Nous avions quitté l'infirmerie, moi et Marisa, pour aller prendre un peu d'air frais... A ma grande surprise, avant de partir, Marisa avait agrippé ma main, prenant comme excuse qu'elle ne voulais pas que je m'écarte... J'ai évité de porter de commentaire, soudainement confus.

Nous marchions donc entre les arbres, une brise fraiche faisant bouger les feuillages dans tout les sens, formant une mélodie si douce qu'elle ne couvrait presque pas le silence de l'endroit. Je me sentais bien dans ce même silence, la main de Marisa toujours dans la mienne. Contrairement a Mari-chan, qui avait semblé garder la tête basse pendant tout le "voyage", je regardais autour, heureux et détendu. Je me suis arrêté, après un moment, pas parce que j’étais essoufflé, mais parce que je voulais vérifier si Mari-chan allait bien.

Je lâcha sa main quelques secondes pour retirer ma veste et lui tendis, toujours le même sourire béa aux lèvres. C'est idiot comme je peut être bien... Elle semblais hésiter, sinon réfléchir à autre chose. J’insistai donc.

-Tu n'a pas à t'inquiéter pour moi: Aussi longtemps que tu est avec moi, j'ai le sentiment que je n'ai rien à craindre.

Je n'attendis pas sa réponse et posa doucement ma veste sur ses épaules. Je n'était pas sur qu'elle ai vraiment froid, mais je ne voulais pas courir le risque qu'elle tombe malade par ma faute...

J'ai regardé Marisa prendre de l'avance, soudainement plus heureuse. Les yeux écarquillés, j'ai réalisé ce que Mari-chan venait de faire. Aussitôt, je pris une teinte rouge, porta une main sur ma joue.

Quand je repris mes esprits, Mari-chan était déjà bien en avant.

J'ai couru pour rejoindre Marisa. Une fois a côté d'elle je lui ai tendu ma main pour l'inciter a la reprendre comme elle l'avais fait plus tôt.

J'ai détourné le regard, encore légèrement rose de gêne. Pourquoi étais-je si coincé? Marisa était une bonne amie... très bonne... Je ne dit pas que je ne l’appréciais pas beaucoup... au contraire, peut être un peu trop... Je ne savais tout simplement pas comment réagir avec elle... J'avais peur qu'elle prenne mal l'un ou l'autre de mes gestes...

Marisa agissais... Vraiment étrangement avec moi... Je ne pus m'en plaindre: Lorsqu'elle plongea son regard dans le mien, je fut soudainement figé, ne pouvant réagir ni a sa main reprenant la mienne, ni a son autre main qui se frayait un chemin dans mes cheveux... Elle finit par les ébouriffer et repris sa marche.

J'ai sourit.

J'ai repensé a ce que je venais de dire. Il n'y avais pas que le côté physique qui faisait du surplace... J'avais l'impression de cacher quelque chose a Mari-chan et a moi même.

-J'aime lorsque nous somment seuls... Cela me permet de réfléchir a beaucoup de choses... Certaines te concertante...

Je lui souriait tout en continuant de marcher. Je n'était pas sur qu'elle comprenne mon point de vue, et je souhaitait qu'elle ne comprenne pas tout de travers...

Je pris une pose, prenant un air un peu moins heureux et beaucoup plus interrogatif.

Je n'ai pas bien eu le temps d'analyser la réponse de Marisa qu'elle fut apparaitre un balais et lâcha ma main pour y monter. Elle m'invita a monter a mon tour mais j’hésitais. Je lui faisais amplement confiance, mais je n'aimai pas l'idée d'être un surpoids...

Après un moment, je me décida a monter. Que faire d'autre? Je n'était pas pour la laisser partir seule, encore moins pour la forcer a marcher... Je fis l'erreur de regarder en bas et paniqua quelque peu, agrippant la première chose à ma disposition pour ne pas tomber. Et bien sur, la seule chose disponible a cette instant était la taille de Mari-chan. En temps normal, cela ne dérangerai peut être pas, surtout ci c'est une autre personne, mais sur le moment, je me sentis atrocement gêné. Rougissant de nouveaux, j'ai quelque peu délaissé mon emprise et ai reculé comme j'ai pu.

-D-désolé... J'ai le vertige...

C'était une excuse pitoyable, mais réelle... J'étais plutôt effrayé par les hauteurs, peut être parce que mon père avais jadis l'habitude de me laisser seul sur le toit lorsque je faisais des bêtises... En tout cas, je suis sur que si jamais j'ai des enfants, je ne leur ferai jamais aussi peur... Mais encore, des enfants, il faut une compagne pour en avoir... Et la bonne chance... Je sais très bien que j'ai trop tendance a m'effacer pour que quiconque porte attention a moi...

Mari-chan semblait vouloir me rassurer alors que je fixait le sol, tremblant de tout mon corps. Nous n'étions pas si haut, mais je n'arrivais pas a me reprendre. J’aperçus avec horreur Marisa qui lâchait son balais pour me montrer ses mains avec un grand sourire. Heu... Je ne sais pas pour toi, mais moi, si je lâche le volant d'un quelconque véhicule je me pète la gueule grave!

J'ai faillis paniquer de plus belle, mais me rappelant que c'était a Mari-chan que j'avais affaire, je me suis forcé a me calmer et ai sourit.

J'étais toujours stressé, et je n'avais aucun moyen de me calmer, même si je confiais a Marisa toute ma confiance...

A peine j’eus posé les pieds sur cette plateforme ou Mari-chan venait de nous propulser que je tenta de reprendre tant bien que mal mon souffle. Durant ce que seul un fou ou un psychopathe aurait pu appeler un voyage, j'ai cru que mon cœur allais lâcher à plusieurs reprises... Quelle idée de voler de la sorte avec quelqu'un qui ne supporte pas les hauteurs?! Serte, comme Marisa le précisais, la vue était belle, mais il était difficile de l’apprécier alors que j'avais l'impression d'être sur le point de rendre mon repas... Je suis arrivé a me reprendre juste comme Mari-chan s'approcha de moi, ayant remarquée mon état. J'ai regardé l'horizon... C'était beaucoup plus clair maintenant... Je ne savais pas si, comme elle le prétendait, ce paysage était plus beau de nuit, mais j’étais au moins certain d'une chose...

J'ai pris une pause... "Quelque chose"? Non... C'était mal et surtout très dégradant...

-...Bah... quelqu'un, en fait...

J'ai levé les yeux vers Marisa, qui semblait déjà se douter de la fin de ma phrase, vu sa tête complètement désorientée.

-...Ce quelqu'un c'est toi et sa le restera toujours.

Je devais être complètement rouge, pourtant j'arrivais a lui adresser un tendre sourire... Ces répliques, je les disais sur un coup de tête. Elles apparaissaient et sortaient aussitôt, je n'y pouvais rien...

Mari-chan réagit un peu étrangement à ma dernière phrase. Elle sembla choquée, et me traita de... "Baka"? Si je ne me trompe pas, sa veut dire "idiot"... Pourquoi?! Qu'est-ce que j'ai fait?! J'allais m'excuser, peu importe mon tord, lorsque Marisa m'a dit de m'asseoir... Incapable de la contredire et ayant surtout peur de faire une nouvelle gaffe, j'obéis et m'assis a ses côtés. Je pris bien cinq bonnes minutes avant de reprendre la parole...

J'ai levé les yeux vers elle, espérant qu'elle ne soit pas fâchée, mais je découvris quelque chose complètement a l'opposé... Mari-chan rougissait... Je me suis frotté les yeux pour m'assurer que ce n'était pas un rêve, mais quand je les rouvris, elle était toujours dans le même état... J'ai regardé ma veste, sous la quelle elle tentait bien de se cacher. Elle ne pouvais pas avoir froid... alors...

J'ai porté mes mains à ma bouche. Je venais de dire sa a voix haute?! Oh merde!

Pourtant je n'avais pas pu m'en empêcher: C'était tout simplement trop mignon! (mignonmignonmignonmignon X D) J'ai tenté de me reprendre tant bien que mal, n'arrivant qu'a sortir quelques bouts d'une phrase incohérente:

Je devais avoir l'air complètement stupide, d'autant que je me sentait rougir de nouveaux...

Marisa précisa que j'avais pris, moi aussi, une teinte rose foncé. Je sursauta et me défendis tant bien que mal:

J'étais, pour une raison inconnue, hors de moi... Je ne savais pas ce que je trouvais de si mal a rougir, tout a coup, mais je ne voulais absolument pas l'avouer. Il était primordial, au contraire, que Marisa avoue qu'elle rougissais. Un peu stupide, peut être, comme sujet de discutions...

-Celui qui dit, celui qui l'est, tient!!

J'ai croisé les bras, détournant le regard, fixant maintenant le paysage que la petite sorcière m'avais présenté plus tôt... On aurai cru entendre un enfant se disputer avec un autre. La maturité n'était apparemment pas notre point fort...

Je fixais toujours l’horizon, toujours choqué. J'avais bien vu Marisa me tirer la langue, et cela m'avais mis tellement en rogne que j'en était venus a remettre en question la raison de notre dispute... C'était complètement stupide en fait... Et c'était de ma faute en plus... Je me suis retourné pour présenter mes excuses à Mari-chan, mais je rencontra un petit imprévu... Ou plutôt mes lèvres rencontrèrent les siennes. Entre la gêne et le plaisir d'avoir une telle occasion (ne me frappez pas! ;n; ), je ne su comment réagir et, sursautant, ne fis que détourner la tête. Il était impossible maintenant pour moi de prononcer un seul mot, et apparemment pour Marisa aussi, puisque nous somment restés dans le silence un bon moment. Je réussi a jeter un timide regard a Mari-chan.

Marisa faisait bien évidement référence a l'entrainement. Je pris cette phrase comme une blague: Il était vrai que j'avais réussi a la mettre a terre, mais dans un tout autre contexte... Je ne me serai surement pas senti aussi heureux si j'aurais réussi durant l'entrainement.

Je n'aurais pas pu me déplacer de sur Marisa, même si je l'aurais voulu. Mon corps refusant de m'obéir et agissant selon sa propre volonté, j'ai seulement embrassé une nouvelle fois Marisa, sa main dans mes cheveux. Je vivais un moment si simple, mais tellement magique avec ma petite sorcière préférée qu'on aurai dit qu'elle m'avais jeté un sort. Pourtant je savais bien que ces sentiments étaient bien miens, peu importe comment et pourquoi, j'en était certain. Comme Mari-chan ne me repoussais pas, j'en ai déduit qu'elle ressentait la même chose. Cette simple idée mettait feu a mon cœur et me donnait plus d'espoir que mon petit corps fragile ne pouvait en contenir.

Délaissant une nouvelle fois ces lèvres si rassurantes qu'il me faisais mal de quitter a chaque coups, mais continuant de sourire, je me suis adressé Marisa, toujours en chuchotant près d'elle.

-...Tu as bien voulu partager avec moi cet endroit magnifique et des... des baisez qui me dépassent bien franchement... Je ne suis pas certain de pouvoir t'offrir mieux, si ce n'est que mon cœur, même si techniquement tu me l'a déjà pris...

Je n'aurai pas pu trouver meilleure façon d'avouer mes sentiments a Mari-chan, même si c'était peut être un peu précipité. Pourtant, dans la position ou nous nous trouvions, je ne pensais pas avoir de meilleur occasion que l'instant même... J'aurai pu lui dire tout simplement "je t'aime", mais je n'avais pas besoins de le dire directement, car j'avais l'intense sentiment qu'elle savait très bien de quoi je parlais...

-On ne devrait pas...

J'ai froncé les sourcils. Comment sa "on ne devrait pas"?! Il n'y as aucune loi pour nous empêcher de nous aimer!

-Je...J'aimerais... Passé toute l’éternité a tes cotées mais...

Mais quoi a la fin?! Qu'est-ce que j'ai bien pu te faire?!

-Je ne suis qu'une sorcière dans un corps d'humain... Je disparaîtrais bien avant toi...

C'était donc ça... J'étais choqué. Pourquoi s'en faire sur des détails?! J'ai repensé a mes parents... Ma mère était une vampire, et quand j'y repense, je ne serai peut être pas né si elle aurai été humaine... Pourtant je ne voyais pas pourquoi une différence de race ou de durée de vie pouvait changer quoi que ce soit... Je pris donc la parole, sur un ton peut être un peu trop dur...

-Et alors?! On ne t'a jamais dit de remercier pour ce que tu as au lieux de regretter ce que tu ne possède pas?! Et qu'est-ce que sa change pour toi, que ta durée de vie soit plus courte?!

Elle s'inquiétait? Elle ne voulais pas me faire souffrir?.. Je comprenais son point de vue, mais je n'était pas du tout d'accord. Je repris donc, plus calmement cette fois.

-Marisa, tu sais très bien que je ne te forcerai pas à m'aimer si tu ne veut pas t'y risquer... Mais nous avons plus de chances de souffrir si nous refusons de nous voir... Crois-moi: C'est douloureux d'être privé d'un être cher...

Père me fuyait à peu près pour les mêmes raisons que Marisa ne voulais pas s'engager: Il avais peur que l'un de nous ne meurt... C'était une réflexion logique: Loin des yeux, loin du cœur... mais il y as certains cœurs qui ne supportent pas de ne pas pouvoir voir sa paire... J'arrivais jusqu'à maintenant a me passer de papa, mais je ne pensais pas pouvoir continuer bien longtemps si Marisa s'y mettait aussi... Pourtant, c'était sa décision, et je la respectait...

-Fait comme tu veut... Je n'ai aucun droit de te forcer à m'accepter... Dis le moi seulement, si jamais tu change d'avis...

Je me suis relevé et suis parti m'asseoir un peu plus loin, en boule. Marisa devais pouvoir me voir trembler d’où elle était. Mère et Père avaient eu la même réaction lorsqu'ils se sont quittés... Maman était effondrée dans le salon, et j'ai recroisé papa, quelques heures plus tard, dans une ruelle... Il était dans le même état... L'amour est une chose magnifique, mais ceux qui ne savent pas la laisser entrer sont condamnés a la trouver cruelle, même injuste... Pourquoi, Mari-chan..? Si tu ne veut pas me faire de mal, alors pourquoi me fait-tu subir sa..?

Marisa s'est approchée, m'a frappé avant de me crier dessus, puis s'est effondré. Je l'ai regardé, incapable de prévoir comment je devrais réagir dans une telle situation. Je n'aimais pas voir Mari-chan dans cet état...

Je la pris dans mes bras, serrant contre mon torse la pauvre petite sorcière au cœur fragile, puis, moi même au bord des larmes, j'ai tenté de la réconforter.

Je pris une pose, passant mes doigts entre ses mèches blondes. Glissant ensuite ma main sur sa joue, je l'incita a relever la tête, lui adressant un petit sourire en coin.

-Je t'aime énormément, moi aussi, mari-chan... Et c'est pourquoi je ne veut plus que tu pleure.

J'ai continué de la fixer, espérant qu'elle se calmerai et qu'elle accepterai le réconfort que je tentait maladroitement de lui offrir.