance normale. Et surtout que quelqu'un puisse s'en occuper. Puisque comme je l'ai fais remarquer plus tôt, la condition physique de notre cher directeur n'était pas...C'est complexe, vous comprendrez ça plus tard. Et oui, je ne vais pas vous révéler le plus croustillant maintenant, voyons. Aucun intérêt sinon.

A bien y réfléchir, Le Suprême savait qu'exiler son fils n'avait pas été la meilleure idée de l'année. Le pauvre gamin avait vécu un enfer parmi les hommes, sans que ces derniers sachent alors ce qu'il était. Il aurait du vivre en paix, au lieu de quoi on le persécutait. Et le Suprême, lui, ne pouvait même pas lui venir en aide. Son propre père était resté là, dans son fauteuil, à le regarder souffrir. Il n'avait rien pu faire. Malgré la puissante magie qu'il possédait, il était incapable de créer un monde meilleur autour de son enfant, de la seule personne encore vivante qui témoignait qu'autre fois le Suprême avait pu avoir une vie. Depuis combien de temps n'avait-il pas eu une vraie conversation avec quelqu'un ? Fort longtemps. Le pauvre homme avait passé la quasi totalité de sa vie seul. Ce n'était pas un problème en soit. Après tout, la solitude n'avait jamais dérangé le professeur. Dans le plus grand des silences, il avait regardé les gens aller et venir à Sekuen. La plupart repartaient une fois leurs études finies, d'autres restaient. Même s'il savait tout de ses élèves, eux ne savaient rien. Et le directeur, par moments, aurait aimé pouvoir aller à leur rencontre. Mais...C'était impossible malheureusement. Tout comme il était impossible qu'il offre un tant soit peu de bonheur à son fils. Il ne le rendrait que plus malheureux. Et cet enfant avait déjà assez souffert. Néanmoins...Peut être pourrait-il lui parler de sa mère ? Lui faire comprendre qu'elle ne l'avait pas abandonné volontairement. Et que quelque part, son père se trouvait, et devait l'aimer plus que tout ? Non, il se trahirait, à coup sûr.

Yohann observait dans la direction de son père. Ressentait-il quelque chose de particulier à cet instant ci ? Le Suprême se dissimula un peu mieux dans la pénombre. Son enfant cherchait à le voir, à apercevoir ne serait-ce qu'un trait du mystérieux directeur, mais il ne verrait rien. Tout du moins...Rien d'humain. Bon, vous avez compris, je pense, que le Suprême n'est plus un homme à proprement parlé. Vous devez vous poser un tas de questions, mais, vous savez quoi, vous n'aurez pas les réponses maintenant.

Yohann fit un petit sourire. Il semblait légèrement mal à l'aise. En même temps, vu le peu de conversations qu'il avait tenu, le Suprême ne savait mettre à l'aise personne. Sauf cet impudent Zephyr Valaëm, qui semblait très détendu en toutes situations. Ou alors il savait rester maître de ses émotions. Peu importe, on est pas là pour parler de lui (Et si tu lis, Zeph, ce que je sais que tu feras, oui, il y a bien un clin d'oeil actuellement qui te concerne :P). Le garçon, et je parle là de Yohann, et pas de Zephyr, prit la parole, incertain.

« Heu ... Mon voyage: J'ai un peu peiné à arriver jusqu'ici, mais au final j'y suis, et c'est ce qui compte. Quand a mon séjour à l'infirmerie ce n'était rien, j'était juste un peu fatigué après cette marche, heu, un peu longue. »

Oui, Le Suprême savait. Il avait vu les chemins qu'avait emprunté son fils pour venir. Et sa détermination et sa force, qu'il avait hérité d'une part de sa mère, de l'autre de son père, lui avaient permis de tenir le coup jusqu'à l'arrivée. Evidemment, personne ne reste assez fort pour tenir pareille distance. A l'arrivée, le pauvre jeune homme avait perdu conscience. C'est le directeur qui avait demandé à l'un des professeurs, le dénommé Sparki Fulguris, de prendre en charge l'élève. Ce dernier était hélas arrivé trop tard. En effet, Nathaniel River, le VIP de la Wolf Class, avait trouvé le nouveau en premier et l'avait conduit lui même à l'infirmerie. Inutile de dire que Statik s'était fait légèrement remettre en place par le directeur suite à ça. Au final, c'était peut être mieux que ce soit Monsieur River qui ait découvert Yohann. L'adolescent n'aurait peut être pas apprécié que ce soit un membre du corps enseignant qui s'occupe de lui. Et puis, il avait pu faire la connaissance d'un autre élève. Il s'intégrerait mieux. Surtout que pendant sa rencontre avec le lycan, il avait également rencontré Mademoiselle Sanghiras, qui était une élève remarquable, de ce qu'en disait le professeur Fulguris tout du moins. Alors effectivement, au final, c'était beaucoup mieux que Monsieur River soit arrivé avant le professeur d'histoire de la magie.

« Je suis heureux de voir que tu vas mieux. »

Peut être s'emballait-il un peu trop ? Ou alors l'adolescent allait simplement penser que c'était un directeur qui se souciait de ses élèves. Bon, vite, faire tourner court aux renseignements sur la santé de l'enfant, où il allait se douter de quelque chose.

« Bien, avant que nous passions au sujet qui m'intéresse, je voudrais te parler de ta mère. »

Le directeur marqua une courte pause. L'enfant ne savait rien d'elle, mais bon, il pouvait toujours poser la question.

« Que sais tu d'elle ? »

Probablement rien. Oui, c'était certain.

D'une voix qui semble se vouloir chaleureuse, ?

<< Je suis heureux de voir que tu vas mieux. >>

~ Ah ? Bon et bien, heu, c'est gentil ça ... Il semble être aux petits soins pour ses élèves, malgré cet, heu, accueil particulier ? Bon, je suppose qu'il va commencer à parler paperasse, il faut que je lui parle de l'autre avant ... Comment je devrais commencer ça? J'aurais du réfléchir à ça à l'avance ! Zut !

<< Bien, avant que nous passions au sujet qui m'intéresse, je voudrais te parler de ta mère. >>

Relevant la tête vers le suprême avec vivacité, cherchant à scruter à travers le capuchon du suprême

~ Hien? Ma mère ? Qu'est-ce qu'elle vient faire ...

<< Que sais tu d'elle ? >>

~ Ce que je sais d'elle ? Rien absolument rien ! Du peu qu'on a bien voulu me dire, on m'a trouvé sur le perron de l'orphelinat, sans un mot, juste le drap qui m'enroulais, tâché de sang ... J'ai été élevé dans cette grand baraque par la suite, enfin, élevé, c'est un grand mot. Rudoyé à coup de pieds, de poings et de bâtons serais plus juste... Et puis ...

Il gémit tout bas

~ Si je n'avais pas été là, si je n'avais pas existé, ils auraient peut être eu une vie, tous ...
~ Tu viens justement là pour ça ! Il te pose une question ! Répond ! Même si elle te semble étrange !

S'éclaircissant la gorge

<< Je ne sais rien de ma mère... On m'a trouvé à peine né devant la porte de l'orphelinat dans lequel j'ai grandis. >>

~ Attend, C'était une question précise ça ! Quand on parle à un gamin de ses parents, on évoque les deux, pas seulement la mère, non? Il aurais des informations sur ma mère ?!

Se levant de la chaise avec sursaut

<< Vous savez quelque chose sur elle ?! >>

~ Mais comment il là connaîtrait ? Je ne la connais pas moi même comment pourrais-t-il faire le lien avec ma personne? Ou alors je suis juste partis en vrille pour rien et c'est juste que les question posées aux élèves à Sekuen sont elles aussi spéciales. Non ! Non. Il en parlais d'un manière qui sous entend que ce sujet est plus important que les question d'usage. "Je voudrais te parler de ta mère" ... Oui ... Il n'a pas demandé son nom ou quoi que ce sois ... Il sais qui elle est ! Attend, c'est trop gros pour que ça sois possible ! Pourquoi au juste le directeur aurais entendu parler de ma mère? Ou alors il fait des enquêtes sur chacun de ses élèves? Il l'aurais retrouvé magiquement Je vais peut-être pouvoir en apprendre plus sur mon passé !!

La question du Suprême fut suivie d'un long silence. Evidemment, le gosse ne savait rien d'elle. Peut être qu'il ne voulait pas en parler ? Peut être qu'il allait tout simplement mentir, s'inventer une vie ? Mais au fond de lui, le directeur savait que son fils ressassait son douloureux passé. Passé dans lequel il n'avait pas été présent. Oui, il s'en voudrait éternellement pour ce fait. Car rien ni personne ne pourrait combler le vide qui manquait à l'enfant. Personne, pas même lui. Il arrivait trop tard. Le fait que son fils soit là, devant lui, n'était pas une victoire, c'était une défaite, avec un goût amer. Car jamais il n'aurait du éloigner son propre enfant. Ce dernier n'avait pas eu cette référence maternelle ou paternelle, il n'avait jamais reçu d'amour. Cela faisait plusieurs années que le directeur se répétait qu'il aurait du envoyer quelqu'un le récupérer. Mais il savait que c'était indéniablement loupé. Si une personne allait à raconter ça à l'enfant, jamais il n'aurait désiré revenir sur les terres familiales. Ni revoir son père d'ailleurs. Il fallait qu'il vienne de sa propre volonté. Quitte à ce qu'on l'aide un peu. Chose faite. Il était là. En chair et en os.

Yohann émit un faible gémissement, à peine perceptible. Malheureusement, habitué au silence de son bureau, Le Suprême l'avait perçu. L'enfant était malheureux. Son enfant. Et il ne pouvait même pas le serrer dans ses bras. Déjà que la douleur était grande en ce moment. S'il le touchait, pas sûr que le grand "homme" aurait tenu le coup. Il avait beau être puissant, le charme qu'on lui avait lancé était imparable actuellement. En effet, une mauvaise fée s'est penchée sur le berceau de Yohann alors qu'il venait d'arriver à l'orphelinat. Le Suprême voulut le protéger. Il traversa terres et mers aussi vite que possible pour retrouver son fils, le sauver. Malheureusement il arriva trop tard. La fée avait lancé sur lui un sortilège qui empêchait son père légitime et biologique d'entrer en contact avec lui. C'était sans doute la pire des malédictions qu'on avait pu jeter à l'intouchable Suprême. Et de loin la plus douloureuse. Son fils se tenait là, à quelques centimètres de lui, et il souffrait comme un chien (pardon aux lycans qui liront cela). La malédiction ne se lèverait que quand Yohann saurait utiliser ses pouvoirs. Combien de temps le Suprême devrait-il attendre avant de pouvoir enfin serrer son propre fils dans ses bras ? Si naturellement celui ci l'y autorisait.

« Je ne sais rien de ma mère... On m'a trouvé à peine né devant la porte de l'orphelinat dans lequel j'ai grandis. »

Oui, ça, le Suprême était au courant. A l'époque, il avait eu recours aux seules personnes qui auraient daigné l'aider. Ces personnes n'étaient autre que les fées de la forêt. Oui, je parle bien là de la forêt de Sekuen. Quoi, n'allez pas me dire que vous ignoriez que des fées y vivaient ? Vous ne regardez donc jamais ce qui vous entoure ?! Bref, ces fées, conscientes que l'une de leur race était responsable de cette tragédie, vinrent en aide au directeur. Et c'est ainsi que dans une simple couverture, Yohann fit un voyage avec elles jusqu'à un orphelinat. Il avait été choisi dans le plus grand des hasards. Depuis, le Suprême savait qu'il aurait du être plus vigilant, qu'il aurait du trouver un autre lieu. Mais cela aurait-il changé quelque chose ?

Le voyage avec les fées s'était plutôt mal passé. Yohann n'avait rien fait. Non, c'était cette mauvaise fée. Elle avait essayé d'attenter à sa vie, pour mieux détruire son père. Elle n'avait eu que des fées. Les pauvres mourraient les unes après les autres. Sur une centaine qui transportaient l'enfant, n'en restaient plus qu'une vingtaine, qui parvinrent à mettre Yohann en sécurité. De son côté, le Suprême traqua son bourreau pour mettre fin à ses jours. Quand il parvint à la capturer, elle lança un ultime sort avant sa mort. Le directeur était condamné à passer le reste de ses jours sur ses terres, où se verrait dans les heures qui suivent mourant. Ainsi, depuis des années, il était captif de cette école. Oh, il ne la haïssait pas pour autant. C'était l'oeuvre de toute sa vie. Il s'y était énormément investi.

Tout à coup, la question qu'avait posé le Suprême fit réagir Yohann. Ce dernier bondit de sa chaise, s'exclamant à haute voix.

« Vous savez quelque chose sur elle ?! »

Il n'y avait rien de plus normal. L'enfant voulait des réponses. Connaître son passé, sa mère. La seule qui ne l'avait jamais vraiment trahi. La seule qui était restée jusqu'au bout, c'est le cas de le dire. Le directeur inspira et se redressa légèrement dans son fauteuil.

« Assieds toi, Yohann. »

Le gamin s'exécuta sans broncher. Maintenant, il ne pouvait plus revenir en arrière. Il allait lui parler de sa mère.

« Ta mère s'appelait Rosalia. C'était une femme généreuse et exceptionnelle. Elle a toujours aidé son prochain. Elle t'aimait de tout son coeur, alors que tu n'étais encore qu'un foetus en elle. Malheureusement, c'était une femme fragile et malade. Elle a quitté ce monde après que tu sois né. Elle t'a néanmoins légué son don de télékinésie. »

En espérant que ça ai suffit pour calmer la curiosité de son fils. Mais le Suprême, bien qu'intelligent, n'avait pas remarqué qu'en disant tout cela, il risquait au contraire de l'attiser. L'adolescent voudrait sûrement savoir d'où il connaissait sa mère. Et que répondre à cela ? Certainement pas "Yohann, je suis ton père". Déjà d'un parce que c'est une phrase copyrightée (oui ce mot n'existe pas xD) pour Star Wars, et plus précisément Dark Vador. De deux parce que ça faisait cliché. Et de trois parce que l'humour était de mauvais goût dans cette situation, je vous demande pardon.

<< Assieds toi, Yohann. >>

~ Calme. Il va parler, tu le vois bien.

Il s’assoie à nouveau

~ Il hésite. Il cherche ses mots? Ne sais pas par où commencer? Il en sais beaucoup? Ou alors il ne va pas tout me dire et choisis à ce moment ce que je doit savoir. Savoir quoi? Peut être n'est-ce qu'une question finalement. Non, non, non ! Il va parler d'elle. Je crois? Ça ne sers à rien de se torturer l'esprit, tu va le savoir dans quelques instants tu sais? Oooh ... ! Qu'il prend son temps pour parler, allez parle ! Dit moi ce que tu sais, et pourquoi tu le sais, et comment tu l'as su ? Je.Veux.Savoir ! Ah, enfin, il prend son inspiration. J'entend ses lèvres s'ouvrir; il va parler; le son de sa voix va en augmentant; le mots, bientôt, franchiront ses lèvres pour me délivrer le messages qu'ils portent. Allez ! Hâte toi !

<< Ta mère [...] >>

~ ... Enfin !

<< [...]s'appelait Rosalia. >>

~ Rosalia, quel joli nom ! Ça sonne doux ... Et épineux hahaha ! La ferme ! R'endors toi, éternellement si tu le peux ! Laisse moi ce moment Monstre !

<< C'était une femme généreuse et exceptionnelle. Elle a toujours aidé son prochain. Elle t'aimait de tout son coeur, alors que tu n'étais encore qu'un foetus en elle. >>

~ Elle m'aimait ? Sans me connaître ? Comme ça? Simplement? C'est possible? L'amour se mérite non? ... Elle m'aimait ... ? Hé, tu voulais un moment magique n'est ce pas Petit Être? Très bien, attend et entend donc la suite Hahaha ! Quoi ? Attend stop ! Non, arrête toi de parler ! Non !

<< Malheureusement, c'était une femme fragile et malade. Elle a quitté ce monde après que tu sois né.

~ Je ... Je l'ai tuée ? C'est ... C'EST MOI QUI L'AI TUÉE ? Non. NON ! NON NON NON ! Elle aussi ! J'ai pris la vie de ma mère ! Elle qui m'aimais sans rien demander ? Pourquoi continues tu à vivre au juste hien? Prendre d'autres vie? Non. Non ! Il raconte n'importe quoi. Ma mère ne m'aime pas. Elle m'a abandonné devant l'orphelinat et est sans doute en vie quelque part en train de boire ou de traîner dans les rues, je ne lui ai pas fait de mal. Rien. Oui. Oui ! Il raconte n'importe quoi. Je ne l'ai pas tuée, non. Comment un enfant pourrais-t'il tuer sa mère? Non, ce n'est pas possible. Pas possible. Une belle histoire tu ne trouve pas? J'ai pris plaisir à y jouer un rôle Petit Être ...

La tête entre les mains, il gémit

<< Elle t'a néanmoins légué son don de télékinésie. >>

À ces mots, c'est l'explosion

<< Elle ... Son DON? Un DON ? Vous vous foutez de moi? UN DON? Ce pouvoir ignoble ? Un Don !? >>

Il se lève brusquement, passe les bras par dessus le bureau et saisi le manteau du Directeur

<< Je l'ai tuée ! Ce don l'a tuée ! Un don? Une Malédiction atroce vous voulez dire !! Enlevez la moi ! Faite le taire ! Détruisez le ! Détruisez ce pouvoir ! Dites moi que vous pouvez ! >>

Il s'écroule à nouveau sur sa chaise, sanglotant

<< J'ai tué tant de gens ... Je ne voulais pas cesser de vivre ... Et je les ai tués pour ça ... Tous ... TOUS ! >>

Se recroquevillant, tout bas

<< Je suis un monstre ... >>

L'enfant bouillonnait. Le Suprême le sentait. Mais il avait bien fait. Il ne devait pas lui mentir. Ne pas le bercer d'illusions. Car même si elles sont plus douces que la réalité, on ne vit pas avec. Tôt ou tard, le voile se lève, et on se retrouve encore plus mal qu'auparavant. Le cocon qui nous protège s'effondre, et nous avec par la même occasion. Le directeur ne voulait pas que son fils ait à vivre cela. Il fallait le prévenir au plus tôt que sa chère mère était morte. Et c'était désormais fait.

« Elle ... Son DON? Un DON ? Vous vous foutez de moi? UN DON? Ce pouvoir ignoble ? Un Don !? »

La rage, la colère, ou peut être autre chose. En tout cas, ce qui était sûr, c'était que Yohann était hors de lui. Il bondit de sa chaise. Le Suprême ne bougea pas d'un pouce. Et il resta de marbre quand son enfant lui empoigna le manteau. Pourtant, la douleur qui traversait le corps du directeur était fulgurante. Il n'y avait pas de comparaison, et la mesurer sur une échelle de un à dix n'aurait pas suffit.

« Je l'ai tuée ! Ce don l'a tuée ! Un don? Une Malédiction atroce vous voulez dire !! Enlevez la moi ! Faite le taire ! Détruisez le ! Détruisez ce pouvoir ! Dites moi que vous pouvez ! »

Yohann ne comprenait pas. Visiblement, il était trop choqué par cette annonce. En même temps, il n'avait pas entièrement faux. Une malédiction pesait bien sur lui, mais elle était complètement différente de son pouvoir. Il lâcha son directeur de père et s'écroula sur sa chaise. Pauvre gosse. Et dire que son père ne pouvait absolument rien pour lui. Pas même lui dire qui il était.

« J'ai tué tant de gens ... Je ne voulais pas cesser de vivre ... Et je les ai tués pour ça ... Tous ... TOUS ! »

Il semblait si torturé. Il n'avait pas tué sa mère. Il faisait erreur. Mais la culpabilité le rongeait. Parce que pour lui, c'était sa faute. Il se referma sur lui même, et dans un murmure à peine perceptible.

« Je suis un monstre ... »

C'est à ce moment ci que son père décida d'intervenir.

« Yohann, ta mère n'aurait pas voulu que tu penses cela. Tu ne l'as pas tué. Elle était malade bien avant que tu ne viennes au monde. Elle était condamnée. Je sais que c'est dur à entendre. »

Et comment ! D'un côté, qui aurait vraiment apprécié entendre ce genre de choses ? Personne ! Pas même la personne la plus sadique en ce monde ! Alors un pauvre ado de quinze ans...Normal qu'il soit chamboulé.

« Si elle t'a mis au monde, c'était...»

C'était pour que je sois moins seul, songea le directeur. Mais il ne pouvait évidemment pas le formuler.

« C'était pour être heureuse le temps qu'elle pourrait. Et tu l'as rendu très heureuse. Même dans la mort, elle souriait toujours. Ta mère a toujours été ainsi. »

Il parlait un peu trop, ce cher Directeur. Il allait sûrement entraîner d'autres questions. Il se pencha en avant, faisant un peu plus tomber sa capuche vers les ténèbres qu'étaient son visage.

« Quant au don que tu as reçu d'elle, c'est le seul souvenir qu'il te reste d'elle. Tu ne dois pas essayer de le rejeter, mais au contraire de te l'approprier. Tant que tu ne chercheras pas à le contrôler, tu resteras cette personne que tu hais. »

Il marqua une pause.

« Ah, une dernière chose. »

Un objet lévita près de l'adolescent. C'était une sorte de talisman, un collier avec une pierre ambrée.

« Il appartenait à ta mère. C'était sa volonté qu'il te soit remis à sa mort. Alors, avec un peu de retard, le voici. »

C'était la seule chose qu'elle avait laissé. C'est à dire qu'en fait...Elle n'avait jamais été très riche, et c'était le seul objet qui lui appartenait réellement et qui comptait à ses yeux. Et aujourd'hui, il dansait dans l'air, sous le nez du fils de Rosalia.

Après un silence, le Directeur

<< Yohann, ta mère n'aurait pas voulu que tu penses cela. Tu ne l'as pas tué. Elle était malade bien avant que tu ne viennes au monde. Elle était condamnée. Je sais que c'est dur à entendre. >>

~ ...

<< Si elle t'a mis au monde, c'était... >>

Il hésite un instant

<< C'était pour être heureuse le temps qu'elle pourrait. Et tu l'as rendu très heureuse. Même dans la mort, elle souriait toujours. Ta mère a toujours été ainsi. >>

Yohann reste muet, dodelinant de la tête

<< Quant au don que tu as reçu d'elle, c'est le seul souvenir qu'il te reste d'elle. Tu ne dois pas essayer de le rejeter, mais au contraire de te l'approprier. Tant que tu ne chercheras pas à le contrôler, tu resteras cette personne que tu hais. >>

Un sourire se dessine sur le visage de l'enfant, mais la noirceur de la pièce le dissimule

<< Ah, une dernière chose. >>

Un objet lévite vers Yohann

<< Il appartenait à ta mère. C'était sa volonté qu'il te soit remis à sa mort. Alors, avec un peu de retard, le voici. >>

Cessant de bouger, l'enfant relève la tête vers le pendentif, tend la main vers lui et ...

<< ShhhKrrrkRrrKraaak ! >>

L'objet maintenant en morceau s'écrase par terre, Yohann, la tête penchée sur le coté, un sourire immonde aux lèvres, regarde maintenant le Directeur

<< Te fatigue pas à faire des longs discours l'ancêtre, il m'a laissé la place depuis qu'il crois avoir déchirer l'intérieur sombre de sa petit môman, hahaha ! >>

Il se lève, faisant craquer ses épaules

<< Aaaah, ça faisais longtemps tiens ! >>

Il fixe un livre par dessus son épaule, qui explose

<< Ça marche toujours on dirais ! Ha ! >>

Se retournant cette fois vers le Directeur

<< Tu sais qu'il risque d'en être traumatisé à vie? Tu n'a pas honte hieng? Hahaha ! Imagine, cette pauvre petite loque, recroquevillé tout au fond de mon cerveau... Et si je l'écrasais une bonne fois pour toute tiens? >>

Il tapote sa tête pour appuyer ses dire

<< Mais avant ça ... Quelque chose me turlupine tu sais ... >>

Il saute soudain sur le bureau, puis accroupis sur celui ci

<< Je pense pas que t'ai dit ça avec pour but de me rendre service, alors dans ce cas, si ce que t'a raconté n'est pas un ramassis de connerie servis à chaque orphelin qui apparais dans ton bureau, dans ce cas là, dit moi ... T'est qui toi au juste? >>

Il tend la main vers la capuche du Suprême et ...

L'adolescent leva la main. Il récupéra le pendentif entre cette dernière. Le Suprême allait sourire mais un bruit l'en empêcha. Le bruit que fait l'ambre quand elle se brise, qu'elle éclate. Yohann venait de réduire en poussières la pierre. Son père resta impassible. Mieux valait ne pas réagir. Cela n'aurait qu'amusé l'enfant. Car il était certain que ce n'était plus le même Yohann qu'auparavant, et que ce dernier semblait prêt à aller loin. Très loin, pour découvrir la vérité, et ne faire souffrir que d'avantage son alter égo. Ouvrant la main, le jeune garçon laissa ce qui restait de l'ambre aller recouvrir le sol. Il souriait. Un sourire macabre. Rien de très joyeux. Un sourire qui aurait donné envie à n'importe qui de le gifler. Mais Le Suprême n'était pas n'importe qui, et il savait mieux que quiconque que cette partie ci de Yohann ne cherchait que la provocation. Il voulait qu'on réagisse, qu'on le haïsse. Mais même s'il demeurait exécrable, le directeur n'y parviendrait jamais. Il faisait parti de son fils. Qui plus est, le Suprême était très calme, et savait garder son sang froid.

<< Te fatigue pas à faire des longs discours l'ancêtre, il m'a laissé la place depuis qu'il crois avoir déchirer l'intérieur sombre de sa petit môman, hahaha ! >>

L'ancêtre...Le Suprême ne réagit pas. Car ce que désirait à cet instant ci le double de Yohann, c'était à faire perdre sa patience légendaire au directeur. Manque de pot, ce dernier savait tenir. Il avait vu dans sa vie tellement de personnes qui méritaient qu'on leur hurle après qu'il savait que ça n'apportait rien de bon, et que de plus, ils attendaient ce genre de réaction. Même quand le diable d'enfant parlait avec tant de cynisme de la femme que le Suprême avait aimé, ce dernier savait conserver un calme absolu. La provocation ne marcherait pas. L'adolescent se leva, faisant craquer ses épaules.

<< Aaaah, ça faisais longtemps tiens ! >>

Quand bien même c'était la faute du Suprême si le démon était de sortie, ça ne le dérangeait pas. Mieux valait commencer à l'affronter maintenant. Un livre fut réduit en cendres l'instant d'après. C'était évidemment de la faute de Yohann.

<< Ça marche toujours on dirais ! Ha ! >>

Le directeur posa un regard sur le petit tas de cendres. Son ouvrage des Milles et une créatures magiques, l'édition limitée, n'était plus. Il lui avait couté une fortune. Tant pis. Il rachèterait l'édition simple. Il retint un petit soupir d'amertume. Cela ne ferait que trop plaisir à Yohann.

<< Tu sais qu'il risque d'en être traumatisé à vie? Tu n'a pas honte hieng? Hahaha ! Imagine, cette pauvre petite loque, recroquevillé tout au fond de mon cerveau... Et si je l'écrasais une bonne fois pour toute tiens? >>

Il bluffait, évidemment. Si il avait vraiment voulu le faire, cela ferait longtemps que le vrai Yohann ne serait que du passé. Le Suprême ignora donc la remarque.

<< Mais avant ça ... Quelque chose me turlupine tu sais ... >>

Oh oui, Le Suprême savait. Les deux Yohann étaient intelligents, mais le deuxième était plus curieux et vivace d'esprit. Il ne manquait jamais de ressource. Il bondit sur le bureau. Le directeur se sentit comme électrisé.

<< Je pense pas que t'ai dit ça avec pour but de me rendre service, alors dans ce cas, si ce que t'a raconté n'est pas un ramassis de connerie servis à chaque orphelin qui apparais dans ton bureau, dans ce cas là, dit moi ... T'est qui toi au juste? >>

Il tendait sa main vers la capuche du Suprême. Ce dernier avait beau être très calme, il attrapa le bras de l'adolescent d'un geste, d'un seul. Soudain, ce fut comme s'il était court-circuité. Une douleur sans égale lui traversa le corps. Il éloigna la main de Yohann. Pas question que son fils le voit dans cet état là. Peut être pouvait-il, à présent, voir ses yeux d'un vert étincelant, luire dans l'obscurité. Peu importait.

« A l'avenir, tu devrais éviter de tenter ce genre de choses. Les conséquences pourraient être néfastes, pour toi comme pour moi. Et crois moi, tu ne veux pas savoir qui je suis. »

Voilà, c'était aussi limpide que ça. Aussi clair que de l'eau de roche, 'kay ? Le directeur baissa la tête, pour que ses yeux soient à nouveau dissimulés par sa capuche et la pénombre. Il n'aurait pas à attendre longtemps pour avoir la réponse de son fils.

... Celui ci l'agrippe avant qu'il ai le temps d'atteindre le vêtement et le repousse

<< A l'avenir, tu devrais éviter de tenter ce genre de choses. Les conséquences pourraient être néfastes, pour toi comme pour moi. Et crois moi, tu ne veux pas savoir qui je suis. >>

Il souris plus largement tandis que le Directeur rompt le contact

<< Vraiment ... ? Que crois tu être, misérable, pour oser te prononcer sur mes pensées >>

Il descend du bureau avec flegme puis regarde un instant la fenêtre, derrière le Suprême. Celle ci vole en éclat, la lumière inonde la pièce anciennement sombre

Se retournant vers le Directeur

<< Et la lumière fut ... Tu sais, la psychologie ça a pas l'air d'être ton truc ... D'abord tu traumatise Le Petit ... >>

Il se rapproche cette fois du directeur, le bureau se dresse entre eux deux

<< Ensuite tu m'interdit de jouer avec toi ... >>

Il fait un geste ample du bras gauche. Le bureau va s'écraser sur une étagère

<< Et pour finir ... Tu m'assure que JE ne veux pas quelque chose? >>

Les yeux exorbités, il avance pas à pas, le bras tendu vers le Directeur

<< SSsssSShhhrrriiiK >>

La fenêtre se recompose. Les ténèbres reprennent leurs droits. Yohann s'arrête, laisse retomber son bras

<< C'est nul si je doit faire deux fois le même tour ... >>

Il retourne s'asseoir sur la chaise. Avachis, la tête en arrière, il soupire

<< Tu m'emmerde le Vieux ... >>

Relevant légèrement la tête pour fixer le Directeur

<< J'te laisse calmer le gamin, j'finirais bien par savoir qui t'est de tout manière. >>

Sans préavis, Yohann reviens à lui

~ Je l'ai tuée ... Ma mère ... Qu'est-ce que ... Qu'est-ce qui s'est passé?! On dirais qu'une tornade est passée dans le bureau ! Oh ... Non ... Encore lui ...

Il fond en larme

Bien sûr, le directeur avait formulé sa phrase d'une façon qui se voulait douce. Il n'imaginait pas la réaction qu'allait développer Yohann suite à cela. Le gamin eut un grand sourire. Puis il se mit soudain à se déchaîner.

<< Vraiment ... ? Que crois tu être, misérable, pour oser te prononcer sur mes pensées >>

Ne rien répondre, surtout, ne pas rentrer dans son jeu. Il cherchait toujours la réaction du Suprême. Réaction qu'il n'aurait évidemment pas. Il sauta du bureau, et l'instant d'après, la vitre qui se trouvait derrière le directeur volait en éclats. La lumière pénétra dans la pièce, ce qu'elle n'avait pas fait depuis une éternité. Le Suprême se recourba, sa capuche dissimula son visage.

<< Et la lumière fut ... Tu sais, la psychologie ça a pas l'air d'être ton truc ... D'abord tu traumatise Le Petit ... >>

La psychologie ? A l'origine, le directeur en avait pas mal. Mais là, il ne pouvait pas. Pas face à cet enfant qu'il avait du renier, alors qu'il désirait plus que tout l'élever ! Il restait maître de ses émotions. Il le devait. S'il perdait patience, il pourrait bien tout avouer à Yohann. Et ça, il ne le pouvait hélas pas. Pas la peine de ne faire souffrir que plus encore cet adolescent ! Il était tellement absorbé par le potentiel magique qui s'échappait de son fils qu'il n'entendit que la fin d'une de ses nouvelles répliques. Suite à quoi son bureau s'envola, allant s'écraser plus loin, sur une étagère. Des centaines de bouquins en tombèrent. Le Suprême surveillait tout cela calmement. Au moins, Yohann se déchainait ici, et pas à l'extérieur.

Satisfait de ses petits tours, Yohann s'avança vers le Suprême, la main tendue. Une fois de plus, la même douleur saisit l'homme. Ou tout du moins ce qu'il en restait. Il ne poussa pas un cri. Son fils se stoppa, observant la fenêtre qui venait de se reconstruire. Elle semblait comme neuve. Comme si rien ne s'était passé. A nouveau, les ténèbres envahissaient la pièce. Le directeur, soulagé, put se repositionner correctement. Après un soupir, Yohann retourna s'assoir.

<< Tu m'emmerde le Vieux ... >>

Le Suprême ne répondit rien. L'adolescent semblait se calmer. Mieux valait continuer la stratégie que son père avait lancé, et rester silencieux et calme, comme si rien ne l'atteignait.

<< J'te laisse calmer le gamin, j'finirais bien par savoir qui t'est de tout manière. >>

Oh oui. Tôt ou tard il serait. Mieux valait que ce soit la deuxième option, car le directeur ne souhaitait pas vraiment faire à nouveau face à la colère destructrice de l'alter égo de son fils. Ce dernier revint à lui, toujours chamboulé par la nouvelle que venait de lui apprendre son père. Il leva la tête et observa le résultat de la tempête qui s'était déroulée un peu avant, puis fondit en larmes. Le directeur devait l'apaiser. Cependant, hors de question qu'il le touche. Il aurait pu voir des choses qu'ils ne fallait pas voir. La voix grave du Suprême emplit donc l'espace.

« Ne pleures pas Yohann, ce n'est rien. Un peu de magie, et on y verra que du feu. »

Sa voix restait douce. Il ne fallait pas effrayer son enfant. Enfant dévasté par le chagrin. Il devrait peut être lui dire, au final ? Il venait d'apprendre la perte de sa mère. Peut être qu'il serait heureux de savoir son père en vie, et surtout ici. Non, évidemment que non ! Il serait fou de rage ! Pourquoi alors l'avoir abandonné ? Cette révélation en entraînerait d'autres. Non ! Pour sûr, ça ne ferait qu'accentuer l'état piteux de son fils. Mieux valait garder le silence. Devait-il cependant aborder le sujet en parlant du père de Yohann ?

~ Encore ... J'ai encore fait du mal ... Tu est content hien? Tu t'est bien amusé à tout détruire? Comme toujours ! Je dit ça ... Mais lui ... C'est aussi moi ... J'ai fait tout ce mal ... C'est de ma faute tout ça !

<< Ne pleures pas Yohann, ce n'est rien. Un peu de magie, et on y verra que du feu. >>

Il relève la tête brusquement

~ J'en avais presque oublié le directeur ! Il va bien? Il n'est pas blessé ? Je n'y vois rien avec ce noir ! Il est vivant en tout cas ! Il a survécu à l'autre ! Hahaha ! Tu n'a pas put le tuer ! Il t'a résisté ! Il t'a même peut être vaincu ! C'est possible ! Tout est possible ! Il est vivant ! Il devrais être mort mais il est bien vivant ! Et ne semble même pas mal en point !! Attend, Tu vois mal, il le cache peut être ! Mais dieu merci ! Il est vivant ! Je ne tue pas tout ceux que je rencontre !!!

Il se lève et s'exclame

<< Vous allez bien? Vraiment? Vous êtes vivant ! Vous l'avez vaincu ? Comment vous avez fait ! >>

~ Oh ! Son bureau ! C'est vrai, il ne dit rien mais j'ai dû détruire un tas d'objet de valeurs ... Comment je vais pouvoir repayer tout ça ... Je ... Je vais travailler dur pour tout rembourser ! Ah mais ... Ça ne sers à rien ... Il va surement me renvoyer après ça ...

<< Je ... Je suis vraiment désolé pour ce qu'il a fait ... Je vais tout vous rembourser ... S'il vous plait, laissez moi rester dans votre école ... Il n'y a qu'ici que j'ai une chance de me débarrasser de lui ... >>

~ Et s'il me laisse rester, peut être qu'il pourra m'en dire plus sur ... Sur ma mère ...

A ces mots, Yohann redressa brusquement la tête. Il semblait soulagé. Tout du moins, c'est ce qui se lisait sur son visage. Le Suprême l'était lui aussi. Le fait que l'autre retourne dans les méandres de l'esprit de son fils le rassurait en fait. Non pas qu'il n'aima pas l'autre. Il avait certes un fort caractère, mais ce n'était pas dérangeant. Avec de la patience et du temps, il finirait pas le calmer, il en était sûr. Il n'appréciait juste pas la façon dont il détruisait mentalement son enfant. Pauvre gosse, perdu, croyant que tout est de sa faute. Il souffrait énormément. Et cela le poussait à bout. Il ne méritait nullement ça. C'était un bon gamin, le directeur le savait.

Yohann se redressa, surprenant au passage son père. Il était en général calme, et évitait les mouvements brusques. Cette fois ci, c'était la surprise qui avait devancé sa pensée, et qui le faisait donc réagir de la sorte. C'est pour cela que le directeur avait été surpris.

<< Vous allez bien? Vraiment? Vous êtes vivant ! Vous l'avez vaincu ? Comment vous avez fait ! >>


Il semblait rassuré. Ou bien il cherchait justement à l'être. En tout cas, son père avait du mal, quant à lui, à dissimuler la petite pointe de joie que lui apportait l'anxiété de l'adolescent. Il se souciait de lui. En même temps, c'était normal. Il ne se serait sans doute pas pardonné d'avoir tué le type qui pouvait l'aider. Il ne se serait sans doute pas pardonné d'avoir tué un type, tout simplement. Il ne se préoccupait donc pas particulièrement de son père. En même temps, il ignorait qui il était vraiment, c'était normal, non ? Peut être que...? Non. Il ne fallait rien lui dire. Pourquoi tergiversait-il depuis tout à l'heure sur le sujet ? S'il lui disait, il le mettrait sans doute dans un état pitoyable. Le silence était mieux pour le moment. Plus tard, peut être...

<< Je ... Je suis vraiment désolé pour ce qu'il a fait ... Je vais tout vous rembourser ... S'il vous plait, laissez moi rester dans votre école ... Il n'y a qu'ici que j'ai une chance de me débarrasser de lui ... >>

Pauvre gosse, il allait vraiment mal. La culpabilité le rongeait. Et puis, rembourser le Suprême avec quoi ? Il n'avait pas d'argent. Enfin, c'est ce qu'il croyait. Son père lui avait fait un compte dans une banque magique qui se trouvait tout près, et de par ce fait, le jeune Lans était riche. Sans le savoir bien sûr.

Bon, il fallait calmer Yohann. Le rassurer. Parce qu'il n'était pas en état de quitter le bureau maintenant, ça allait de soit. Le directeur choisit donc ses mots avec soin, pour éviter de ne le blesser que d'avantage. Il était déjà assez mal en point sentimentalement, pas la peine d'en rajouter une couche.

« Ecoutes Yohann, ce n'est rien. »

Il marqua une pause. C'était essentiel. Prendre son temps, ne pas brusquer le gosse.

« Je ne vais pas te renvoyer, tu n'as rien à craindre à ce sujet. J'ai vu des élèves qui ont fait bien pire que toi, volontairement qui plus est. Et ils ont terminé leur scolarité comme n'importe quel autre élève. Ici mieux qu'ailleurs, on te comprendra. Et personne ne te voudra du mal. »

Devait-il lui annoncer maintenant qu'il avait un compte chez Dwarf&Co ? Ou bien était-ce trop précipité ? Jamais le directeur ne s'était posé autant de questions, et jamais un élève ne l'avait fait autant douter. Mais cet enfant, là, face à lui, ce n'était pas n'importe qui. C'était son fils unique. La chair de sa chair. Et pourtant...Un sourire disgracieux tordit le visage du directeur. Par chance, l'obscurité continuait à camoufler son visage.

<< Écoutes Yohann, ce n'est rien. >>

~ Rien, je suis pas spécialement convaincu. J'ai juste ravagé son bureau avec divers objets sans doutes sans prix, des livres anciens, surement magiques et que sais-je encore. Il n'a pas l'air blessé, mais que s'est t'il vraiment passé pendant qu'il était au commandes? Je suis toujours sur la chaise, je n'aurais pas bougé ? Enfin ses pouvoirs peuvent être utilisés sans contact direct alors ...

<< Je ne vais pas te renvoyer, tu n'as rien à craindre à ce sujet. J'ai vu des élèves qui ont fait bien pire que toi, volontairement qui plus est. Et ils ont terminé leur scolarité comme n'importe quel autre élève. Ici mieux qu'ailleurs, on te comprendra. Et personne ne te voudra du mal. >>

~ Pire que lui? Donc l'autre n'a rien dit sur ce que ... IL, lui, oui, c'est lui qui l'a fait. Comment pourrait-on faire pire que ça? Et puis, personne ne me voudra du mal, ça peut être, mais qui dit qu'Il se tiendra tranquille ... Je ne veux pas que des gens comprennent ce monstre, je veux qu'il disparaisse !

Yohan, hésitant

<< Je ne sais pas ce qu'il vous a fait, ni comment vous avez réussis ça ... Mais c'est la première fois que je me "réveille" avec quelqu'un de vivant proche de moi ... Avez vous put le contrôler? Je n'ai pas spécialement peur qu'on me moleste, mais s'il prend les commandes ... Je voudrais juste m'enfuir, mais lui se fait une joie de ... enfin, vous avez compris je suppose ... >>

Il commence à essayer de ramasser les rares livres encore en état

~ Et maintenant j'espère quoi? Une formule magique? Peut être ... Il me laisse rester dans son école ! C'est déjà ça ! Tiens, ramasse donc ces livres par terre, ça t'évitera de trop psychoter, savoir s'il a effectivement résisté à l'autre, ou si c'était juste un de ses caprices, ou encore un coup bas pour me donner de l'espoir ne serais-ce qu'une minute, ou peut être qu'il a été défais ! STOOOP ! Tait toi et ramasse, regarde la couverture de ce livre, tiens ça parle de ...

Le Suprême avait-il rassuré son élève, et surtout son fils ? Il l'espérait. En règle générale, il ne doutait pas de l'impact de ses phrases sur les autres. Mais Yohann était si différent. C'était un enfant très peu confiant, surtout qu'il fallait essayer de le rassurer tout en veillant à ne pas vexer son autre lui, qui aurait pu décider de revenir brusquement à la surface. Et puis, le directeur était légèrement mal à l'aise, parce que ça restait son enfant.

<< Je ne sais pas ce qu'il vous a fait, ni comment vous avez réussis ça ... Mais c'est la première fois que je me "réveille" avec quelqu'un de vivant proche de moi ... Avez vous put le contrôler? Je n'ai pas spécialement peur qu'on me moleste, mais s'il prend les commandes ... Je voudrais juste m'enfuir, mais lui se fait une joie de ... enfin, vous avez compris je suppose ... >>

Le Suprême fit non de la tête, puis d'un claquement de doigt, les livres s'envolèrent des bras du jeune garçon et du sol, et allèrent se remettre sur les étagères avec une précision stupéfiante. Alors, le mystérieux homme prit la parole, de sa voix grave et sûre.

« Je ne l'ai pas contrôlé, Yohann. Il est reparti de lui même. »

Il marqua une pause, histoire de bien laisser assimiler les informations à son interlocuteur. Puis...

« Sois sans crainte, ici tu ne risques plus rien. On te protégera de lui. Le personnel, le corps enseignant, les élèves, et moi même. Nous ferons en sorte que rien de similaire à ton passé ne puisse se reproduire. »

Il ajouta également, avec un petit sourire malicieux que Yohann ne pourrait hélas pas distinguer.

« En plus, j'ai des yeux dans toute l'école. Si quelque chose devait arriver, je viendrais empêcher cela, je te le promet. »

Et cette promesse ci, je la tiendrais, songea l'homme. Il espérait avoir rassuré son fils.

[HRP : C'est court navré]

Le Directeur claque des doigts, les livres s'envolent des bras de Yohann pour se ranger d'eux même

~ Zut, j'ai pas eu le temps de lire le titre ! C'était voulu? Enfin c'est sacrément pratique pour le rangement son truc ! Il peux faire pareil avec les dégâts que j'ai causés ? Ça serais bien ...

<< Je ne l'ai pas contrôlé, Yohann. Il est reparti de lui même. >>

~ Repartis? Ça n'a pas de sens, pourquoi il ferais ça? Il n'a jamais fait ça auparavant ... Il n'est donc pas détruit ... Zut ! En même temps je l'aurais su je pense ... Non? Il aurais eu peur du directeur? Peut être ... Je ne le comprend pas ! Rhaaa maudit sois t'il, c'est surement encore un de ses coups fourrés !

<< Sois sans crainte, ici tu ne risques plus rien. On te protégera de lui. Le personnel, le corps enseignant, les élèves, et moi même. Nous ferons en sorte que rien de similaire à ton passé ne puisse se reproduire. >>

Il regarde avec insistance le Suprême

~ Il sais ce qui s'est passé ? Comment sait il ça !? Ou alors ... Une déduction? Mais attend ! Il savais pas mal de chose sur ma mère ... ma mère ... Mais comment sait il tout ça ! Et puis ce n'est pas moi qu'il faut protéger de lui ...

<< En plus, j'ai des yeux dans toute l'école. Si quelque chose devait arriver, je viendrais empêcher cela, je te le promet. >>

~ Bon après tout, il lui a survécu déjà une fois, alors pourquoi pas deux ... Admettons. Mais comment au juste connais t'il ces choses sur mon passé ? Il parlais de ma mère ... Comme s'il la connaissais ! Ça fait quand même une grosse coïncidence je trouve ...

<< D'accord ... Dites, vous connaissiez bien ma mère apparemment... Vous ... Qui êtes vous pour elle? >>

Le silence régnait dans le grand bureau. Le Suprême n'osait pas le rompre. Il craignait de faire ou dire une bêtise. Il aurait peut être du. Ca lui aurait évité les ennuis. Car la question fatidique ne tarda pas à être posée. Et oui, Yohann était un gamin perspicace, et il s'interrogeait. Malheureusement, il formulait ses questions à voix haute, et le directeur ne pouvait pas nier qu'il l'avait fait.

<< D'accord ... Dites, vous connaissiez bien ma mère apparemment... Vous ... Qui êtes vous pour elle? >>

Et voilà, la question était posée ! Et le Suprême était à présent en proie face au doute. Devait-il avouer maintenant ? On lui offrait une chance de s'expliquer, non ? En repoussant la révélation à plus tard, il s'engageait à mentir à son fils. Hors, une fois qu'il l'aurait fait, ce serait trop tard. Et puis, il ne pourrait pas lui cacher éternellement. Une douce voix, celle de sa femme, vint lui murmurer à l'oreille.

« Tu ne pourras pas lui cacher éternellement. »

Elle disait vrai. Et il le savait. Yohann n'avait pas pu entendre. Ce n'avait été qu'un murmure. Bien. La décision semblait prise. Le directeur chercha une position plus confortable dans son fauteuil, mais il n'y avait rien à faire. Il savait bien qu'il ne se sentirait bien qu'une fois ce moment terriblement gênant passé. Il inspira. C'était la première fois depuis bien longtemps que le trac s'emparait de lui.

« Je pourrais te mentir, mais...Je ne le ferais pas. »

Trop tard. Il s'était engagé sur ce chemin sinueux. Il allait falloir continuer. Le directeur puisa en lui tout le courage qu'il possédait. Il lui en faudrait. Après tout, il ignorait comment Yohann réagirait.

« Yohann, si je connaissais ta mère, c'était pour une raison bien particulière. »

Il dut se racler la gorge. Oui, vraiment, le Suprême n'était pas à l'aise. Il avait fait des tas de choses sans se soucier de l'avis des autres, de leur réaction, comme par exemple ouvrir Sekuen. Il ne voulait pas les blesser, mais s'il le faisait non-intentionnellement, ça ne le dérangeait pas. Mais cet enfant, là, face à lui, ce n'était pas n'importe qui. Il était la chair de sa chair.

« Nous nous sommes rencontrés étant jeunes, et nous sommes tombés amoureux l'un de l'autre. Nous nous sommes mariés quelques années plus tard. »

Le directeur releva la tête et enchaîna le tout en moins d'une demi-seconde.

« Yohann, je suis ton père. »

Mode Star Wars, musique dramatique je vous prie.

~ Tiens, question délicate apparemment. En même temps il aurait dû préparer sa réponse, ce genre de question allais forcément fuser. Donc je résume, il connaissais ma mère. Assez proche pour connaître son nom, assez proche pour connaître ses désirs, pour connaître ses pensés ...

Le Suprême bouge sur son fauteuil, il commence à parler, hésitant

<< Je pourrais te mentir, mais...Je ne le ferais pas. >>

Il inspire à nouveau

<< Yohann, si je connaissais ta mère, c'était pour une raison bien particulière. >>

~ Tu m'en dira tant ... Il ménage son effet à ce que je vois. Ou est-ce parce qu'il ne sais pas comment présenter la chose? Comment il pourrais la connaître d'ailleurs ? Il était un ami proche ou quelque chose du genre? S'il la connaissais, pourquoi m'a t'il laissé dans cet orphelinat ? Ou alors ils n'étaient pas amis mais juste connaissance ? Peut être qu'il n'a eu ouïe dire de mon existence que depuis que je suis arrivé dans son école remarque. Ah, non, il savais qu'elle était enceinte. Dans ce cas, s'il était au courant de sa mort, oui, il la connaissais mais n'était pas amis. Enfin je vois que ça, quel genre d'ami aurais laissé le fils de celle ci vivre seul alors qu'il aurait put l'élever ?

<< Nous nous sommes rencontrés étant jeunes, et nous sommes tombés amoureux l'un de l'autre. Nous nous sommes mariés quelques années plus tard. >>

~ ... D'accord ... Donc il se serait séparé d'elle? Enfin un truc de ce style je suppose. Ça expliquerais pourquoi il a pas voulu entendre parler de moi et le fait qu'il la connaissait bien. Une rupture douloureuse ou quelque chose du genre j'imagine ... J'me demande quel

<< Yohann, je suis ton père. >>

~ ... effet ça fait de ... Hieng ?!

Long silence

~ Mon père? Oui, bien sur. Donc trois possibilités. Un : Il me fait une gigantesque blague, à l'image du bizutage du nouvel élève, on pourrais même douter qu'il s'agis du véritable directeur. Deux : Il se nomme père pour, quoi, me "rassurer" histoire que j'ai un membre de ma famille encore en vie et que je me sente moins seul? Trois ... Il serais effectivement mon géniteur? Mais quel genre de géniteur peux laisser son enfant faire ce que j'ai fait? Il sais ce que j'ai fait, il l'a dit. Donc, sérieusement, quel genre de père peux laisser son enfant faire ça. Non, ce qu'il affirme est impossible, personne ne serait aussi cruel. Ou aussi insensible, au choix ... Une personne avec ses pouvoirs, c'est déjà étonnant qu'il n'ai rien fait pour éviter ça tout court, alors en plus s'il était mon père ! Tout ça n'a aucun sens. Il doit y avoir une autre possibilité pour expliquer cette affirmation, juste que je ne la vois pas ... Réfléchis, réfléchis !

Le silence s'éternise sans qu'un mot ne sois prononcé...

Le silence qui concluait la révélation du directeur avait quelque chose de malsain. Une ambiance lourde pesait dans la pièce. En même temps, ce cher Suprême se doutait bien que son fils ne lui sauterait pas au cou. Qu'il resterait de marbre. Tout du moins extérieurement. Intérieurement, l'enfant devait bouillir de questions. Oserait-il les oser ? Ou bien a déclaration l'avait-elle refroidie, ou complètement chamboulé ? Visiblement, Yohann comptait rester muet un petit moment. En effet, le silence qui régnait en maitre sur le bureau allait apparemment perdurer. C'était assez gênant pour le directeur. Jamais il ne se serait douté qu'il serait si embarrassé. Pourquoi ? C'était son fils, il pouvait tout lui dire ! Et pourtant ! Aux yeux de ce dernier, il devait passer pour un traître. Il l'avait laissé seul, abandonné dans cet endroit de misère qui ne lui avait apporté que du malheur. Mais ce n'était pas du tout volontaire ! Tant pis s'il fallait paraître se justifier, le Suprême ne pouvait pas rester la bouche scellée, à dévisager son unique enfant.

« Yohann je suis...Désolé. »

Marquer une pause, chercher ses mots. Essayer d'expliquer son comportement. Oh ! Un peu de courage !

« Si j'avais pu, crois bien que je t'aurai sorti de cet enfer. Mais hélas, c'était impossible. »

Sa voix sembla se briser. De la tristesse ? Oui. Plus que jamais, le directeur était en proie à une certaine forme de regret mélangé à de la nostalgie. S'il avait pu revenir en arrière, peut être aurait-il changé de décision ? Peut être aurait-il gardé Yohann à ses côtés ? Mais il était trop tard pour les peut être.

« Je ne pouvais pas t'élever, Yohann. Pas avec... »

Il semblait hésiter. Peur des mots, de la réaction de la personne qu'il chérissait le plus. Pourtant il le fallait. Sinon Yohann ne comprendrait jamais pourquoi.

« Ma condition physique... »

Les trois mots s'élevèrent, entraînant avec eux un silence mortuaire. Le Suprême leva une patte puissante aux griffes saillantes. Il ôta sa capuche, laissant dévoiler un visage des plus hideux. Depuis bien longtemps maintenant, le Suprême était bloqué dans ce corps monstrueux. Il ressemblait à un démon. Grand, mesurant plus de deux mètres vingt facile, aux écailles noires et aux yeux d'un vert d'émeraude. Des yeux qui brillaient dans l'obscurité. D'ailleurs, à cause de cette dernière, Yohann ne devait voir que les deux petits globes. Se levant, le directeur alla tirer un épais rideau rouge, pour faire entrer la lumière. Puis il se tourna vers son fils, pour qu'il puisse constater l'affreuse vérité.

« Si tu veux bien m'écouter, je te raconterai tout. »

Ses yeux exprimaient un sincère regret, allié à une puissante tristesse. Oui, le directeur voulait du fond du coeur que son fils accepte de l'écouter, et lui pardonne. Mais un adolescent pouvait-il en être capable ? Même si au fond, ce n'était pas n'importe quel adolescent.

Du haut de son armoire, le Chat observe la scène. Il n'a pas bougé quand les objets ont explosés, il n'a pas frémit quand le ton a monté. Un chat digne de ce nom n'est jamais surpris, ou ne dois jamais le paraître. Toujours flegmatique. Mais lui, avait autre chose en tête. Son maître bien aimé. Le soutenir comme il peux dans ses révélations difficiles. Il a failli intervenir quand il y a eu un contact, il a senti la douleur, et ses yeux ont vu la souffrance à travers la capuche. Nyctalopie oblige. Le jeune Lans est le chaton de son maître, son frère en quelque sorte, mais ça ne lui donne pas le droit de lui faire du mal.
Le chat souffre de ne pouvoir rien faire, à part un soutient mental. Il n'a pas le droit d'intervenir.
Il observe toute la scène de son regard vert, les yeux à moitié fermés, la pupille dilatée sous la pénombre. Un regard qu'on dirait blasé, car personne ne voit la flamme ardente y briller tout au fond. Ardente de colère et de rage. De rage contre son impuissance.

Le moment de la grande révélation arrive. Salem sens l'appréhension du Suprême, sa tension, et sa peur du rejet. Il voit aussi l'attente du garçon.
Sa non réaction, son incrédulité, aussi.
Il frémit quand son maître s'apprête à enlever sa cape. Il sait que le rejet de son fils lui ferait plus que mal, il doit l'aider à ce moment. Pourquoi les humains se focalisent sur l'apparence ? Il ne le comprend pas, mais il sait que ça blesse son maître adoré, et il ne permettra à personne de le rejeter et de l'insulter à cause de ça. Son maître est bon et gentil, et c'est tout ce qui compte. Il doit l'aider et le soutenir lors de ce moment de vérité.

Il saute souplement du haut de l'armoire où il était installé confortablement, avec un magnifique point de vue sur le jeune garçon, jusque sur le bureau, dans un bond amorti. Il s'assoit et de dresse de toute sa hauteur, son regard défiant celui du garçon.

"Mon maître, gardez votre courage. Je suis là, et je ne vous lâche pas."

Technique d'amadouage numéro 1, ronronnage, et s'approcher doucement de la personne, faisant semblant d'hésiter, et renifler sa main s'il la tend. Les ronronnements sont aussi connus pour apaiser. En plus, les chats sont trop mignon, on ne peux pas les frapper.
Les rayons de soleil qui passent à travers la fenêtre illuminent sa jolie et douce fourrure de superbes reflets brillants, captivant le regard.
Complément de technique : la mise en scène.

Le Suprême, brisant le silence

<< Yohann je suis...Désolé. >>

~ Désolé ? Après mon manque de réaction il s'excuse de sa mauvaise blague ou bien c'est autre chose? Pourquoi il serais désolé? Après tout oui, dans un cas il est une personne d'un mauvais gout extrême, dans un autre juste quelqu'un qui tenterais de rassurer de la plus mauvaise manière au monde, dans le dernier le père le plus indigne qui puisse exister. En même temps, à fils ingrat père indigne non? Et puis non, il n'y pas moyen qu'il sois mon père. C'est impossible. Pour commencer vous pouvez me dire quelle est la probabilité que je me retrouve en face de lui à cet instant ? En prenant en compte l'hypothèse de sa survie à ... Moi? Après tout ... J'aurais tué ma propre mère selon ses dire ... Non. Non. Cesse de penser à ça.

<< Si j'avais pu, crois bien que je t'aurai sorti de cet enfer. Mais hélas, c'était impossible. >>

~ Ah donc il persiste sur cette voix ... Allons bon, garde donc ton calme jusqu'au bout, il y a peut être une explication rationnelle à tout cela. Oui il a peut être une excellente raison de te faire un speetch pareil. Peut être une méthode pour que l'autre ressorte et qu'il puisse l' "exorciser" ? Ou alors il est sérieux ... ? Non. Je vois pas comment il est possible pour un père de laisser son enfant faire ce genre de chose. Ou alors c'est un classique à Sekuen?

La voix du Suprême perd en assurance

<< Je ne pouvais pas t'élever, Yohann. Pas avec... >>

~ Avec ... ? Fin de la blague dans 3 ... 2 ... 1 ...

<< Ma condition physique... .>>

~ Hien ... ?

Le Suprême levât lentement ses mains et commença à soulever son capuchon qui dissimulait jusqu'alors son visage

~ Et maintenant le strip-tease ? Attend une seconde, c'est des griffes que j'ai aperçut à l'instant? Il va soulever sa capuche. Ah, enfin un visage. Bon, bah au final je vois pas grand chose ... Il a l'air d'y avoir pensé en tout cas, vu qu'il tend la main vers un rideau qui empêche la lumière de passer. Allez, maintenant tourne toi ! Que je puisse te OH MON DIEU ! Ok calme. Rappel toi que tu est à Sekuen, c'est sans doute normal. C'est un quoi au juste? Une gargouille? Non je vois pas ce qu'il peux être. Attend une seconde. Il se dit mon père? Impossible que je descende de ça ! Sans rire ! Il a l'air des plus sérieux pourtant. Non là il est temps que la mauvaise blague cesse ... C'est moi ou il a l'air peiné ?

Yohann, les yeux écarquillés, fixés sur le Suprême

<< Si tu veux bien m'écouter, je te raconterai tout. .>>

~ Il a l'air vraiment peiné ... Attend. Imagine une seconde qu'il dit la vérité. Une seconde.

Regagnant peu a peu son calme, Yohann dévisage le Suprême avec attention

~ Que sais tu de cette école, de ce monde au juste? Rien. C'est un fait. Vois les possibles donc : Son apparence n'est pas héréditaire? C'est un métamorphe? Une expérience qui a mal tournée? Un mauvais sort? Je, heu, n'ai pas ma véritable forme actuellement ? Quand j'y pense, dans ce monde fou tout cela est possible. Il dit peut être la vérité ? Mais il n'empêche. Sa simple apparence l'aurait retenu de me sortir de ce bain de sang? Un enfant n'a pas de préjugés ? Il aurait accepté l'apparence de son paternel sans discuter ! Mais il n'a simplement peut être pas le même point de vue que toi. Oui c'est possible. Ou alors ceci n'est effectivement qu'une blague. Mais plus je le regarde, moins je crois en cette théorie ...

Un chat, jusqu'alors invisible, saute du haut d'une des bibliothèque du Directeur pour atterrir sur le bureau.

~ Ah, en tout cas il n'effraie pas les bêtes. Celle là a l'air d'ailleurs plutôt bien nourrie.

Reportant son regard sur le Suprême, Yohann, ouvre la bouche, prend une longue inspiration et

<< ... Je ne sais que penser de toute ces ... Révélations? Pour faire simple, je ne suis absolument pas convaincu que vous disiez vrai. Si ce n'est pas le cas, je ne comprend pas vos motivation. Et si tout cela est effectivement la vérité, je ne comprend pas vos justification. >>

Pause

<< Avez vous une preuve de ce que vous avancez? >>

~ S'il est vraiment mon père ... Quel dialogue étrange cela devient ...

Les yeux du directeur ne quittaient pas son fils. Le plus dur était passé. Et pourtant....Yohann n'avait toujours pas réagi. Le pou battait la chamade. Il n'avait jamais été en de quelles conditions. Les yeux rivés sur ceux de son enfant, il cherchait une émotion, un éclair sentimental qui lui refléterait ce que ressentait cet adolescent devenu muet. Son observation fut interrompue par Salem, le chat d'agrément du Suprême, comme il aimait s'appeler. Le Suprême avait vu le devoir de le garder puisque personne ne semblait vouloir acquérir l'animal. Le temps passant, il s'était lié d'amitié avec le félin, devenu d'ailleurs son seul confident. Et quoi ? Vous croyez sérieusement que Le Suprême aurait pu vivre seul, sans jamais se confesser ?! Il n'est pas si insensible que vous pouvez le penser.
Le chat ancra ses grands yeux verts dans ceux du garçon. Le Suprême s'arracha à la vision de son fils, immobile.

« Mon maître, gardez votre courage. Je suis là, et je ne vous lâche pas. »

Seul le directeur pouvait entendre la voix calme et apaisante du minet, et pourtant, malgré l'habitude, il ne put s'empêcher de sursauter. Le stress. Oui, il était empli de stress et de crainte. Et si son fils le repoussait. Il le comprendrait, et ne lui en voudrait pas. Pourtant...Désormais si prêt du but, il voulait pouvoir espérer passer du temps avec son garçon. Faire ce qu'un père et son fils faisaient ordinairement. Rattraper le temps perdu. Et surtout, faire oublier toutes ces années d'absence. La tâche s'avérerait ardue, surtout que Yohann ne croyait pas un mot de ce que lui disait son paternel.

« .. Je ne sais que penser de toute ces ... Révélations? Pour faire simple, je ne suis absolument pas convaincu que vous disiez vrai. Si ce n'est pas le cas, je ne comprend pas vos motivation. Et si tout cela est effectivement la vérité, je ne comprend pas vos justification. »

La scène était confuse. Le Directeur comprenait mal ce que lui disait Yohann. Ils se mélangeaient aux ronrons envoûteurs de Salem. A l'origine, Le Suprême se complaisait à écouter cette douce mélodie. Il était si agréable de fermer les yeux, s'isoler du monde, et seulement entendre les ronronnements apaisants du petit fauve.

« Avez vous une preuve de ce que vous avancez? »

Ainsi il ne le croyait pas. Mais...Dans quel but lui mentirait-il ? S'il n'était pas son véritable père, pourquoi se serait-il soudainement confessé ? Le directeur serra les poings. Il est vrai que, face à pareille laideur, son fils ne veuille reconnaître en lui le père. Quel enfant voudrait d'un monstre comme parent ?! Fermant les yeux, inspirant et expirant, le Suprême se concentra sur les ronronnements d'Albertote. Puis enfin...

« Je n'aurai aucun avantage à mentir, tu ne crois pas ? Pourtant, si tu veux des preuves, je dois pouvoir t'en trouver. Les fées qui t'ont conduit à l'orphelinat habitent dans la forêt qui borde l'école. Si tu me le demandes, elles seront ici très vite. Salem est rapide, il les trouvera et nous les apportera. »

Restait à voir si le félin et l'adolescent avaient tous les deux envies d'obéir au souhait du directeur.

Le garçon a du mal à le croire. Pourquoi ? Pourquoi est-ce donc si compliqué pour son maître bien aimé ? La septicité du jeune homme lui fait mal.
Malheureusement, le chat à l'impression d'être inutile, à par peut être pour à apaiser son Maître, mais le garçon n'a même pas réagit. Il se fait vieux ? 15 ans, le même age que l'enfant, et pourtant, une maturité différente car pour lui, le temps s'écoule différemment.
Étant ignoré, il me tourne vers le Suprême, voyant sans peine ses pensées dans ses yeux. Il dois agir ! Il ne puis rester là à regarder ! Il s'étire souplement et bâille. Alors que le garçon répond, les ronronnements se taisent, laissant un silence remarquable dans la pièce après la fin de la tirade.
Le garçon s'est tu, le chat aussi, 3 secondes plus tard.
Ses yeux verts luisent de colère, et fixent le garçon avec rage. Doit comme un I, raide, les poils qui commencent à se gonfler.
Technique numéro 2, l'intimidation. Une colère silencieuse et froide est plus effrayante qu'un chat qui feule.
Ses sens ne lui cachent pas le bruit de la peaux qui se froisse, suite aux poings serrés de son Maître.
Il plisse les yeux.
Yeux lumineux, légèrement effrayant. Impossible de ne pas le remarquer dans la semi pénombre.
Les dents se dévoilent.
Les crocs. Fins et pointus, d'une taille normale pour un chat.
Les griffes sortent légèrement de sous ses pattes, raclant légèrement le bois, sans toutefois laisser de trace. Assis plein de colère, il attend. Attend de voir si la réponse de son maître justifierais de corriger son fils à la pointe de la griffe. Voir si son maître supporte les horribles paroles prononcées par cet être sans coeur. Il frémit. Va-il avoir l'occasion d'agir ?

Maître : Je n'aurai aucun avantage à mentir, tu ne crois pas ? Pourtant, si tu veux des preuves, je dois pouvoir t'en trouver. Les fées qui t'ont conduit à l'orphelinat habitent dans la forêt qui borde l'école. Si tu me le demandes, elles seront ici très vite. Salem est rapide, il les trouvera et nous les apportera.

Se retournant vers lui, les yeux pleins d'espoir, il annonce d'une voix intelligible et grave :

Je le ferai, Ô mon maître. Je les trouverai, et votre fils ne pourra qu'admettre la vérité.

Il ajoute, plein de ferveur, et aussi de tristesse, pour cet être désespérément seul :

J'espère que vous serez enfin heureux, maître. Il vous a tellement manqué. Je serai heureux de vous voir sourire enfin.

Le chat a un pincement au coeur. Si le maître est heureux sans lui, que va-t-il devenir ? Oui, mais si le maître est heureux, enfin, alors le vieux chat qu'il est pourra partir en paix. Il doit retrouver ces fées, et s'il peut manger la vilaine au passage, celle qui lui a infligé tellement de souffrance, alors il le fera.

À peine ces mots sont-ils prononcés que le félin cesse de ronronner

~ Et le silence qui s'éternise, à nouveau. Je l'ai peut être peiné? D'un autre coté il faut dire que son histoire est quand même sacrément capilotractée ... Ah, et voilà que son chat me fixe d'un air étrange. Alors, lui, qu'est-il ? Un métamorphe? Ou bien un démon en forme de chat? En tout cas je n'aime pas son regard. On le dirais prêts à me sauter dessus. Bon d'un autre coté, c'est un chat. Il semble être la chose la plus normale de cette pièce ...

Le Suprême, prenant une inspiration. Une fois. Deux fois

<< Je n'aurai aucun avantage à mentir, tu ne crois pas ? Pourtant, si tu veux des preuves, je dois pouvoir t'en trouver. Les fées qui t'ont conduit à l'orphelinat habitent dans la forêt qui borde l'école. Si tu me le demandes, elles seront ici très vite. Salem est rapide, il les trouvera et nous les apportera. >>

~ Un avantage ? Je connais un fou qui ne tire comme avantage de ses méfaits que son unique plaisir ... Après, dieu merci, ils ne peuplent pas le monde, ces gens là ... Ce directeur n'en ferait pas partis ? Ou alors c'est un très bon acteur. Directeur ? Père? Après toutes ces années sans famille ça reste quand même vachement louche de retrouver d'un coup son géniteur non? C'est normal de douter, non? Il n'a pas l'air de comprendre mon point de vue ...

Interrompant les pensée de Yohann, Salem

Salem : << Je le ferai, Ô mon maître. Je les trouverai, et votre fils ne pourra qu'admettre la vérité. >>

~ Ah. Un chat qui parle. Je disais quoi déjà? La chose la plus normale de la pièce? Oui bien sur. Ledit Salem je suppose, donc?

Salem : << J'espère que vous serez enfin heureux, maître. Il vous a tellement manqué. Je serai heureux de vous voir sourire enfin. >>

~ Un chat dévoué ... doté de parole. Après tout pourquoi pas. Je lui aurais donc manqué ? J'ai du mal à imaginer le Directeur sourire étrangement ... Bon, ça commence à être trop ... Mis en scène? Pour être un bizutage ... Il serais ... Vraiment mon ... Géniteur? Manqué? Non sans rire?

Yohann : << Ecoutez. Je suis désolé si je vous ai peiné. Mais ma courte vie ne m'a pas donnée l'occasion de rencontrer des personnes de confiance. Aussi vous pouvez vous en douter, lorsque je vous entend m'affirmer être mon père, de but en blanc, je ne peux qu'être sceptique ... Vous avez l'air gêné par votre apparence. Je mentirais en disant que j'ai vu plus étrange, cependant, vous ne pouvez niez que notre ... lien de sang ? Ne saute pas au yeux. >>

Il reprend son souffle

Yohann : << De plus, vous avez affirmer ne pas pouvoir me sortir de cet enfer avant aujourd'hui. Pourquoi si tard? Etait-ce si difficile, vu l'étendue de vos pouvoirs, de sortir un enfant d'un orphelinat? Je serais prêts à parier que le mien serait disposé à se débarrasser d'une partie de ses gamins pour quelques sous. Et vous n'auriez pas pu? Juste à cause de votre apparence ? Là encore, désolé, mais c'est trop peu de justification pour moi. Certes, je ne vois pas pour vous d'intérêt à mentir. A coté de ça, je ne vois pas non plus l'intérêt de, si vous être mon père, me laisser massacrer des dizaines de personnes ... Ou alors c'est que votre intérêt n'est que feint ... >>